Ce n e jî que
depuis le com -
mencement de
ce Jïecle-que
l'on fç a it de
quelle maniéré
doit être règle
le mouvement
des machines
mues p a r un
courant pour
être pa rfa ites.
148 Architecture H ydraulique , L i v . T.
plus grande quantité de mouvement, ou pour la force qui eft feule
capable de faire monter le plus grand poids qu 'il e(l pojjible, avec le
plus de vitejje qu’i l ejl pojjible.
591. Depuis qu’on a commencé à faire ufàge de la force de
l’eau pour mouvoir les machines, toute la perfection à laquelle
les plus habiles Machiniftes ont pu atteindre s’eft bornée à mettre
d’abord la puilfanee en équilibre avec le poids qu’il s’agifloit
de mouvoir, enfuite à diminuer le poids au hazard, ou à augmenter
le rayon de quelqu’une des roues , afin que la puilfanee l’empor-'
■ tant lur la charge, elle mît la machine en mouvement, fans fça-
voir jufqu’à quel point devoit aller fa vîtefle ; on penfoit même
que plus cette vîtelfe feroit grande, 8c plus l’effet en feroit avantageux
, 8c ce féntiment paroiffoit fi naturel, qu’on étoit fort éloigné
de le croire fufceptible d’erreur.
Tel étoit l’état de la Méchanique, Iorfque M. Parent, par une
fuite de réflexions, s’apperçut que pour qu’une machine mye par-
un courant fût capable du plus grand effet quelle pouvoit pro-
duire, il falloirnéceffairement qu’il y eût un certain rapport déterminé
entre la vîtelfe de la roue 8c celle du courant. Ayant fuivi
cette idée, il a découvert par le calcul précédent (588 ) que la vî-
tellè de la roue devoit être le tiers de celle du courant, ou que la:
machine ne devoit faire mouvoir que les quatre neuvièmes du
poids qui lui convenoit dans l’état d’équilibre ; car les roues qui.
trempent dans l’eau étant accompagnées d'aubes qui fe fiiccedent
immédiatement, peuvent être confidérées comme une feule fur-
face qui recevroit l’impreiîion du fluide fans interruption-.
Cette découverte mérite d’être regardée comme une des plus
importantes que l’on ait fait depuis le renouvellement des Sciences
Sc des beaux Arts ; quand tous les travaux de M. Parent n’auraient
abouti qu’à ce feul objet, il devroit fuffire pour le rendre
recommandable parmi ceux qui font touchés du bien public,.
d’autant mieux qu’elle eft le fruit d’un grand nombre de eonnoil-
fanees acquifes, & d’une nature à ne rien tenir du hazard. J ’avouerai
ingénument que la première fois que je la vis dans les;
Mémoires de l’Académie Royale des Sciences , année 170 4 , J en
fus fi frappé que je la regardai comme ce que j’avois appris juf-
ques-là de plus ïntérelfant en méchanique : en effe t, que pou-
vois-je rencontrer qui me fatisfît plus , vu le goût que j’ai eu des.
l ’age le plus tendre pour tout ce qui s’appelle machine, quun
principe qui ne lailfoit plus rien à délirer pour la juftelfe de leur
calcul ?
Chap. III. des Réglés îde l’Hydraulique. X49
593. On eft alfuré préfentement que quelques machines qu’on
falfe, qui doivent être mues par un courant, on n en peut attendre
un plus grand effet que les J j de l’effet naturel ( 5 91 )|du courant,
qui confifte dans le produit de fa viteffe entiers par un poids qui en
pourroit être emporté avec toute cette viteffe, ou en aa x a = aK
594 On jugera donc finement de combien une machine exécutée
approche, ou eft éloignée du degré de perfedion, en comparant
Ion effet aux £ de l’effet naturel du fluide qui la fait agir,
ou en comparant le poids qu’elle meut aux quatre neuvièmes de
celui qui lui convient dans 1 état d équilibré. :
595. On voit auffi que quand on aura à conftruire une machine H j M l
il faudra en difpofer les parties de façon que la refiltance qu ^ ■p noître le p o id s
aura à furmonter foit les | du poids d’équilibre , ou que la vîtefle que peut monde
la roue foie le tiers de celle du courant ; ou , ce qui revient au ” 4 -
même il faut fi la vîtefte du courant eft donnée, conltruire !«£ un courant 3 i l
machine de façon que fon poids d’équilibre foit à celui qu’on veut
élever, dans le rapport de 9 à 4. v e r que les j .
59C Que fi au contraire le poids eft donné, il faut que la gran-
deur des aubes foit tellement menagee que leur quantité de ^ans l’jtat
mouvement foit à l’effet naturel du fluide, comme 4 eft à 1 7 , ou d'équilibre.
que leur viteffe foit le tiers de celle du courant, après quoi on L c r fque U
fera affuré d’avoir rendu la machine parfaite , quelle que foit d’ail-
leurs fa conftruftion, qui peut avec ces conditions varier d une ra
infinité de maniérés; car il refte toujours à l’induftrie de celui qui faut que fin
en fait le projet, de difpofer les pièces de façon qu en jouant avec fa vîteJfe3 foit
aifance il v ait le moins de déchet qu’il eft poflible de la part des égdaux-^die
r ■ 1 • produit de la frottemens. . # # fo rce abfçlue
Pour montrer la néceflité d’aftujettir aux principes que l’on vient du courant
devoir toutes les machines mûes par un courant, & en même tems
pour faciliter l’intelligence du fréquent ufage que nous en ferons
dans la fuite, je vais examiner la chofe fous une autre face, ôt la
rendre fenfible par un exemple.
597. Si l’on en excepte un petit nombre de Sçavans, il n’y a.
perfonne qui ne penfe que plus la roue qui fait agir les pompes ^ J y(r, dc
de la Samaritaine a P a ris , aura de vîtefle, 8c plus la quantité d eau. S am m u a in e ,
qui montera dans le réfervoir fera grande. Cependant comme la
force du courant de la Seine eft limitée, puifqu elle dépend du cejjïté de f e
quarré de fa vîtefle, on fçaura à quoi s’en tenir fi l’on fait atcea- c o n f im u r a a