Fig. 4.
'L a m aniéré
la p lu s p rom pte
de fa ir e le s
tp u ife m tn s e(l
à fo rc e de
b ra s y f a n s le
fe c o u rs S a u c
u n e m achine,
lo rfq u 'il ne
f a u t élever
V e a u q u 'à u ne
h a u te u r m éd
iocre.
Pian. 7.
D e fc rip tio n
d u n e nou velle
m a ch ine p o u r
éleve r te a u .
Plan. 8.
j 8 i A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . II . Pour ne point perdre le tems que l'auge emploie à defcendre, on
peut la faire double, comme elle eft repréfentée dans la quatrième
goure, où l’on voit qu’elle doit balancer fur un effieu par le moyen
de deux hommes appliqués à chaque bout ; comme 1 eau doit le
vuider par un trou qui répond à cet effieu, il en coulera fans celle,
parce que tandis qu’un côté en fournira, 1 autre en puifera de nou- „„
vel7le7.4 . Quand on eft obligé de faire des epuilemens d’ ans un terrein
où les fources font abondantes, & ou l’eau peut etre élevée
à 3 ou 4 pieds, comme dans les deux exemples précedens, il n y
a point de voie plus expéditive que de faire travailler avec beaucoup
de vigueur un grand nombre de manoeuvres a qui 1 on met
en main des baquets, [ceaux, vans, 8c autres inftrumens propres a
puifer l’eau, fur-tout quand on veut travailler dans la mer, ou il
faut agir avec toute la diligence poffible pour profiter de quelques
heures que l’on peut feulement gagner par jour, 8c ouïes machines
ne peuvent guere être d’ufage, par la difficulté de les foutenir contre
l’impétuofité des flots qui pourroient tout-a-coup les emporter
SC les mettre en pièces. Comme cette manoeuvre eft des plus
fimples, 8c qu’elle fe trouve fenfiblement exprimée fur la planche
feptieme , ce feroit m’arrêter à la minutie que d en parler davan7t7a5g,
e .I l y a peu de machines parm_i celles que l’on proporle tous
les jours comme nouvelles, qui le foient effectivement ; ce n eft
fouvent qu’un arrangement de plufieurs pièces en ufage depuis
long-tems, que l’on emploie même fans chercher à les rendre
plus parfaites, comme nous le ferons voir dans le fécond volume,
en parlant des pompes. Ce n’eft pas que la matière foit epunee,
ceux qui ont du talent pour ces fortes de recherches ne manqueront
pas de fujëts pour exercer leur fagacité; nous en voyons un
exemple fameux dans la machine qu’on a inventé depuis peu en
Angleterre pour élever l’eau par le moyen du feu. En voici une
fur la planche huitième que je n’ai pas aeffein de mette en parallèle
avec la précédente , étant fort éloignée d’en avoir le mérite ;
mais on ne peut lui difputer celui de ne rien tenir de toutes celles
que nous connoiflons. Elle a été imaginée par M. A/ora/, pour fer-
vir à épuifer les eaux jufqu’à une hauteur de 11 à 15 pieds: voici
l’exEpllliec aetfito nf oqrum’ilé een d deo ngnoeu. tieres en double z‘igzag, arreté aux
pièces de bois A , B, C; chaque goutiere eft compofée de trois
planches, 8c aux angles que forment les retours font des clapets
Chap. IV. des M achines po u r les E puisemens. 383
D , E , F, G , repréfentés au premier zigzag que l’on voit en profil ;
ces clapets s’ouvrent pour laifTer entrer l’eau, 8c enfuite fe referment
afin d’empêcher qu’elle ne defeende.
Toute la machine eft fufpendue par des tourillons marqués au
point H qui en eft le centre de mouvement pour la faire agir;
deux hommes la tirent alternativement en lui faifant décrire des
vibrations aflèz fortes pour que chaque goutiere s’incline dans un
fens oppofé à celui où elle fe trouve quand elle eft en repos ; alors
les extrémités I 8c L paflènt dans l’eau K, la puifent, 8c dans le
balancement de la machine la partie M fe trouvant plus haute que
D , l’eau qui aura été puifée y coulera, ouvrira le clapet, 8c dans
un mouvement contraire où D fe trouvera plus élevé que E , le
poids de l’eau refermera le premier clapet, 8c ira couler vers le fécond
E , qu’elle ouvrira pour faire la même chofe qu’auparavant;
ainfî elle montera de goutiere en goutiere jufqu’à la fortie N. Comme
la même chofe arrivera au zigzag adofle au précédent, dont
les retours font difpofés dans un fens contraire, il n’y aura point
de tems perdu ; car tandis qu’un de ces zigzags verfera l’eau dans le
baé O , l’autre en puifera de nouvelle..
776. L ’avantage que je trouve à cette machine (continue M . Morel
) c’eft d’être Ample, 8c d’avoir toutes fes parties en vue, par con-
féquent faciles à réparer. Il faut recouvrir le Bout des goutieres vers
les clapets, parce que l’eau y coulant avec violence fuivant la force
du balancement, elle ne manqueroit pas de rejaillir 8c de fe perdre
fans cette précaution. On peut mouvoir cette machine de trois façons, foit par le moyen
de deux hommes que l’on voit appliqués aux cordes qui tiennent a
l’anneau P du profil vu de côté, foit par lés cordes pendues au
bras Q , ou en pouffant le bras R ; que fi un bras ne fuffifoit pas
pour cette derniere maniéré, on pourroit en mettre deux ou trois
pour faire agir autant d’hommes.
S , eft Peffieu de la machine qui porte les tourillons.
T , eft une jondHon de deux goutieres vues en perfpe&ive.
V , eft un morceau de goutiere, avec l’ouverture pour le paflage
île l’eau.
X , le même morceau garni de fon clapet.
Y , le profil des goutieres, qui ont 8 pouces de largeur fur 9 de
hauteur, 8c qu'on peut faire plus grandes ou plus petites fuivant le
befoin. Si l’on vouloit faire une analyfe exaéle de cette machine, on
pourvoir y appliquer une théorie aflèz fine, 8c quiC aucrco iitj beaucoup