
Plan. i .
Fig. 7.
■ A q u o i Je. ré
d u it le fr o tte m
en t de la
rou e f u r le s
to u rillo n s.
288 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . II.
trer dans le calcul le frottement des tourillons C de la roue AB
fur les coulîînets K , celui du rouet E contre les fufeaux de la lanterne
G ; Sc enfin celui du pivot de la même lanterne fur fa crapau-
dine encaftrée dans le palier H , qui font les feuls auxquels on doit
avoir égard, en fuppolant que l’on connoît la hauteur de la retenue
, ou de la chute de l’eau, la fuperficie dés aubes, la vîteffe de
la roue, le rayon de la même roue, ceux du rouet, de la lanterne
& de la meule, avec le poids dont la crapaudine H eft chargée,
c’eft-à-dire, celui de la meule, de la lanterne avec fon effieu F , 8c
enfin celui que foutiennent les tourillons C de l’arbre D.
La hauteur moyenne de l’eau qui s’échappe par le pertuis pour
faire tourner la roue, eft de 5 pieds ; ainfi l’on trouvera dans la
Table (469) que fa vitellc, dans le courfier, eft de 17 pieds j pouces
4 lignes par fécondé.
La roue a 8 pieds de rayon depuis fon centre jufqu’à celui d’im-
preffion d une des aubes, ce qui répond à une circonférence de
jo pieds j ; ôc comme cette roue fait 10 tours en une minute, fa
vitelîè par fécondé fera a-peu-près de 8 pieds 4 pouces 7 lignes, qui
étant fouftraite de celle du courant, il reftera 8 pieds 1 o pouces 9
lignes pour la vitefle refpective de l’eau qui frappe les aubes. (58y).
A I l faut chercher quelle eft la hauteur d’une colonne capable d’une
vitefle de 8 pieds 10 pouces 9 lignes par féconde, (6b8) on trouvera
quelle doit etre de i j pouces 9 lignes, qui répond à un choc de
92. liv. j qu il faut multiplier par la fuperficie d’une des aubes, qui eft
ici de 2 pieds 2 pouces quarrés ; il vient 209 liv. pour la puiflarice
qui fait agir la roue avec une vîteflé de 8 pieds 4 pouces 7 lignes
par fécondé. 1 ' b
6 jo . Pour calculer le frottement de la roue fur les tourillons,
j ai commence par en avoir le poids, auffi-bien que du rouet 5c
de l’arbre, en cherchant la quantité de pieds cubes dont le tout
etoit compofe : l’ayant fa it, j’en ai trouvé 50 ( , qui étant multipliés
par 60 livres, pefanteur d’un pied cube de bois de chêne, il vient
3015 livres pour la charge des tourillons.
La preffion du poids de la roue ne caufe pas feule le frottement
des tourillons, il .y en a encore un autre qui doit y entrer nécefïai-
rement : pour 1 appercevoir, remarquez que la puillance appliquée
a la roue, c eft-a-dire, l’eau qui la frappe agit félon une direétion
horizontale pour furmonter la réfiftance que les dents du rouet rencontrent
a faire tourner la lanterne, 5c que cette réfiftance agit
auffi félon la même direction ; on peut donc dire que le rayon de
la roue 5c celui du rouet compofent enfemble les bras d’un levier
C h ap . I. de s M o u l i n s a e a u . 289
fitué vèrticalement, dont le point d’appui eft à l’extrémité du diamètre
horizontal des tourillons de la roue, c’eft-à-dire, diamétralement
oppofé aux puiflances appliquées au levier, (76) ôc qui cau-
fent enfemble une preffion de 600 livres ; car comme le rayon de la
roue eft double de celui du rôuet, la puiflancc motrice étant de
.209 liv. celle qui réfifte aux dents du rouet fera de 400.
I l eft donc manifefte que le centre des tourillons eft attiré par
deux puiflances, dont l’une, qui eft le poids de la roue, agit verticalement;
5c l’autre, qui eft la preffion dont je viens de parler, agit
horizontalement : or comme la preffion horizontale ne détruit point
l’aétion de la pefanteur de la roue, ni ne diminue point le frottement
(68) caufé par cette même pefanteur ; il faut donc ajouter le
tiers de cette dernière, qui eft rqpj livres, avec 39b;pour avoir
1305 livres pour le frottement des tourillonsj!§243)''
651. Pour fçavoir auffi de quelle maniéré je fuis parvenu à con-
noître le poids de la meule tournante , on lçaura qu’il y avoit à la
porte du moulin une vieille meule tirée de la même meuliere que
celle dont il s’agit, ôc dont la pierre m’a paru de même qualité ;
j’en ai fait rompre un morceau qui s’eft trouvé du poids de 2 8 liv. j ,
je l’ai fufpendu à une balance romaine pour le pefer dans l’eau,
( 626) où fon poids ne s’eft plus trouvé que de 10 liv. t , par con-
féquent il occupoit la place de 18 liv. d’eau. Pour en fçavoir le volume,
j’ai dit: Si 7 8 'liv. d’eau contiennent 1728 pouces pour un
pied cube, combien contiendront 18 livres, j1 ai trouvé environ 444
pouces. Pour fçavoir préfentement ce que pefe le pied cube, j’ai
dit : Si 444 pouces pefent 28 livres -), combien peferont 17 2 8 , j’ai
trouvé environ 1 10 liv. pour le poids d’un pied cube de la pierre
dont nous parlons ; la meule ayant 6 pieds de diamètre, Sc fon épaifi
feur réduite, eu égard à fon creux, s’étant trouvée de 16 pouces,
fa folidité eft de 37 ^ pieds cubes, qui étant multipliés par 110 ,.
donnent 4148 liv. pour le poids de la meule, à quoi il faut ajouter
celui de la lanterne 5c de fon effieu que j’ai eftimé de 200 liv. afin
d’avoir le poids dont le palier étoit chargé, c’eft-à-dire, 4348 liv.
Voici le nom, la mefure 6c le poids de toutes les parties qui doivent
entrer dans le calcul.
a — 8 pieds, rayon de la meule.
b = 4 pieds, rayon du rouet.
c = 9 pouces, rayon de la lanterne.
d = 2 pieds, rayon moyen de la meule,
f = 9 lignes, rayon des tourillons de la roue.
A = 2 lignes, rayon moyen de l’extrémité du pivot de la meule,
ou de la lanterne.
M a n iéré de
connoître le
p o id s d u n e
m eu le.