
Explication
de la caufe qui,
fait bomber les
radiers des
grandes ècluf
i s -
L a b afe d'un-
tu y a u c y lin d
riq u e in c lin é
ejî a u ta n t
chargée p a r
V e a u q ue ce
t u y a u c o n - -
t i e n t , q u e s 'il
é to it d ro it.
Fig. i j ,
142. A rchi te cture Hydraul i que , L i v . I.
gnes de diamètre fur 10 pieds de hauteur, attaché le long d’une
folive, arrêtée folidement par fes deux bouts..
La queftion étoit de fçavoir fi en verfant de l’eau dans le tuvau
elle enleveroit un poids de 700 liv. qui eft celui d’une colonne d’eau
qui auroit un pied quarré de bafe, & 10 pieds de hauteur, c’cft ce
qui eft arrivé dès qu’on a eu verfé environ 3 pintes d’eau ; on re-
marquoit même que la vîteflè du poids devenoit plus fenfible à
mefure qu’il s’élevoit : car comme en verfant l’eau on avoit foin
d’entretenir toujoursplein un entonnoir foudé au fommet du.tuyau,
l ’eau dont le foufflet fe rempliffoit, augmentoit par fon poids l’action
de celle du tuyau.
3 J 3. On ne doit plus s’étonner fi l’on voit quelquefois les radiers
des éclufes fe bomber, c’eft-à-dire, s’élever dans leur milieu, comme
cela eft arrivé aux grandes éclufes de M ardick, quelque tems avant
leur démolition, ce qui étoit caufe qu’on ne pouvoit manoeuvrer les
portes d’aval qu’avec de grandes difficultés. J ’ai vu d’habiles gens
fort en peine pour en découvrir la caufe, mais comme elle n’étoit
point fenfible, ils l’attribuoient à des cireonftances fort éloignées.
Comme les portes du côté du canal foutenoient fouvent juf-
qu’a 22 & 23 pieds d’eâu, tandis que la mer étoit balle, il arrivoit
que de Amples filets paflànt fous le feuil, fit venant à s’infinuer SC
le répandre fous le radier, St même fous la fondation de l’étendue
des fa s , cette eau ne trouvant point d’iflùe pour s’échapper ,
poulloit de bas en haut tout ce qui l’empêchoit de monter au niveau
du canal, & faifoit fléchir les grillages malgré leur poids
fit leur folidité. Nous reprendrons ce fujet quand nous parlerons
de la conftruétion des éclufes.
354. Ayant un tuyau cylindrique A B C D , inclinéfiur la bafeAD
fuppofée horizontale , St plein d’eau jufqu’à une hauteur quelconque
E F , elle chargera autant le fond AD que fi elle étoit
dans un cylindre droit A G H D de même bafe. Tirez par un point
quelconque P de la hauteur F I , la ligne horizontale LM , St con-
fidérez que l’eau renfermée dans l’efpace A E G , eft foutenue par
le côté E A , puifque tous les filets K L dont elle eft compoféc ,
ont chacun pour appui un point L , de la furface inclinée E A , par
conféquent la bafe A D n’en eft nullement chargée.
355. Il n’en eft pas de même de celle que comprend l’efpace
oppofé IFD ; car comme le filet F I agit fur les autres plus petits
M N pour les élever à la hauteur du niveau E H , en étant empêchés
par la furface F D , chacun d’eux pouffera de bas en haut tous
Chap. III. des Réglés de l’Hydraulique. 143
les points M de cette furface avec une force équivalente au poids
du filet F P , différence de F l à M N , fit comme la hauteur FP eft
égale à K L , le point M fera autant poufTé de bas en haut que le
point L l’eft de haut en bas ; ce qui fait voir que les furfaces EA
Se FD font poufiees dans un fens oppofé avec une force équivalente
au poids de l’eau renfermée dans l’efpace A E G , ou fon égal
DFH. Mais comme tous les" filets dont la furface FD foutient
l’action, ne peuvent la preflèr de bas en haut, fans qu’ils ne preflènt
autant de haut en bas la partie ID du fond qui leur fert d’appui,
(349) on voit que fi l’on joint à cette derniere preffion le poids
même des filets que renferme l’efpace I F D , chaque point du fond
A D fera chargé d’un poids équivalent à celui du filet FI. Fig. 20.’
■ 356. Il fuit de l’article 354 qu’ayant un vaififeau B C D E , fem- jP f
blable à un cône tronqué repverfé, auquel on a adapté un bout ,m vJffcJu*
de tuyau ABEF pour y loger un pifton, fervant de fond, remplif- rempli i eau,
fant ce vaiffcau avec de l’eau, la puifiànce appliquée au pifton ne f f lf if
foutiondra que le poids de la colonne B G H E , puifque tout le refte cité qu'il en
de l’eau fera appuyé à la ronde fur les côtés CB Sc DE. e æ 1
Cette conféquence fait voir l’erreur de la plupart des Fontai- jours chargé
niers, qui font leurs tuyaux de defcente plus gros en haut qu’en Je poids i',me
bas, dans le deflein de donner plus d’élévation au jet d’eau auquel ‘queTe'eîlefir.
ce tuyau aboutit, ne faifant point attention que celle qui s’appuie vïroitde hafi,
fur les côtés du tuyau ne peut contribuer à donner plus de chafle. ■
à celle qui defcend. Cependant cette pratique peut avoir fon uti- celle du niveau
lité, lorfque Y ajutage , c’èft-à-dire le trou par où fort le j e t , eft * l'cau
fort grand, parce que le tuyau de defcente fourniflànt une plus mc‘
grande quantité d’eau dans le même tems, le jet en eft plus beau : ^
nous reprendrons ce fujet dans le fécond volume , en parlant des
eaux jailliflàntes pour la décoration des jardins.
3 57. Si le pifton répondoit au grand cercle du vaiflèau précédent,
il arriveroit, au contraire (par l’art. 355) qu’étant rempli d’eau,
la puifiànce foutiendra un poids égal à celui de la colonne A IK C ;
fi de plus on ferme l'orifice E H , fie qu’on y ajoute un tuyau FB ,
rempli d’eau jufqu’à la hauteur G , tous les points de la bafe du
fond AC étant preffes avec la même force que le filet G N preflè le
point N , la puifiànce foutiendra un poids égal à celui de l’eau que
comprendroit la colonne A LM C , pourvu, comme je l’ai déjà
dit, (349) que ce vaiflèau foit attaché à un endroit fixe. Car une
puifiànce ne pouvant agir, félon quelque direction que ce fo it,
fans un point d’appui, il faut pour qu’elle puiffe poufler le pifton
de bas en haut, avec la même force que l’eau le repouftè de haut