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pour les épuifemens, foie pour l'élever dans un réfervoir.
Le troifieme Livre commence par une differtation fort
étendue fur les propriétés de l’air; on y fait voir comment
l’eau monte par afpiration ; l’ufage qu’on peut faire de la dilatation
&de la condenfation de l’air; la force que fon reffort
acquiert par la chaleur pour mouvoir les machines, le tout tire
des expériences faites en France & en Angleterre ; ce qui
peut fèrvir d’introduâion à la Phyfique, & à expliquer les
effets des pompes afpirantes, &c des machines à elever l’eau
par le moyen du feu. Cette differtation eft fuivie de la maniéré
de calculer la force du vent, de l’avantage qu’on en
.peut tirer pour deffécher un pays aquatique, ou pour arro-
fer un terrein aride, dont on rapporte des exemples,
Enfuite l’on décrit les propriétés de toutes les pompes
qui ont été imaginées jufqu’ici : on en fait voir les défauts
6c les avantages, à quel degré de perfection on peut les
porter. On eft entré dans un détail circonftancié fur toutes
leurs parties, principalement fur les pillons &c les foupa-
pes ; ce que l’on a fait avec d’autant plus de foin, qu’il pa-
roît que ce fujet n’a pas encore été examiné férieufement.
Après avoir confidéré les pompes en elles-mêmes, on
rapporte un grand nombre de machines pour les faire mouvoir;
les unes à l’ufage des Particuliers, dans lefquelles je
comprends celles dont on fe fert aux incendies ;. les autres
propres à entretenir les fontaines d’une ville. On donne
pour exemple les plus belles qui font actuellement exécutées
en différens endroits de l’Europe, mifes en mouvement
par les animaux, le_cours des rivières & la force du
feu : ces dernieres ont été inventées depuis peu par les An-
glois, qufpnt fçu tirer du feu l’agent le plus puiffant qu’il
y ait dans la nature, & le ménager avec tant d’art, qu’on
peut regarder ce qu’ils ont fait la-deffus comme le chef-
d’oeuvre de l’efprit humain ; auffi n’ai-je épargné ni foins
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ni dépenfes pour en donner un détail exadt, ayant été
moi-même plufieurs fois fur les lieux, &c reçu de la part
de Meffieurs de-la Société Royale de Londres toutes les
lumières que je pouvois defirer.
On donne, dans le quatrième Livre, plulîeurs moyens
pour faire que l’eau d’une fource s’élève d’elle - même
beaucoup au-deffus de fon niveau, pourvu qu’on ait une
chûte, en fe fervant de la force dont l’eau eft capable par
fa pouffée, fans employer aucune des parties qui entrent
dans la compofition ordinaire des machines ; ce qui eft
une découverte importante faite depuis peu.
On trouvera enfuite une Differtation fur l’origine des
fontaines, la maniéré de les découvrir & d’en conduire
les eaux, foit par des tranchées ou par des aqueducs; la
conftruction des baffins, réfervoirs & citernes pour la
conferver; la maniéré de les diftribuer aux fontaines d’une
ville & aux Particuliers : à quoi l’on joint plufieurs machines
pour la tirer des puits fort profonds.
Comme rien n’eft plus agréable à la vue pour la décoration
des jardins que les eaux jailliffantes, on s’eft fort
étendu fur la maniéré de les diriger, en faifant voir comme
avec une petite quantité ( qu’on a l’art de répéter plufieurs
fois) l’on peut, fans une grande dépenfe, offrir un
fpedtacle des plus rians. L’on donne pour exemple ce qui
a été exécuté dans ce goût-la à Verfailles, Marly, Saint-
Cloud, Chantilly, Sceaux, Liancourt, & dans les pays
etrangers, afin que ceux qui feront dans le deffein d’embellir
leurs jardins puiffent trouver ce qui leur convient,'
eu égard à la dépenfe qu’ils ont envie de faire, & à la fitua-
tion des lieux, &c qu’en général le Lecteur puiffe être en
état de juger de la beauté des objets de cette efpece qui in-
térefferoient fa curiofité. Je ne dis rien ici des machines
pour élever l’eau dans le réfervoir qui doit donner lame
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