
Defcription
du tympan
dont les Anciens
fe fer-
voient pour les
ipuifemens»
Pian. 9.
Fig. 5.
Le tympan
f f i une machine
des plus dé-
fettueufes.
384 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . IX.
de rapport à celle qui appartient à la vis d’Archimede ; mais comme
elle dépend d’un calcul algébrique fort compofé, dont le réful-
tat feroit plus curieux qu’utile, je n’ai pas cru devoir le rapporter
ic i, vu le peu de fruit qu’on en auroit tiré, puifque, tout bien confédéré
, je donnerois encore la préférence au chapelet vertical, parce
qu’occupant bien moins de place, il peut être pofé indifféremment
dans toutes fortes d’endroits, au lieu qu’ici il faut que le puifard
ait beaucoup d’étendue 8c faire un appareil de charpente pour fuf-
pendre la machine, dont je n’aurois peut-être pas fait mention, fi
je n’avois voulu donner des exemples des différentes manières dont
l ’eau peut être élevée, pour faire naître de nouvelles idées à ceux
qui travaillent fur ce fujet.
777- Entre toutes les machines qui ont été inventées par les Anciens
pour épuifer l’eau, il paroît que le tympan dont parle Vïtruve
eft celle qui en éleve une plus grande quantité à la fois : en voici la
defcription , que je rapporte pour faciliter l’intelligence d’une autre
machine faite à fon imitation, mais plus ingénieufe 8c plus parfaite.
Le tympan eft une grande roue G creufè, formant une efpece
de tambour, compofé de plusieurs ais joints enfemble, bien calfa-
tés 8c goudronnes, traversés par un effieu B ; l’intérieur de ce tambour
eft divifé en 8 efpaces égaux, par autant de cloifons placées
fur la direction des rayons ; chaque efpace ou cellule a une ouverture
A d’un demi-pied de fuperficie, pratiquée dans la circonférence
du tambour pour faciliter l’entrée de l’eau ; de plus , l’on
creufe le long de l’ellieu 8 canaux, dont chacun doit répondre à
une cellule, afin que l’eau qu’elle contient puiflè couler à l’extrémité
D , pour fe décharger dans le bac E , d’où elle eft conduite par l’auge
F à l’endroit où l’on veut quelle fe rende.
Lorfqu on fe fert du tympan pour élever une eau dormante, on
1 accompagne d’une autre roue C , dans laquelle des hommes marchent
comme dans celle d’une grue ; que fi l’on a un courant, Si
qu on veuille ar'rofer un jardin, ou un terrein aride, on peut, en
attachant des aubes fur la circonférence du tympan, le faire tourner
en fe fervant de la force du courant même.
778. Le principal defaut de cette machine eft d’élever l’eau
dans la fituution la plus défavantageufe qu’il foit poffible ; car le
poids fe trouvant toujours vers l’extrémité du rayon, le bras de levier
qui lui répond va en croifïànt dans lé quart de circonférence
qu il décrit, pour palier du bas de la roue à la hauteur du centre ;
ce qui fait que la puillànce fe trouvé dans le même cas que fi elle
Chap . IV. des M achines pour les Epuisemens. 385
ëtoit appliquée à une manivelle, ( 10 8 ,10 9 ) ainfi elle n’agit point
uniformément.
M. de la F a y e , de l’Académie Royale des Sciences, pour corriger
ce défaut, a imaginé la machine que j’ai annoncée, fie qui s’eft
préfentée à fon efprit après avoir fait ce raifonnement.
779. Quand on développe la circonférence d’un cercle, on
décrit une courbe dont tous les rayons font autant de tangentes
au cercle, 6c autant de perpendiculaires à la courbe décrite, (717)
qui a pour plus grand rayon une ligne égale à la développée.
Cela pôle, ayant un treuil A B , dont la circonférence foit un
peu plus grande que la hauteur où*on veut élever l’eau, développant
cette circonférence, faifant un canal courbe, dont la courbure
fuive exa&ement le chemin CD E FG , tracé par la développée
: fi l’une des extrémités de ce canal trempe dans l’eau qu’on
veut élever, 8c que l’autre aboutiffe au treuil lorfqu’il viendra à
tourner, l’eau montera félon une direétion verticale, tangente au
treuil 8c perpendiculaire au canal en quelqu’endroit qu’elle puiflè
etre. Ainfi l’action de fon poids répondant toujours à l’extrémité
d’un rayon horizontal qui en fera le bras de levier confiant, la puif-
fance qui élevera ce poids à l’aide d’une roue fera toujours la même
; 8c fi le rayon de cette roue eft égal à la hauteur où on veut
élever l’eau , par conféquent égal à la circonférence du treuil, la
puillànce fera au poids réciproquement comme le rayon du treuil
eft à fa circonférence, c’eft a-dire, à-peu-près comme 1 eft à 6.
780. Selon les vûes de M. de la F a y e , la machine doit être com-
pofée de 4 canaux, comme LKIHC , comme on en peut juger par
la figure, qui montre que fi la machine eft mue par un courant
dont la direétion fuive celle de la fléché, venant frapper les aubes
A de la roue fur laquelle doivent être appliqués les canaux l’eau
entrera par leur ouverture C , montera de C en E , 8c puis de E en
F ; ainfi de fuite pour s’aller décharger dans les goutieres.
781. Par cette conftrudtion, comme l’obferve M . de la F a y e , le
fardeau à élever fait toujours uniformément le même effet, qui eft
le moindre qu’il foit poffible; pendant que la puiffance eft appliquée
le plus avantageufement qu’il fe peut ; 8c ces deux conditions
remplies, font la plus grande perfection qu’on puiflè defirer dans
une machine. Celle-ci élevant l’eau par le chemin le plus court, lui
paroît préférable à la vis d’Archimede qui eft inclinée, fie qui ne
fe vuide que d’une très-petite partie de fon eau , fie demeure chargée
du furplus qui eft très-confidérable, fur-tout quand elle eft
d’un grand volume, comme il faut quelle le foit pour en tirer de
N ou v e lle machine
à l'imitation
du tympa
n , mais in-,
comparablement
p lu s pa r faite
»
Plan. 9«
Fig. 4»
Plan. 9»
Fig. 4.