
P a ra llè le de
t effet de la
même pompe à
celui <Tun chapelet
vertical.
Plan. $.
Fig. 4 , j ,
& 6.
376 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . 11.
tes que paroiflènt offrir dans les autres les engrainemens Sc les différais
bras de levier.
7 J 8. La grande réfiftance qu’oppofoit le pifton de cette pompe
venoit de ce que les manoeuvres, au lieu de n’avoir à foutenir
que les trois quarts d’un pied cube d’eau foutenoient un poids
équivalent à celui dè toute la colonne que contenoit la bufe ,
dont la pefanteur étoit de 315 livres, fans appercevoir de quelle
part ce poids pouvoit provenir ; auffi n’étùit-il pas fenfible aux
yeu x, quoiqu’ils en ientilient bien la réalité. On en trouvera la
eaufe clairement expliquée dans le premier Livre du fécond volume
, que je n’aurois pu rapporter ici fans une trop longue digref-
lion, parcè que, pour l’entendre, il faut être prévenu de plulieurs
connoiffances dont je n’ai pas encore fait mention.
J ’ai cru devoir parler de la pompe précédente, pour donner un
exemple de l’illufion de la plupart de ceux qui, fans avoir aucun
principe des chofes, s’imaginent qu’il leur eft réfervé d’opérer des
merveilles. Cependant, comme ce n’eft que par la comparaifon
des effets de deux machines qui ont une même fin qu’on peut fe
déterminer en faveur de celle qui mérite la préférence, je vais faire"
un parallèle de la pompe dont nous parlons avec le chapelet qui
eft à côté.-
759. On a vu, dans les articles 74 2 , 743 , que ce chapelet, mu
par quatre hommes, épuifoit à une hauteur de 8 pieds 1780 pieds
cubes d’eau en une heure, 8c qu’ils foutenoient enfèmble une colonne
d’eau réduite à 48 livres, au lieu qu’ici 8 manoeuvres n’ont
pu, avec un travail forcé, parvenir à épuifer 900 pieds dans le meme
tems, & à la même hauteur. Cela vient :
i°. De ce que les 4 manoeuvres appliqués aux manivelles ne
foutenoient que le poids de 12 livres, fans etre chargés de celui de
la chaîne du chapelet qui fe trouve en équilibre avec elle-meme
fur l’hériflbn dedans & dehors la bufe, au lieu qu’à la pompe chaque
manoeuvre foutenoit environ 4 6 livres, parce qu’indépendam-
ment de la charge de 3 9 liv. d’eau, il portoit auffi fa part du poids
du pifton, qui pefoit à-peu-près 50 livres, Sc n’étoit foulagé par aucun'bras
de levier.
2°. Les quatre manoeuvres du chapelet faifoient faire 5 5 révolutions
à la manivelle dans une minute, 8c l’eau ne difeontinuoit
pas de monter, au lieu que les huit manoeuvres de la pompe
avoient bien de la peine à faire monter 8c defeendre le pifton vingt
fois dans le même tems, dont près de la moitié employée pour fa
defeente étoit en pure perte.
Ch a p . Iy. des M achines pour les E puïsemens, 377
- C ’eft la combinaifon des défavantages que nous venons de remarquer
dans cette pompe, qui eft caufe que 8 hommes 11’ont pu
faire le tiers de l’effet de quatre, au lieu que les mêmes bras appliqués
à deux chapelets euffent épuifé par heure Sc avec un travail
modéré 5560 pieds cubes,
760. Je laille à penfer à ceux qui ont la conduite des grands
travaux , combien il eft dangereux de fe laiffer éblouir par les
avantages qu’on voudroit attribuer à des nouvelles machines, à
l ’exclufion des anciennes, puifque fi on les adopte fans une parfaite
connoiflance de la force qu’il faudra pour les mouvoir, Sc du
plus grand effet dont elles peuvent être capables, on rifque de
faire un mauvais emploi du tems, qui eft toujours précieux en pareil
cas, Sc de multiplier la dépenle fort mal-à-propos. C ’eft auffi
dans le deffèin d’infinuer cet efprit d’exactitude qui fait juger des
chofes telles qu’elles font en elles - mêmes, pour les apprécier à
leur jufte valeur, qu’il m’arrive quelquefois de m’étendre fur des
fujets qui paroiflènt ne rien avoir de recommandable, mais qui
font propres à faire naître des réflexions judicieufes.
Je crois qu’il n’eft pas befoin d’entrer dans un plus long détail
pour faire fentir combien le chapelet eft préférable à la pompe
qu’on vient d e v o ir ; cependant, comme on peut la rendre utile
moyennant quelque correction, Sc la faire exécuter à peu de fraise
voici une autre maniéré d’en mouvoir le pifton.
761. La manivelle A répond à l ’effieu d’un pignon C qui s’engraine
avec une roue dentée D , dont l’effieu eft commun à deux
autres roues E Sc F , n’ayant des dents qu’autour de la moitié de
leur circonférence , Sc cela dans un fens oppofé, afin que dans le
tems que l’une commence à s’engrainer avec les coches d’une des
réglés H , l’autre s’échappe Sc tombe ; ce que la première fera de
même à fon tour.
A ces réglés font attachés des puifards I , qui agiffent chacun
dans une bufe leparée, repréfentée par la fécondé figure,. Sc dont
l ’intérieur eft développé par la troifieme, où l’on voit les foupa-
pes L Sc K , dont l’effet eft le même que celui que nous avons
expliqué dans la pompe précédente, quoique placées différemment.
Comme ces puifards agiront alternativement, on voit que l’eau
montera fans interruption , 8c qu’il n’y aura point de tems perdu.
Pour que l’un puiflè defeendre avec au moins autant de vîtefle que
l’autre montera, on chargera, s’il eft néceflaire, chaque réglé d’un
poids G , Sc l’on ne fera pas mal d’accompagner la manivelle
Réflexion f u t
les machines
propres a u x
épuifemens,
A u t r e pompe
a l'imitation
de la précédent
te, mais moins
imparfaite.
Plan.
Fig. 1 , z ,
&