
cés individus sont absolument indifférées pour les femmes. Il commence
à se manifester sous la formé de l’intérêt, du goût, du penchant,
bientôt il revêt celle des désirs, de la passion, et il peut finir par
dégénérer dans la lubricité la plus désordonnée, et en véritable manie
érotique. Tous ces différens degrés ne sont donc que des modifications
d’une seule et même qualité fondamentale. Cette observation nous sera
.d’une grande utilité plus tard.
II. Amour de la progéniture.
La nature devoit assurer, par un autre organe, l’existence etla prospérité
des êtres procréés en vertu de l’instinct de la propagation. Dans toute
la nature animée, il se manifeste un penchant impérieux à prendre soin
des petits; nous l’admirons dans l’insecte, et il commande notre vénération
jusque dans la tigresse qui allaite.
Comment se fait-il que,jusqu’à ce jour, ni les philosophes,niles physiologistes
n’aient fait aucune recherche sérieuse sur ce penchant? Personne
ne s’est efforcé de découvrir l’origine de cet instinct conservateur;
personne n’a examiné pourquoi il se manifeste d’une manière toute
différente dans les différentes espèces, dans les deux sexes, et dans les
différens individus. Résulte-t-il de l’organisme, pris collectivement, ou
dépend-il d’une partie isolée? Voilà des questions que personne; avant
moi, n’avoit examinées; faut-il donc s’étonner si, lorsque j’enseignai que
cet instinct est inné tant chez l’homme que chez les autres animaux;
qu’il est une qualité fondamentale et propre, et qu’il a son siège dans
une partie cérébrale particulière, on trouva mon idée ridicule, et que
l’on dit quelle choquoit le sens commun ?
Je vais conduire mes lecteurs par la même route que la nature m’a
conduit moi-même; de cette manière, ils trouveront eux-mêmes celte
vérité qui, jusqu’à ce moment, peut leur paroitre si éloignée de toute
vraisemblance.
Historique de la découverte de l’amour de la progéniture
et de son organe.
En comparant avec une infatigable persévérance les formes variées
des têtes, j’ai remarqué que dans la plupart des têtes de femmes, la
partie supérieure de l’occipital recule davantage que dans les têtes ou
les crânes d’hommes.Que l’on compare les crânes d’hommes, P I .X XX ,
et PI. XXXIX, au crâne de femme, PI. LVI. Comme cette saillie de
la partie supérieure de l’occipital est manifestement produite par le
cerveau, il s’ensuit que la partie cérébrale subjacente est, dans la plupart
des cas, plus développée chez la femme que dans l’homme. Qu y
avoit-il donc de plus naturel que l’idée que cette partie cérébrale est
la cause matérielle d’une faculté ou d’une qualité se manifestant a un
plus haut degré chez la femme que chez l ’homme?
Mais quelle est cette qualité ou cette faculté ?
11 n’existe nulle trace que l’on ait jamais considéré l’amour de la progéniture
comme une force primitive, comme un penchant fondamental;
encore moins comme étant produit, dans l’organisme , par un organe
particulier; et moins que tout le reste, que l’on ait cru devoir chercher
cet organe dans le cerveau. Pendant d’assez longues années, j’ai eu sur
ce sujet différentes opinions que j ’ai successivement rejetées.Dans mes
conférences avec mes auditeurs, j’ai témoigné souvent combien j’élois
embarrassé à ce sujet. Je remarquai enfin que les crânes de singes ont, sous
le rapport de cette proéminence, une singulière analogie avec les crânes
de femmes,PI. XLIII,fig. 2. J’en conclus que la partie cérébrale placée
immédiatement sous cette proéminence, étoit très-probablement l’organe
d’une qualité ou d'une faculté que les femmes et les singes possèdent
également à un haut degré. Je suivis d’autant plus cette idée, que
parles organes que j’avois déjà découverts, je n’ignoroispasque dans cette
région il ne faut chercher le siège d’aucune faculté intellectuelle supérieure
quelconque. Je fis passer plus d’une fois en revue les qualités
et les facultés que je connoissois aux singes; enfin dans un moment de