
souffrit les approches de son mari. Une dame fut en proie pendant plus
de deux ans, à une maladie extrêmement douloureuse. Ce n’étoit déjà
plus qu’un squelette; des.écoulemens abondans et infects, une cruelle
disurie, etc., annonçoient sa mort prochaine. Malgré tout cela,
quoique son état rendît absolument impossible toute approche maritale,
elle désiroit avec ardeur les embrassemens d’un époux quelle
chérissoit. Après sa mort, arrivée peu de jours plus tard, je trouvai le
vagin, la matrice et la vessie, en partie dissous en un liquide ichoreux
et infect, en partie tellement rongés, que les membranes et les fibres
se déchiroient au moindre attouchement.
A Vienne, je donnai des soins à l’épouse d’un fabricant, laquelle,
tant au physique qu’au moral, vivoit avec son mari dans 1 union la plus
heureuse, quoiqu’elle n’eût jamais été réglée. Comme elle ne devenoit
jamais enceinte, et qu’elle désiroit d’avoir des enfans,,on examina sa
conformation avec soin, et à plusieurs reprises. Les sage-femmes, ni
l’acoucheur, ne purent jamais découvrir d’uterus.
M. Kicherand cite aussi quelques exemples de femmes ayantlemême
vice de conformation , et qui malgré cela avoient du penchant pour les
plaisirs de l’amour.
« L’uterus imprime-t-il au sexe toutes ses modifications distinctives,
et doit-on dire avec van Helmont : p r o p t e r s o l u m u t e ri j m m u l i e r es t
q u o d es t ; c’est par la matrice seule que la femme est ce quelle est?
Quoique ce viscère réagisse sur tout le système féminin, d’une manière
bien évidente ; et semble soumettre à son empire la somme presque
entière des actions et des affections de la femme, nous pensons qu’il
n’est pas à beaucoup près la cause unique des caractères qui la spécij
fient, puisque ces caractères sont déjà reconnoissables dès les premiers
temps de la vie, lorsque le système utérin est loin dette en activité
Une observation1 très-curieuse, consignée par le professeur Caillou
dans le second volume des Mémoires de la société de Paris, prouy
r On trouve dans les OEuvres de la Métrie, Système d'JEpicure, §. 14 ? V e
observation semblable et non moins intéressante.
mieux que tous les raisonnemens qu’on pourrait accumuler, jusqu’à
quel point les caractères du sexe sont indépendans de l’influence de
l’uterus. Une femme naît, croit et s’élève avec toutes les apparences
extérieures de son sexe; arrivée à l’âge de vingt à vingt-un ans, elle veut
obéir au penchant qui l’entraîne : vains désirs! efforts superflus! elle
n avoit rien au-delà de la vulve d ailleurs bien conformée. Un petif
canal dont l’orifice n’offroit que deux lignes ou deux lignes et demie de
diamètre, tenoit la place du vagin, et se terminoit en cul-de-sàc, à un
pouce de profondeur. Les perquisitions les plus exactes, faites en introduisant
une algalie dans la vessie urinaire, et le dojgt indicateur
dans le rectum, ne purent faire rencontrer l’uterus. Le doigt introduit
dans l’intestin, sentoit distinctement la convexité de la sonde placée
dans la vessie, de maniéré quil etoit évident qu’aucun organe analogue
a 1 utérus , ne séparoitle bas-fond de ce viscère de la paroi antérieure
du rectum : la jeune personne n’avoit jamais été sujette à l ’évacuation
périodique. Aucune hémorrhagie ne suppléoit à cette excrétion ;
elle n’éprouvoit aucune des indispositions qu’occasionne la non apparition
des règles; elle jouissoit au contraire d’une santé florissante;
rien ne lui manquoit de tous les caractères de son sexe, seulement son
sein étoit peu développé. Parvenue à l’âge de vingt-six à vingt-sept ans,
elle est devenue sujette à des pissemens de sang assez fréquens» ‘ ’
J’ai déjà parlé de l’instinct de la propagation subsistant encore lors-
que les testicules ont été enlevés.
Les faits physiologiques et pathologiques que j’ai rapportés jusqu’ici,
pour prouver que le cervelet est véritablement l'organe de la propagation
, servent encore à expliquer plusieurs phénomènes remarquables.
i°. Comment des irritans appliqués dans la nuque, tels que des vésicatoires,
des sétons, des frictions faites avec dés substances volatiles
et spiritueuses, produisent souvent une violente irritation dans les
parties génitales, provoquent l’écoulement menstruel, lorsqu’il a été
supprimé, remédient aux accidens causés par leur suppression, et
' Nouveaux élémens de physiologie, septième édition,T, II, p. 5g2, §. CXCV.