
Observations sur l’examen des têtes et des crânes des
animaux.
Pour étendre aux animaux les observations qui chez l’homme, nous
permettent d’interprêter les formes du crâne, il faut faire une étude
particulière de la structure des têtes des différentes espèces. L’on ne
peut donner de régie générale , ni pour les mammifères, ni pour les
oiseaux, ni pour les amphibies, ni pour les frugivores, ni pour les carnassiers.
Chez certaines espèces , l’âge apporte un changement essentiel.
Chez les poissons, les tortues, etc., on ne peut absolument
pas déterminer la 'forme du cerveau par la configuration extérieure
du crâne.
Chez certains animaux , la tête n’est guère plus revêtue de muscles
que dans l’homme ; d’autres, à certaines régions près, ont toute la tête
garnie de muscles très-forts. Quelques espèces manquent de sinus frontaux;
chez d’autres,les cellules, entre les deux lames osseuses, se continuent
non-seulement dans les sinus frontaux, mais se répartissent
même dans tout le crâne, et jusque dans les cornes; dans d’autres espèces
encore, il n’y a de cellules que dans une partie, à la vérité considérable,
du crâne. Chez les oiseaux, le cervelet n’occupe que la ligne
médiane de l’occipital, ses parties latérales so*nt entièrement occupées
par l’appareil de l’ouïe. Dans certains animaux, le cervelet est recouvert
par les lobes postérieurs du cerveau ; chez d’autres, il est placé à
découvert derrière ces lobes. Chez les oiseaux de nuit,les deux lames
du crâne se trouvent à une assez grande distance l’une de l’autre, et l’intervalle
est rempli par une matière celluleuse très-légère. Dans certaines
espèces, les lames osseuses sont parallèles, quoique assez distantes ;
chez d’autres encore, leur direction est toute différente. Chez les chiens,
on observe, quant à la masse musculaire, les sinus frontaux et les crêtes,
une grande différence, non - seulement d’une variété à l’autre, mais
même d’un individu à l’autre. Quelques chiens n’ont pas de sinus frontaux
du tout, d’autres en ont d’aussi grands que le loup et l’hyène. Le
chat, la martre, l’écureuil, le cheval, le singe, manquent de sinus frontaux;
le boeuf, le cochon, l’ours, l’éléphant, etc., en sont pourvus.
En un mot, les crânes des animaux exigent une étude toute particulière,
dans laquelle il ne faut jamais perdre de vue le principe: qu’il
n’y a que cette partie du crâne de l’animal dont la forme est déterminée
par le cerveau , qui a un sens pour l’organologie. Une collection de
crânes provenans d’animaux que l’on a connus pendant leur vie,
et que l’on a étudiés depuis leur jeunesse, est d’autant plus instructive,
qu’elle met l’observateur à même de juger que la grande différence
qui se trouve d’un individu à l’autre, pour ses qualités et pour
ses facultés, n’est due qu’à l’innéité, et nullement à des causes accidentelles.
De l’influence du cerveau sur la forme du crâne dans le
déclin de l’âOge.
A l’approche de la vieillesse , tout le système nerveux commence à
perdre de sa plénitude, et par conséquent de son activité. Dans toutes les
parties du corps, les nerfs se rapetissent; les circonvolutions cérébrales
se rétrécissent et s’affaissent; il se forme sur leurs proéminences des
plans et des fossettes; elles s’écartent l’une de l’autre , les intervalles
(anfractuosités) quelles laissent entre elles s’agrandissent, en un mot
tout le cerveau diminue.
Se forme-t-il par cette diminution de l’encéphale un vide entre le
cerveau, et la table interne du crâne? L’ouverture des têtes de sujets
très-âgés ne nous le fait nullement appercevoir. Voyons ce que nous
enseigne l’expérience,
La plupart du temps, les crânes des vieillards sont plus épais et plus
légers, que ceux des sujets d’un âge mûr ou des jeunes gens. Lorsque
j ’émis publiquement cette proposition , il falloit entendre ces physiologistes,
habitués à devancer toujours l’expérience par le raisonnement:
ils dirent que j’étois bien hardi d’oser soutenir de semblables absur