
Arni P R E F A C E .
une seule qualité ou une seule faculté est intacte, tandis
que toutes les autres sont bouleversées, ou qu’une seule
qualité ou faculté soit lésée, tandis que toutes les autres
existent dans leur intégrité5 il s’ensuit nécessairement,
que la qualité ou la faculté lésée seule, ou intacte seule,
appartient à un organe indépendant, et doit être reconnue
pour une force fondamentale. Il s’ensuit encore,
que les aliénations partielles, les monomanies, ne sont
autre chose que des maladies des organes particuliers du
cerveau, et que toutes les monomanies essentielles se laissent
ramener à leurs qualités ou facultés fondamentales.
J’arrive enfin à la démonstration du siège de l’organe
même. Je fais mon possible pour donner une idée claire
soit de la manière dont il existe dans le cerveau, soit
de celle dont il se présente à la surface extérieure de
la tête des hommes et des animaux. Ceux qui n’ont pas
suivi mes cours, auront toujours beaucoup de peine à
bien saisir cette partie si essentielle et si intéressante de
ma doctrine. Il n’y a rien de si difficile que de bien
présenter dans des dessins et des gravures, les formes telles
qu’elles existent sur la surface des têtes, surtout quand
on est forcé de se borner au simple trait. Pour suppléer
à ce défaut, j ’indique d’abord au lecteur les espèces
d’animaux qui offrent l’organe dont il est question 5 après
cela , la différence qui se montre dans les individus doués
PRÉFACE. IX
d’un plus ou moins grand développement de cét organe»
ne peut plus présenter une grande difficulté. L’anatomie
comparée, appliquée aux moeurs des animaux, m’a fourni
les preuves de cette nature les plus nombreuses et les
plus irréfragables. Déjà, après avoir étudié les deux premiers
organes, celui de la propagation et celui de l’amour
de la progéniture, le lecteur sera convaincu que les cerveaux
et les têtes des animaux présentent aussi les signes
les plus évidens de leurs instincts, de leurs qualités et de
leurs facultés. Je fais en même temps connoître un assez
grand nombre d’hommes et de femmes, qui ont possédé
ou qui possèdent la faculté ou la qualité en question à
un très-haut degré , et chez lesquels par conséquent on
observe un développement très - favorable de l’organe
respectif.
Comme la plupart de mes observations ont été faites
sur des animaux qui vivent avec l’homme, ou qu’il n’est
pas trop difficile de se procurer , les moyens exposés
suffiront pour mettre le lecteur en état de faire les
mêmes observations, de les multiplier à son gré,
d’acquérir une conviction personnelle, intuitive, et de
vérifier mes découvertes ’.
' En traitant de l’instinct de la propagation, j’ai émis, p. i 65, le
soupçon que la castration pourroit contribuer au développement de
1 organe de la progéniture. Ce soupçon s’est depuis converti en certim
b