
I 0 d P H Y S I O L O G I E
m âlo , ayant deprocédera l ’acte delà fécondation, monte tranquillement
sur la canne et lui passe trois ou quatre fois le bec sur la nuque, ce
n’est qu’alors que la canne se blottit, et que l’accouplement a lieu. Au
printemps, j’ai l’occasion d’observer, à mon aise, les amours des moineaux
, d’une chaumière placée dans mon jardin. Le mâle, en poussant
des cris, expression de l’ardeur qu’il ressent, fait des sauts autour de la
femelle, la tête fortement retirée en arrière, et les aîles déployées : la
femelle paroît poursuivre le mâle et saute à tous momens sur lui, en
lui donnant de forwcoups de bec dans la nuque ; après ce prélude, tous
les deux gagnent en toute hâte un arbre où ils s’accouplent. Les preuves
que j ’ai alléguées jusqu’ici sont suffisantes pour établir que le cervelet
est l’organe de l’instinct de la propagation. J’en ai encore quelques
autres, mais je me réserve de les exposer plus bas.
Observations generales sur l’organe de l’instinct de la
propagation, et sur cet instinct lui-même, dans l’état
de santé'.
Les Grecs, les Arabes, et quelques pédagogues modernes, ont regardé
le cervelet comme le siège de la mémoire. Willis déduisoit le talent pour
la musique de la mollesse de sa structure; et Malacarne veut déterminer
le degré des facultés intellectuelles, d’après le nombre de ses
feuillets. M. Portai croit que le cervelet sécrète les esprits animaux,
ou qu’il est destiné à remplir les fonctions du cerveau, dans le cas où
celui-ci seroit attaqué de maladie. Reil le considère comme une pile
voltaïque. Plusieurs physiologistes le regardent comme la source de la
vie organique : hypothèses qui ne sont appuyées sur aucun fait.
Tout comme la force de l’instinct de la propagation n’est dans aucune
proportion avec la fécondité, de même il n’y en a non plus aucune
entre le développement du cervelet et celui des parties sexuelles.
Il est indubitable que l’organe de l’instinct de la propagation fait
discerner, à chaque animal, le mâle et la femelle de son espèce; mais
on seroit tenté, dans certains cas, d’admettre qu’il établit dans la nature
une paix générale entre tout ce qui est mâle avec tout ce qui est femelle.
On sait que beaucoup d’animaux mâles, surtout les singes, les
chiens, les étalons, les perroquets, déposent leur méchanceté habituelle,
et oublient même leur colère devant les femmes. Les animaux
femelles, au contraire, paroissent avoir des préférences pour les hommes.
J’ai vu les taureaux les plus furieux, qui n’avoient pu être domptés ni
par des chiens ni par des hommes, céder à une servante qui accouroit
le fouet à la main. D’un autre côté, j’eus beaucoup de peine, un jour,
à sauver de la fureur d’une vache, une dame avec laquelle je me pro-
menois dans une prairie. Cette vache ne pouvoit absolument pas souffrir
de femmes.
Peut-être, quelques-uns de mes lecteurs pensent-ils qu’on ne sauroit
admettre un organe de l’instinct de la propagation dans le cerveau,
parce que chez beaucoup d’animaux l’activité de cet instinct est circonscrite
à certaines périodes, et que chez eux, tantôt il semble ne pas
exister du tout, et que tantôt il domine impérieusement l’animal.
Mais, dans beaucoup de cas, cette objection seroit applicable aussi
aux parties sexuelles; et du reste, il y a beaucoup d’autres instincts
qui dorment dans certaines saisons, et qui se réveillent dans d’autres;
cependant, comme je ne tarderai pas de le prouver, leur organe existe
toujours dans le cerveau.
Ce phénomène peut même s’expliquer en faveur de l’idée que le
cervelet est l’organe de l’instinct de la propagation. J’ai rassemblé beaucoup
de têtes d’oiseaux, au commencement du printemps, saison de
leurs amours les plus ardentes; j’en ai rassemblé d’autres au commencement
de l’hiver, époque où tout ce qui a rapport à la propagation
est épuisé. Dans les têtes rassemblées au printemps, le cervelet est plus
large et plus turgescent; dans les crânes, la proéminence qui y correspond
, est manifestement plus large et plus bombée que dans ceux re-
pueillisau commencement de l’hiver.
Au printemps, toutes les parties situées à l'entour de la nuque re