
clination, un penchant, ou bien ce qu’on appelle instinct
dans les animaux. Ces facultés sont presque soustraites à
la volonté ; je les appellerai penchans. D’autres facultés
affectives ne sont pas bornées à un simple penchant, mais
elles éprouvent quelque chose de plus; c’est ce qu’on
nomme sentiment. Le second ordre de facultés renferme
celles de l’entendement. On peut les subdiviser en trois
genres : quelques-unes appartiennent aux sens extérieurs ;
d’autres sont destinées à faire connoître aux animaux et
à l’homme les objets extérieurs , leurs qualités et leurs
relations ; je les nomme perceptions. D’autres encore
agissent sur toutes les sortes de sensations et de con-
noissances, et je leur donne le nom de facultés réflec-
tives. Ainsi les facultés de l’ame se divisent en deux
ordres. Le premier se compose de deux genres, et le second
de trois ; chaque genre de plusieurs espèces, et
chaque espèce présente des modifications , même des
idiosincrasies. | .
C’est donc ici comme dans plusieurs autres endroits,
que brille l’esprit philosophique de M. Spurzheim en
divisions, subdivisions, sousubdivisions, etc.; et c’est ce
qu’il appelle mettre plus de philosophie dans la physiologie
du cerveau, que je n’ai jamais eu l’ambition d’y en
mettre. Par ces divisions, il s’est imposé une contrainte
qui intervertit totalement la succession graduelle des
organes. Il est forcé de sauter à tout moment d’une région
du cerveau ou de la tête à une autre; du penchant de la
destruction, il saute à celui de la construction; de la
circonspection a la bienveillance; après la bienveillance,
par un tour de force, à la vénération ; de la surnaturalité
il revient à la partie extérieure supérieure du front, delà
à l’imitation; de l’imitation aux sens externes! Puis il
retourne au cerveau vers la région frontale; là encore ,
il traite tout pele-méle, tout en sens inverse de la nature;
véritable monstruosité, que l’on croiroit inventée à
dessein, pour en rendre l’étude presque impossible.
Les penchans et les sentimens, et souvent même les
facultés intellectuelles se confondent tellement qu’il n’est
guères possible de trouver des signes caractéristiques,
qui les distinguent les uns des autres. Quelle raison y
a-t-il de compter parmi les penchans la constructivité
plutôt que la mélodie, la bienveillance et l’imitation?
L’amativité, l’amour de la géniture, l’habitativité, l’af-
fectionité, le courage, ne sont-ils pas aussi bien des sentimens,
que l’amour-propre, que l’amour de l’approbation,
que la vénération? Dans quel sens la persévérance, la circonspection
, l’imitation sont-elles des sentimens? Avec
quel droit exclut-il des facultés intellectuelles l’imitation,
1 esprit de saillie, 1 idéalité ou la poésie, la circonspection,
la sécrétivité, la constructivité?