
et forme , lorsqu’il est avantageusement développé , deux proémir
neuces annulaires distinctes, ou du moins le crâne est large et bombé
dans cette région. Lorsqu’au contraire l’organe de l’attachement est
très-peu développé , le crâne est, dans la même région, étroit et enfoncé.
Voyez PI. LXII, le crâne d’un homme connu par la tendresse qu’il
avoit pour ses amis, et qui même en mourant leur donna encore des
preuves de son attachement.
Les femmes sont d’ordinaire plus dévouées à leurs amis que leshommes,
et déployent une activité infatigable pour leur rendre service.Quiconque
a gagné 1 amitié d’une femme, est sûr de la réussite de l’affaire dans laquelle
elle Je sert ; les hommes se rebutent bien plus facilement en pareil
.cas. Cent fois en ma vie j’aieu l’occasion d’admirer dans des femmes la plus
généreuse activité en faveur de leurs amis. Qui n’est étonné du courage
que montre une femme lorsqu’elle voit menacé de dangers imminens
un mari dont la légèreté l’a peut-être offensée mille fois? Qui ne con-
noit à ce sujet dès exemples du plus héroïque dévouement? Rien ne
coûte à une femme pour servir son ami. Lorsqu’il est question de sauver
son frere, son epoux, son pere, elle pénétré dans les prisons, elle se
jette aux pieds du Souverain. Telles sont les femmes de nos jours et
telles l’histoire nous peint celles de l’antiquité. Heureux, je le répète ,
celui qui a une femme pour ami !
L’organisation de la tête de là femme répond parfaitement à ces
sublimes qualités. La plupart des crânes de femmes sont, dans la
région indiquée, plus larges que les crânes d’hommes.
Cette région estégalement plus large et plus bombée chez les animaux
susceptibles d’un grand attachement, que chez les autres. Le crâne du
chien est particulièrement remarquable à cet égard. On peut s’en convaincre
en formant une collection de crânes de chiens, dont les uns
étaient très-attachés à leur maître, et dont les autres étaient vagabonds
par inclination. Cet organe est singulièrement développé chez'le phoque,
qui non-seulement est très-susceptible d’attachement, mais qui vit
aussi en société. Le crâne de la brebis, si sociale, se distingue sous ce
rapport dune manière frappante de celui du chevreuil, qui vit à la
vérité avec sa famille, mais qui ne se réunit point en troupeaux.
Le crâne du moineau, du pigeon, de l’étourneau, de la corneille,
du choucas [corvus monedula Linn.) , estégalement plus large dans la
région indiquée que celui du bruant, du merle, de la pie, du faucon,
de l’aigle. Le perroquet a cette région très-large et trè -boml.ée.
Quoiqu’il soit extrêmement difficile de recueillir sur cette matière,
chez l’homme, un certain nombre d’observations qui ne laissent rien à
désirer, il n’en est pas moins vrai que l’histoire naturelle de l’homme et
dès animaux concourt avec la forme des têtes, tant de l’homme que des
brutes, pour prouver que l’attachement ou l’amitié doit être considéré
comme une qualité fondamentale, et que l’organe de cette qualité a son
siège dans la région indiquée du cerveau et du crâne.
IV. Instinct de la défense de soi-méme et de sa propriété,
amour des rixes et des combats.
Dans certains cas, il est bien plus facile de découvrir l’organe qui
détermine une certaine manière d’agir, que la qualité ou la faculté fondamentale
elle-même. Des actions qui sont une suite de l’activité extraordinaire
d’un organe, frappent beaucoup plus que la destination primitive
de cet organe, et sa manière d’agir ordinaire. C’est par cette raison
que j’ai été dans le cas de commencer par observer presque tous les organes,
toutes les qualités et toutes les facultés, dans leur activité excessive.
Lorsque les qualités et les facultés sont une fois reconnues comme
propres et indépendantes, il est possible d’en inférer peu à peu la destination
primitive d un organe. L’histoire de la découverte de l’instinct
de la défense de soi-même et de sa propriété, et de son organe, fera
concevoir plus clairement au lecteur ce que je viens de dire.