
jeune fille (le six ans, PI. XXXVIII. En tournant vers soi la base du
crâne d’un sujet impubère, on voit de suite que la distance d’un procès
mastoïdien à l’autre, distance qui détermine le diamètre du cervelet,
est beaucoup moindre que celle d’un pariétal à l'autre. Chez l’adulte ,
au contraire, les deux distances sont, d’ordinaire, à-peu-près les mêmes.
Aussi ces faits ont-ils déterminé M. Cbaussier à accorder enfin que le
cervelet ne se développe que vers l’âgé de l’adolescence.
A l’approche de la vieillesse, la turgescence nerveuse du cervelet diminue,
et dans la même proportion, l’homme et la femme deviennent
peu à peu étrangers à leur destination, jusqu’à ce qu’enfin l’un comme
l ’autre se trouvent isolés et sans but.
M. Budolphi assure n’avoir jamais trouvé le cervelet plus petit chez
les sujets âgés que chez les adultes.
Comme dans l’âge avancé, toute la masse des nerfs éprouve une diminution,
pourquoi le cervelet feroit-il seul exception à cette règle? Que
l’on compare encore les fosses occipitales chez des adultes et chez des
sujets très-âgés. A moins que tous les os crâniens ne soient déjà amincis
par l’effet de la décrépitude, on trouvera les fosses occipitales moins
tx'ansparentes chez les sujets âgés, que chez les adultes , et cela parce
qu’il s’est déposé de la masse osseuse à leur surface interne, au fur et
mesure que le cervelet s’est rapetissé. J’ai dans ma collection des crânes
où le cervelet s’étoit rapetissé presque jusqu’aux dimensions de celui
d’un enfant nouveau-né ; et où l’espace qu’il oecupoit a été resserré
beaucoup, non-seulement par l’épaississement des parois des fosses occipitales,
mais encore par celui des rochers.
4°, La nature ne suit pas de marche uniforme dans le développement
du cervelet. L’on sait quelle est l’influence du climat sur l’époque à
laquelle les deux sexes deviennent capables de l’acte de la propagation.
Mais il existe encore de grandes différences à cet égard d’individu à individu
, dans le même lieu et dans la même famille. Tel garçon montre
déjà de l ’intérêt pour Je se$e, dès l’âge de trois à quatre ans ; chez d’autres,
cet instinct dort jusqu’à la quatorzième ou la quinzième année,
La même différence se maùifeste sur Ie retour de l ’âge, Chez tel homme
la puissance virile est anéantie dès l’âge de quarante ans ; chez tel autre,
elle fait entendre encore le chant du cygne, à soixante-dix, à quatre-
vingts ans.
Il n’est pas rare que l’instinct de la propagation se manifeste avant
l’âge ordinaire, de la manière la plus prononcée. J’ai vu à Paris un
garçon de cinq ans qui, sous le rapport des forcés corporelles, paroissoit
en avoir seize; ses parties sexuelles étoient entièrement développées;
il avoit une forte barbe, une voix rauque et mâle, en un mot tous les
signes d’une virilité pleine et entière. Depuis plusieurs années, déjà, il
avoit satisfait, avec des femmes, l’instinct de la propagation. Je ne
m’en laissai pas imposer par ces signes extérieurs. Je n’attribuai pas la
manifestation précoce de l’instinct de la propagation, au développement
prématuré des parties sexuelles ; car peu auparavant j’avois vu une fille
de neuf ans, qui paroissoit être une femme toute formée. Elle ne manifesta
que l’indifférence d’un enfant, lorsque ses parens me la montrèrent,
et jamais elle n’avoit témoigné le plus léger intérêt pour rien de
ce qui a rapport à l’amour physique.On trouve dans Buffon et ailleurs,
des exemples semblables de grands enfans qui avoient toutes les marques
de la puberté, sans que l’on remarquât rien en eux qui eût rapport
à l’instinct de la propagation. Chez la fille en question, le cervelet n’a voit
qu’un développement très-peu remarquable ; mais il en est tout autrement
du garçon de cinq ans ; sa nuque étoit large, bombée et robuste,,
quoique le reste de sa tête eût acquis à peine les dimensions ordinaires
à.son âge : aussi ce garçon étoit-il enfant sous tous les autres rapports.
Nous trouvâmes le cervelet tout aussi développé chez un garçon de
dix ans qui étoit détenu dans une maison de correction, à Leipzig,
pour avoir violé une jeune fille. A Paris, j’ai vu le garçon d’une mulâtre
âgé de moins de trois ans ; il se jetoit non-seulement sur de petites
filles, mais sur des femmes, et les sommoit avec audace,et avec opiniâtreté
de satisfaire ses désirs. Il ressentoit dans les parties sexuelles, qui
n’étoient point prématurément développées mais qui présentoient des dimensions
proportionnées à son âge, des érections plus que momentanées.
Comme il étoit environné de filles qui se prêtaient à satisfaire ses désirs,