
Chez tous les mammifères, au contraire, les deux parties latérales
existent; elles ont cependant, comme la partie fondamentale, différentes
formes chez les différentes espèces, PI. III, i , et PI. IV, i , représentent
la surface inférieure du cervelet, et PI. XVI, sa surface
supérieure.
Cette différence essentielle du cervelet dans des espèces d’animaux
qui diffèrent essentiellement par leur mode de propagation j fait présumer
qu’il existe une connexion intime entre le cervelet et l’acte de la
propagation. Mais je passe à des preuves plus rigoureuses. 3°. La manifestation successive, la croissance etla décroissance de l’instinct
de la propagation, sont dans un rapport direct avec le développement
et la décroissance du cervelet.
Chez l’enfant nouveau-né, le cervelet est, de toutes les parties cérébrales,
la moins développée ; à la vérité , sa proportion au cerveau est
différente dans chaque individu; elle est tantôt, à peu près comme un
à neuf, tantôt comme un à vingt, et quelquefois plus petite encore. Dans
l’adulte, au contraire, elle est comme un à cinq, tout au moins comme un
à sept. Les fibres nerveuses du cervelet sont, de tout l’encéphale, celles
qui, les dernières, se montrent bien distinctes. Le cervelet acquiert son
pl us haut degré de développement vers la dix-huitième ou la vingt-
sixième année.
Et c’est dans le même ordre que se développe le penchant de l’amour
q ui se glisse imperceptiblement dans le sein du jeune homme et de la
jeune fille ; les yeux deviennent plus brillans, le regard plus expressif,
la démarche acquiert de la prétention, l’un et l’autre tombent dans une
inexplicable mélancolie enfantine; l’un et l’autre sentent un besoin
dont ils ne sauroient se rendre compte, des désirs confus, jusqu a ce
qu’enfin la présence de l’objet aimé donne le mot de l’énigme, et répande,
sur l’ame toute entière, des torrens de délices. La jeune fille et
le jeune homme se trouvent élevés par le sentiment qui les domine
au-dessus même de l’idéal de toute perfection ; la résistance foible
et involontaire que toute personne du sexe oppose aux premières
entreprises d’un homme , devient une vertu angélique , et prête une
magie nouvelle à l’amour, jusqu’à ce qu’enfin l’homme et la femme
aient goûté, dans les bras l’un de l’autre, le suprême bonheur.
M. Sômmerring, Ackermann , les frères Wenzel et d’autres, soutiennent
qu’à l ’âge de deux ou trois ans, tout au p lu s ,le cervelet, tout
comme le cerveau, ont acquis leur croissance complète.
M. Sômmerring, que les autres auteurs ont copié, s’est trompé; il
fonde son assertion sur ce qu’il a trouvé le cerveau d'un garçon de deux
ans aussi grand que celui d’un adulte dont il fit l’ouverture en même
temps. Il supposoit que tous les- individus humains ont une masse encéphalique
à peu près égale; et dans cette hypothèse, sa conclusion
seroit juste. Mais comme le poids de la masse cérébrale varie dans les
adultes, qu’il est tantôt de deux livres, tantôt de deux livres et demie, de
trois livres, et quelquefois plus considérable encore, il peutbien arriver
qu’un garçon de deux à trois ans, organisé de manière à acquérir de
grandes qualités et de grandes facultés, ait une masse cérébrale plus
grande qu’un adulte doué de qualités et de facultés très-médiocres.
Dans nos nombreuses dissections du cerveau, nous avons toujours
été très-particulièremeut attentifs au cervelet. Mais si j’en excepte quelques
cas extraordinaires, nous n’avons jamais, jusqu’à l’âge de seize à
vingt ans, trouvé la même proportion entre le cervelet et le cerveau que
chezlés adultes. Il est facile de constater la vérité de ce fait, en comparant
des crânes de jeunes garçons et de jeunes filles, avec des crânes
d’hommes et de femmes. Quelle différence déjà entre les crânes d un
garçon de dixà douze ans, Pl. XXX YII, et celui d’un enfant nouveau-
né , Pl. X L 1 ? Chez l’enfan t nouveau-né, Pl. X L I , toute la base
du crâne est encore rétrécie en un cône tronqué. Les procès mastoïdiens
sont encore très - rapprochés l’un de l’autre; les bosses occipitales
ne sont point encore proéminentes, elles sont plates. Dans
la deuxième année, les procès mastoïdiens s’écartent davantage l’un
de l’autre ; les fosses occipitales se creusent davantage en segment
de sphère. Tous ces changemens sont encore bien plus sensibles
dans le crâne du garçon de dix à douze ans. On remarque de même
ce développement encore imparfait du cervelet, dans le crâne de la