
première tâche remplie, des extraits seroient devenus
d’un grand secours aux amateurs moins aisés. En cas de
doute, etc., on auroit consulté, dans une bibliothèque,
le grand ouvrage; c’est ainsi que je voulois publier moi-
même ma propriété, le fruit de tant d’années de travail
et d’énormes dépenses.
Au moment où ce troisième volume devoit sortir de
la presse, M. Spurzheim a trouvé à propos de se ranger
dans la classe d’un grand nombre de mes auditeurs, de
MM. Froriep, BischofF, Bloede, Demangeon, Adelon,
Nacquart, etc., etc., et de publier également un traité
très-incomplet de ma doctrine. Il manifeste en plusieurs
endroits la prétention d’j avoir apporté des vues beaucoup
plus philosophiques que ne sont celles du premier
auteur qui, conformément aux expressions qu’emploient,
dans les journaux, les amis de M. Spurzheim, auroit laissé
son enfant au berceau.1
Je vais examiner la phrænologie, i°. sous le rapport
des principes ; a°. sous le rapport des organes et de la
nomenclature, ou de la détermination des forces fondamentales;
3°. sous le rapport de la détermination du siège
des organes; 4°- sous Ie rapport des prétendus nouveaux
organes ; 5°. sous le rapport de l’ordre que M. Spurzheim
» La Quotidienne , 9 décembre 1818, par J.-B. de Joannin, etc., etc.
a adopté dans l’exposition des objets; et 6°. sous le rapport
de la tendance morale.
M. Spurzheim commence son ouvrage par la proposition
portant que le cerveau est l’organe de l’ame, et qu’il
est nécessaire de faire une division des facultés et des
organes.
Il est cependant certain que l’on ne sauroit parler
pertinemment de l’organe de l’ame et de la pluralité de
ses organes, qu’après avoir démontré que les qualités et
les facultés sont innées, et que leur manifestation dépend
de conditions matérielles.
De cent vingt pages que M. Spurzheim a consacrées à
ces discussions, cent douze sont copiées de mes propres
ouvrages, en partie du premier, et en partie du second
volume '. En général, il n’existe aucune divergence dans
nos opinions quant aux principes. Seulement, p. qzj., il
dit : « C’est pourquoi M. Gall a commencé à chercher
la structure du cerveau, que j ’ai tâché de mettre en har-
■ Tout l’ouvrage de M. Spurzheim est de 36i pages. Sur celles-ci il
en a copié 246 du mien. Il dira qu’il en a le droit, parce qu’il est
censé être mon collaborateur du premier volume, et du traité sur les
dispositions innées. Mais il sait qu’il n’a été chargé que de fournir les
notes littéraires. Au moins auroit-il dû indiquer les sources de ses
richesses.il n’avoit plus le même droit sur mes traités de l’organe de l’âme
et de la pluralité des organes. Déjà d’autres l’ont accusé de plagiat • c’est
au moins très-ingénieux de faire des livres à coups de ciseaux.