
PI- V, PI. VIII j PI. XT, P LX II, PL X V , ainsi que tous les crânes de
femmes avec les crânes d’hommes.
On p ourroit objecter que l’homme ayant en général une masse cérébrale
plus considérable que la femme , doit avoir aussi un plus grand
cervelet.
Mais j’ai montré qu’il n’existe pas de proportion fixe des parties cérébrales
entre elles. Le cervelet est indépendant du cerveau, et forme
un organe propre. Quelquefois il existe, chez le même sujet, un grand
cerveau et un cervelet extrêmement petit; d’autres fois le cervelet est
très-développé, et le cerveau très-petit. Le jeune médecin dont j'ai
parlé plus haut, qui évitoit les dames avec soin , avoit l’une des plus
grosses têtes et l’un des plus grands cerveaux, et son cervelet étoit très-
petit. La diseuse de bonne aventure superstitieuse, au contraire, n’avoit
pas la moitié autant de cerveau que le jeune médecin, et son cervelet
étoit beaucoup plus grand. En traitant de l ’organe de l’amour de la progéniture,
je montrerai que certaines parties cérébrales sont plus développées
chez la femme que chez l’homme. Par conséquent toute cette
objection se réduit à rien.
Pour faire cette observation sur les animaux, il faut connoitre très-
exactement la situation du cervelet dans le crâne. Dans plusieurs animaux,
surtout chez les espèces qui ne marchent jamais debout, le
cervelet est placé horizontalement et presque en totalité derrière le
cerveau. Voyez PL XXXIII, les cerveaux du cangourou, fig. 3 , du tigre,
fig. 5. Chez ces animaux-là, on reconnoît le degré de son développement
à la partie postérieure du crâne, au-dessus et des deux côtés du
trou occipital.
Dans d’autres, le cervelet est à peu près comme chez l’homme, recouvert,
en entier ou en partie, par les lobes postérieurs du cerveau, et ce
n’est que par l’inspection de la base du crâne que l’on peut s’assurer de
son plus ou moins de développement. Voyez PL X XX III, fig. 4, le
cerveau du lion, et Pl. XXXIV, Celui du singe, fig. i , et de l’orang-
outang, fig. a et fig. 3,
Cjiez les oiseaux, le cervelet formé seulement par la proéminence
vermiculaire ou la partie fondamentale, s’étend de la région postérieure
moyenne des deux hémisphères du cerveau , jusqu’au trou occipital,
PLI, fig. n , 5, y , 6; mais il ne remplit que la partie moyenne de l’occipital,
caries parties latérales contiennent les organes de l’ouïe. Cette
partie moyenne est constamment plus large et plus bombée chez les
oiseaux mâles que chez les oiseaux femelles. La PL LVH représente, fig. i ,
le crâne d’un coq, fig. 2; celui d’une poule, fig. 4; celui d’une dinde,
et fig. 5 celui d un coq-d’Inde. Comparez PL LVIII, le crâne du rat des
prés, mâle, fig. 2 , avec celui de la femelle fig. r , leïrâne du chat mâle,
fig. 4 j avec celui de la chatte, fig. 3, et le crâne du chien mâle, fig. 6,
avec celui de la chienne, fig. 7 , ainsi que PL L IX , le crâne du veau
mâle, fig. 2, avec celui du veau femelle, fig. 1 '.
Il ne faut pas oublier ici que la différence des dimensions du cervelet
ést plus grande, d’un sexe à l’autre, chez les espèces dans lesquelles
les mâles sont, en tout temps, capables de s’accoupler, et où les femelles
sont restreintes à cet égard à de certaines périodes, que chez les espèces
dans lesquelles le mâle et la femelle sont également restreints à certaines
périodes.
Ainsi donc, la conformation du cervelet s’accorde parfaitement avec
ce phénomène physiologique, que l’instinct de la propagation est plus
puissant chez les mâles que chez les femelles; et cet accord prouve
encore que le cervelet est l’organe de cet instinct.
70. Le genre de caresses que se font certains animaux, auroit dû
reveiller , depuis long - temps , l’attention des naturalistes. Tantôt
cest le male, tantôt la femelle, qui a l’habitude d’irriter la nuque
de 1 objet de ses désirs. Long-temps avant l’accouplement, le chat
male mord amoureusement la nuque de la chatte , et quelquefois
il continue ce jeu pendant une journée entière. J’ai vu souvent des
chiennes en chaleur, donner à des chiens, peu ardens, des coups de
museau dans la nuque, pour les provoquer à l’accouplement. Le canard
“ Dans toutes les figures des Planches ÏA II et LVIII
sont marquées I. I. > les bosses occipitales