
les lieux qu’habitent les animaux. Peut-être découvrirons-nous plus
tai'd quelque analogie entre deux choses en apparence très?disp’arates.
L ’on se trompe si l’on attribue le choix du lieu qu’habitent lès animaux,
à leur seule volonté. La nature a âssigné sa place au bouquetin
et au crocodile , tout comme au cèdre et au saule. Les champs et les
bois , les vallées et les montagnes, les marais infects et les habitations
des hommes, le Sud et* le Nord, sont destinés à être peuplés par différentes
espèces d’animaux. 11 existe deux variétés de la plupart des animaux
les plus généralement connus. L’une habite les hauteurs, l ’autre
la plaine; l’une les villages, lés villes et les jardins; l’autre les forêts
et les bords des fleuves. Nous connoissons le moineau domestique et
le moineau des bois, le rossignol des jardins et le rossignol des hauteurs
boisées; le chardonneret des jardins et le chardonneret des bois; le
lièvre des champs et le lièvre des montagnes. D’où vient que des animaux,
d’ailleurs si semblables, recherchent des habitations qui se ressemblent
si peu ?
Cette différence est bien plus prononcée encore pour les différentes
espèces. La perdrix , la gelinotte, le lagopède, la ganga, ( gelinotte des
Pyrénées), le zizel, la marmotte, le rat d’eau, la taupe, le rat commun,
le rat des greniers, le mus ratus, l’hirondelle des hautes montagnes,
l'hirondelle de rivage, l’hirondelle de fenêtre, l ’hirondelle de
cheminée : quelle différence dans le choix de leur demeure! et comme
il est constant, on ne peut pas l’attribuer à une volonté dirigée par
le hasard ; mais à une loi invariable de la nature. Mais-de quelle manière
la nature a-t-elle assigné à chaque animal les lieux qu’il doit
habiter?
Rien n’est plus facile, dit-on , que de répondre à cette question : le
chamois grimpe sur les montagnes, et le canard se plonge dans l’eau ,
parce que le besoin les y appelle, parce que c’esl-là qu’ils trouvent
leur nourriture. .
Il n’y a nul doute qu’il existe une harmonie entre l’organisation des
animaux et le monde extérieur. Sans cela, la nature et les animaux
.eroient dans une contradiction éternelle. Si les marais éloient désignés
comme demeure au chamois, tandis que la nourriture qui lui convient
croit au haut des montagnes ; son espèce auroit bientôt disparu de la
surface du globe. C’est pour cela que chaque animal est, et devoitné-
cessairement être organisé de manière à établir sa demeure dans des
lieux où il trouvât sa pâture. Voilà une institution bienfaisante de la
nature. Mais ce n’est pas la nourriture seule qui détermine l’animal à
établir sa demeure dans tel lieu, de préférence à tel autre. Les différentes
variétés de la même espèce que je viens dénommer, pourraient
se sustenter avec la même nourriture; c’est ce qui fait que quand les
circonstances extérieures forcent les animaux, ils se déterminent à vivre
dans les endroits où ils ne vivraient pas s’ils en avaient le choix. Du reste,
le chamois et le bouquetin grimpent bien plus haut que les régions où
se trouve leur pâture. C’est une impulsion intérieure qui les pousse
à rechercher les sommets les plus escarpés des montagnes. C’est de
même que le petit canard traînant encore la coque de son oeuf, sans
aucune connoissance préalable, court à l’eau sans écouter les cris
d’anxiété de la poule qui l’a couvé. L’alouette s’élève dans les airs en
chantant, quoique rien ne l’empêche de chanter sur terre. L ’aigle
royal guette sa proie du haut des nues, quoiqu’il pût bien aussi chasser
dans les régions inférieures, comme le hibou. Tous les jours, nous
voyons les hirondelles, les pigeons, les corneilles s’élever dans les airs
pour leur seul plaisir, en décrivant mille cercles, sans aucune intention
de chercher leur nourriture.
Apparence extérieure de l’organe des hauteurs chez
les animaux.
Chez tous les animaux qui cherchent le séjour des endroits élevés on
trouve dans la ligne médiane, immédiatement au-dessus de l ’organe
de l’amour de la progéniture, ou entre les deux bosselures qu’il forme
dans le cas où il est double, une proéminence allongée, marquée xn ,
sur toutes les planches, absolument semblable à l’organe de l’orgueil
chez l’homme. Que l’on compare PI. LXV, les crânes du chevreuil, et de