
sur le premier : il paroîtroit même que la vie du cervelet est plus indépendante
que celle des parties génitales* »
Influence des maladies du cervelet sur les parties génila-
les, et principalement sur Vinstinct de la propagation.
Manie érotique.
Je traiterai cette matière sous un double point de vue; mon intention
est i ° ., de donner des preuves nouvelles en faveur de la connexion
immédiate qui existe entre le cervelet et les parties sexuelles, ainsi que
l ’instinct de la propagation ; et 2°. de mettre au jour la vraie cause et
la véritable origine de la manie érotique.
Il est certaines maladies des parties génitales, qui bien qu’elles occasionnent
une violente irritation dans ces organes, n’ont aucune influence
sur l’instinct de la propagation. Les inflammations les plus
violentes de ces parties provenant de causes extérieures, ne sont jamais
accompagnées ni de manie ni de désirs amoureux. Lorsqu’une acrimonie
dartreuse se porte sur ces organes, soit chez des hommes, soit
chez des femmes, elle y produit bien une chaleur brûlante et douloureuse,
et une démangeaison insupportable; mais elle n’excite point
de désirs. J’ai vu, dans les maladies du bas-ventre, par exemple du
foie, des reins, les malades avoir, pendant des semaines entières, de
violentes érections qui faisoient leur tourment, loin de provoquer le
moindre désir amoureux.
M. Fodéré rapporte qu’à la suite d’une piqûre d’insecte, un homme
eut de violentés érections, sans la moindre sensation voluptueuse '.
Aucune de ces observations ne peut être nouvelle pour les médecins
expérimentés. Comment se fait - il donc qu’ils soutiennent
presque tous, avec Cabanis, que les parties sexuelles sont souvent le
siège de l’aliénation mentale *?
' Sur le Délire, T. I , p. 3i6.
"Sur le rapport du physique et du moral, etc. T. I,p. 107.
Un jeune homme, robuste et plétorique, éloit arrivé depuis quelque
temps à Vienne. Faute de liaisons, il vivoit dans une plus grande
continence que de coutume, et il tomba brusquement dans une manie
érotique; il avoit des érections long-temps continuées; ses testicules
étoient enflés et douloureux. Qu’y avoit-il de plus naturel, suivant
les idées reçues en médecine, que de chercher la cause de sa maladie
dans l’inflammation des parties génitales? Aussi employa-t-on tous
les moyens pour combattre l’inflammation locale, et pour faire cesser la
surirritation des organes générateurs : mais le malade n’en resta pas
moins dans le même état pendant trois semaines. Lorsque je fus appelé, je
rendis mes collègues attentifs à l’inflammation du cerveau, et surtout
du cervelet. Nous concertâmes notre plan curatif, en conséquence de
cette idée, et en peu de jours l’inflammation et l’enflure des parties
sexuelles, ainsi que la manie, avoient disparu.
L ’on peut admettre, sans balancer, que lorsqu’un état maladif des
parties génitales est accompagné de manie, ces parties ne sont malades
que secondairement ou par sympathie, et que le siège du mal est dans
le cerveau ; ou, si la manie est en particulier du genre érotique, dans le
Cervelet. Avant de prouver cette assertion par un tableau fidèle de la
manie érotique , je ferai quelques observations sur l’origine de cette
maladie.
•Un jeune homme très-bien élevé et rempli de talens, qui depuis son
enfance s’étoit senti violemment entraîné aux idées érotiques, les maî-
trisoit jusqu’à un certain point, à laide de son penchant également
décidé à la dévotion. Lorsque ses relations sociales lui eurent permis
de se livrer sans contrainte aux plaisirs de l’amour, il ne tarda pas de
s’appercevoir, avec une espèce d’effroi, que souvent il lui devenoit très-
difficile de détourner son attention des images voluptueuses qui le
poursuivoient, pour la porter sur les affaires importantes, et souvent
pressées de son état. Tout son êtreiétoit absorbé par la sensualité.
Pour ne pas succomber tout à-fait, il se trouvoit forcé de s’occuper
assiduement d’objets scientifiques, ou de se créer quelque nouvelle occupation
favorite ; son cervelet est d’une grandeur peu ordinaire.