
maladies mentales, comme je lai déjà montré ci-dessus. Ils nous donnent
toutefois la certitude que le cerveau est le siège immédiat du
mal ; qu’il ne faut chercher la cause de ces maladies ni dans l ame, ni
dans une prétendue perversion de l’imagination, mais dans les instru-
mens matériels.
Cesmêtnes changemens nous apprennent aussi pourquoi ce s maladies
cérébrales résistent d’autant plus aux méthodes curatives, qu’elles sont
plus invétérées. La guérison doit être bien plus facile, tant qu’il
n’existe point encore de dérangement organique; elle doit être rendue
plus difficile, et souvent impossible , lorsqu’enfin il y a eu déjà amaigrissement
et atrophie des deux substances cérébrales, épaississement
des méninges, ossification des vaisseaux, épaississement du crâne.
Enfin ces changemens successifs nous font concevoir comment les
maladies mentales dégénèrent enfin en une démence incurable. Les cas
où la démence, suite d’une longue maladie, a cédé au traitement,
sont extrêmement rares; et cette amélioration de l’état mental se
réduit presque toujours à un accès orageux, durant lequel une irrir
tation aussi passagère qu’excessive, produit un intervalle lucide plutôt
que la guérison. Un état semblable s’observe chez les idiots après des
blessures à la tête : les momens d’exaltation qu’ont quelquefois les ago-
nisans, tiennent encore à la même cause.
Influence du cerveau sur le crâne dans les cas où certaines
parties cérébrales sont plus malades que d’autres.
Souvent la tète est plus proéminente d’un côté du front ou de l’occiput,
que de l’autre. Lorsque ce défaut de symétrie ne provient
pas de la situation dans laquelle on couchoit constamment ces. personnes
dans leur première enfance , ces sujets ont été d’ordinaire ,
dans les premières années de leur vie, d’une santé foible , ou sujettes à
des convulsions nerveuses,Dans ces cas, on peut supposer toujours qu’il
existe un épanchement aqueux dan.s le côté le plus saillant. Souvent
dans un âge plus mûr, la santé se raffermit, mais la distension partielle
du cERVEA.tr. ^9
du crâne continue de subsister; et les malades sentent, par les change»
mens de temps, le mouvement de l’eau, ils disent qu’ils on t la sensation
d’une boule froide', qui se meut dans leur tête, tantôt en avant
tantôt en arrière, ils sont sujets à des céphalalgies, surtout à l’approche
d’un ouragan,
J’ai déjà parlé plus haut de deux crânes, dont l’un étoit devenu très-
épais et très-dense à la partie antérieure du frontal, parce que la partie cérébrale
sise contre cette région de l’os, avoit souffert par une inflammation
négligée, dont les suites ont causé la mort du sujet“. Le second de
ces crânes étoit devenu très-dense et très-épais vers l’occiput, parce
qu’une grande excroissance, dans latente du cervelet, avoit comprimé
les lobes postérieurs des hémisphères.
Dans le crâne de l’aréonaute Blanchard, tout le côté droit étoit plus
épais que le côté gauche; le plancher de l’orbite étoit plus renflé
de ce même côté, la cavité interne étoit plus petite, toute la partie
antérieure étoit plus bombée, et tout cela parce qu’il y avoit un amas
d’eau plus considérable de ce côté que de l’autre,
Dans une vieille femme décrépite, nous trouvâmes le cervelet à peine
aussi grand que dans un enfant nouveau-né. Le cerveau lui-même n’étoit
pas amaigri dans la même proportion; aussi le crâne n’est très-épais
qu’à la partie occipitale inférieure. Les fosses occipitales sont extrêmement.
petites, et à peine transparentes dans un espace de deux à trois
lignes. Les rochers sont dans la partie postérieure de moitié plus épais
que dansTétat naturej.
■ Dans le crâne d’un homme qui avoit reçu dans l’une des fosses occipitales
un coup de sabre, à la suite duquel le cervelet avoit été en suppuration
pendant plusieurs semaines, ln fosse occipitale est de ce
côté beaucoup plus petite, et l’os y est beaucoup plus épais que de
l’autre.
‘ La plupart des personnes ont la sensation d’une houle froide ; quelques-unes
eroyent au contraire sentir une boule chaude.
’ Vol. I I , p, 262,
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