
bach, a abaissé le zygomatique du côté souffrant, autant qu’elle a fait
remonter la partie voisine de la mâchoire inférieure, et qu elle a écarté
en dehors les apophyses zygomatiques.
Mais i°. cet exemple ëstpris d’un cas pathologique. Il avoitexisté ici,
pendant des années, un état violent. 2°. M. Blumenbach ne fait nulle
mention des changemens qu’a éprouvés la boite osseuse. 3°. Il est bien
plus probable que dans cette longue maladie les nerfs de la face s’étant
atrophiés, ont entraîné l’atrophie des parties dans lesquelles ils s’épanouissent,
ce qui a produit l’atrophie générale de ces dernières, lesquelles
par là se sont rapprochées; et enfin, comment les muscles au-
roient-ils pu écarter en dehors les apophyses zygomatiques.
Ce que je viens de dire suffira, je pense, pour faire adopter aux anatomistes
et aux physiologistes des idées plus saines sur l’action des
muscles et sur les proéminences du crâne, et pour les faire renoncer
à l’objection qu’ils tirent contre la craniologie, de l’action musculaire.
M.Hufeland croit que les proéminences quipeuvent naître au crânepar
des causes accidentelles, par exemple par des percussions, par des matières
arthritiques et syphilitiques, etc., fournissent encore une objection
contre la craniologie, et que le cranioscope peut facilement prendre
une exostose accidentelle, pour l’indice d’un organe fortement développé.
Dans un pareil cas, le cranioscope auroit commis une erreur, mais
cela ne prouveroit nullement que dans l’état de santé les organes qui
ont acquis un développement marqué, ne se prononcent pas sur le
crâne par des proéminences déterminées. Du reste , les exostoses accidentelles
dont parle M. Hufeland, disparoissent au bout d’un certain
temps; elles ne sont point congénères des deux côtés, et n’ont point
la forme des circonvolutions du cerveau.
Si après tout M. Hufeland veut prouver seulement que l ’on peut se
tromper en cranioscopie, et si d’ailleurs il admet la craniologie , je suis
loin de le contredire ; les erreurs sont très-possibles , surtout dans les
cas où des personnes qui n’ont pas les connoissances et l’habitude requises
se mêleroient de tâter les crânes. Mais, où est l’art ou la science
dans lesquels l’erreur soit impossible? Les mathématiciens memes ne
se trompent-ils pas ?
M. Platner de Lëipzig rejette tous les organes que j’ai découverts sur
la ligne médiane; car, dit-il, le sinus longitudinal règne le long de
cette région, et elle ne correspond à aucune partie cérébrale, PI. IX,
48,69.
Il est vrai qu’immédiatement sons le crâne la duplicature falciforme
delà dure-mère s’écarte en ses deux lames, pour s’attacher aux bords
supérieurs des pariétaux, et qu’il se forme une gouttière ou un sinus ;
mais cette gouttière ou ce sinus n’a que la largeur, à peu près, d’un gros
tuyau de plume. Cet espace est beaucoup trop étroit pour empêcher
la ligne médiane du crâne de former des saillies en dehors dans les
endroits où il existe des circonvolutions très-développées, et de trahir
par conséquent le développement considérable de ces parties. Dans la
région occipitale, et souvent dans la région frontale, les hémisphères
s’écartent plus ou moins, PI. IV, 25,28. Dans ce cas, la partie moyenne
de la spina cruciata, et de la partie inférieure du frontal , descendent
davantage dans l’écartement des deux hémisphères; aussi la proéminence
du crâne, formée dans la partie occipitale par les deux lobes postérieurs,
est-elle double dans ces cas, tandis quelle est simple, lorsque
les hémisphères n’ont qu’un foible écartement, PI. VIII, 4.8; PI. IX,
48,69; PI. XIII, 48,69.
On pourrait enfin demander s’il est possible de découvrir les fonctions
de tous les organes. J’examinerai en détail cette question, lorsque
je traiterai des moyens de déterminer le siège des organes. Peut-être
que la surface dii crâne ne suffit pas pour cette détermination, car il
est des circonvolutions qui ne touchent pas sa surface interne. Les
plus cachées de toutes, et qui ont échappé jusqu’ici à l’oeil des anatomistes,
sont celles qui recouvrent les corps striés à leur surface
externe, PI. V , 4a; PI- XIII, 68.
Toutes les circonvolutions situées aux deux faces internes des hémisphères,
qui reçoivent entre elles la duplicature falciforme, et se touchent
au moyeu de cette duplicature, présentent moins de difficultés.