
lobes ne recouyrent pas le cervelet, ce qui' a fait avancer à des observateurs
superficiels, qu’ils manquent entièrement. Mais la circonstance
que ces lobes recouvrent le cervelet, ou le laissent à découvert derrière
eux, dépend uniquement de la position horizontale ou verticale de
l’animal, comme je l ’ai déjà dit plus h au tCe tte place que l’on assigne
aux facultés les plus éminentes ne s'accorderait du reste en aucune
manière avec le perfectionnement graduel du cerveau et de ses fonctions.
Que l’on examine avec attention les têtes de personnes des deux sexes
de tout âge, l’on y tronvera presque toujours la même différence; le
plus souvent, on trouvera, dans les filles et dans les femmes, le diamètre
du frontal à l ’occipital plus grand que dans les hommes, parce
que chez elles l’occiput recule davantage. La partie cérébrale placée dans
l’occipital, est plus grande chez les femmes que chez les hommes, quoique
le cerveau entier de la femme soit plus petit que le cerveau entier
de l’homme“.
Il y a cependant des exceptions à cette règle. Quelquefois, la partie
cérébrale placée dans l’occiput est foiblement développée chez une
femme, et a acquis un très-grand développement chez un homme.Dans
ces cas, l’on peut présumer avec beaucoup de probabilité, que la femme
ressemble à son père, et l’homme à sa mère; à moins cependant que
cette conformation particulière ne soit héréditaire dans la famille.
Ce sont les hommes ainsi conformés qui ont un amour particulier pour
les enfans; et lorsque chez eux l ’organe de la propagation est peu développé,
ils se consolent delà perte d’une épouse chérie,avec une résignation
qui parait très-philosophique, tandis que la mort d’un enfant les
plonge dans une douleur profonde et durable. La stérilité de leur compagne
les met au désespoir, et souvent cette circonstance leur suffit pour
traiter avec froideur une femme, du reste sans reproche.
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* Celte forme de lête particulière à la femme, ne devrait point échapper aux
artistes ; ils devraient y avoir égard en représentant des femmes.
Dans le cas au contraire où cet organe est foiblement développé chez
une femme , il en résulte qu’elle n’a presque pas le caractère de son sexe.
Sa destination principale est manquée. Lorsque contre son gré elle devient
mère, ses propres enfans lui sont, si non odieux, du moins indilîérens.
J’ai connu à Vienne une dame qui aimoit tendrement son époux, qui
conduisoit son ménage avec une intelligente activité, mais qui éloigna
de la maison, immédiatement après leur naissance, tous les neuf enfans
dont elle accoucha successivement, et pendant des années, elle ne demanda
jamais à les voir. Elle-même étoit confuse de cette indifférence,
et ne pouvoit pas s’en rendre compte. Pour mettre sa conscience à
couvert, elle exigea que son époux vit ces enfans tous les jours, et
veillât sur leur éducation.
Le développement peu favorable de l’organe de l ’amour pour la progéniture
est la cause principale du peu d’affection ou de la néglig nce même
que mettent certaines femmes dansleur conduite vis-à-vis de leurs propres
enfans, ou d’enfans étrangers confiés à leurs soins. Delà, ces marâtres
semblables à Isabelle de Bavière , dont l'histoire rapporte qu’elle avoit
étouffé tous les sentimens quelle devoit à ses enfans. Imaginons une
femme dans laquelle l’organe de l’amour de la progéniture est peu dé-;
veloppé, manquant d’éducation, et n’ayant aucun des motifs que
donnent la religion et la morale, vivant dans le célibat, en proie à un
amour malheureux, avant cédé aux désirs d’un amant qui l ’abandonne,
craignant le mépris et la misère; si une femme semblable sent dans ses
entrailles le fruit de son amour, elle le détruira avant qu’il n’ait vu la
lumière, ou elle l’exposera à l instant où il vient au monde ; si malheureusement
l’organe du meurtre est développé en elle, faudra-t-il s’étonner
que de sa main elle lui ravisse le jour qu’il vient d’entrevoir ?
Sur vingt-neuf femmes infanticides que j’ai eu l’occasion d’examiner,
l’organe de l’amour de la progéniture étoit très-foiblement développé
chez vingt-cinq. Je prie le lecteur de revoir ce que j ’ai dit sur celte matière
affligeante , dans la section III du deuxième volume. Là, j’ai fait
observer que ce n’est pas le défaut seul de développement de l’organe
en question , qui détermine les mères à l’infanticide ; mais que