
pour en sortir. Lorsqu’il étoit question de signer quelque pièce, il
prélendoit toujours apposer sa signature lé premier. 11-s étoit lié avec
le directeur du grand hôpital, mais uniquement, à ce que plus tard il
me dit plusieurs fois, pour le supplanter.
J ai vu à Heidelberg une jeune fille de dix-huit ans , d’un caractère
remarquable. Tous les propos et tous les gestes un peu libres la révoltent.
Llle cite Dieu-à toute occasion, comme s’il se mêloit particulièrement
de ses intérêts. Lorsqu’elle parle, l ’assurance et la présomption se peignent
dans ses traits ; elle tient la tête levée et un peu ep arrière, et
tous ses mouvemens de tête expriment la hauteur. Elle n’est susceptible
d’aucune soumission ; dans la colère, elle est violente et capable
de se porter à tous les excès. Quoique fille d’un marchand de plumes,
elle parle sa langue avec une rare pureté, et ne recherche le commerce
que des personnes d’uu état au-dessus du sien.
Un comte, qui étoit entré au service, n’avançoit pas comme il croyoit
l’avoir mérité. 11 s’entretint souvent avec moi sur plusieurs objets; il
parloit très-sensément, mais ilprenoit toujours l’attitude du commandement.
L’organe de l’orgueil étoit très-développé chez ces quatre personnes,
Cet organe étoit également très-prononcé chez un aliéné de Bade,
près Rastadt ; cet homme, dont la folie eonsistoit à se croire major,
avoit la tête très-petite. L’organe de l’orgueil étoit la seule partie cérébrale
qui fût développée à un haut degré; toutes les autres circonvolutions
éloient très-petites; l’hémisphère gauche, et par conséquent le
côté gauche de la tête étoit plus grand que le droit. Les os crâniens
étoient denses, mais assez minces; parce qu’il étoit mort de la phthisie
et dans un àge très-avancé.
. Dans l’hospice des pauvres de Fribourg, nous vîmes un aliéné extrêmement
fier, qui a quelquefois des accès d’une véritable frénésie, pendant
lesquels il commettroit des meurtres et des incendies , si l’on ne
l’en empêchoit. 11 annonce d’un ton véhément et pathétique, qu’il est
la souche à l’aide delaquelle Dieu a créé le monde et le conserve;
qu’il a été couronné par Jésus-Christ; qu’il est le jeune homme que
la reine du Ciel a choisi pour son époux, etc. Son attitude est celle
d!un despote arrogant : pénétré de sa haute importance, il croise ses
bras, et pour donner une idée de la force étonnante qui réside en
lui, se frappe avec violence la poitrine, le ventre et les flancs. D’ordi-
naireÇ,,'il se tient, un pied placé en avant de l’autre, le corps droit et
un peu retiré en arrière. Lorsque je le priai de me laisser toucher sa
tête, il me répondit avec une arrogante fierté; je n’ai point de tête,
j ’ai un chef'; et il se retourna, ne nous jugeant pas dignes de l’approcher.
Nous vîmes cependant distinctement qu’il avoit l’organe de
l ’orgueil très-proéminent. Socrate ne se trompoit pas en disante Antis-,
théne : Je vois ton orgueil à travers les trous cle ton manteau; cai
dans son buste , l’organe de l’orgueil est extraordinairement développé
; voy. PI. LX 1X , fig. 5.
Nous avons eu occasion plusieurs fois d’examiner des têtes de chef:
de brigands; et dans toutes nous avons trouvé cet organe extrêmement
développé. Chez un brigand, que nous vîmes à Marbourg, et que l'on
croyoit être le fameux Picard, nous trouvâmes les organes de la rixe,
du meurtre, du vol, de la fermeté, mais surtout celui de l’orgueil développés
à un très-haut degré.Jîes manières étoient hères, hautes et
dédaigneuses; on prétend que de tous les chefs de brigands, c’étoit
le plus dangereux. Long-temps auparavant, j’avois observé un développement
tout aussi considérable des organes du meurtre, de la fermeté
et de l’orgueil chez un autre chef de brigands, dont j’ai parlé à
l ’occasion de l’organe de l’instinct carnassier. Poussé à bout par les,
coups qu’on lui donnoit pour lui faire dénoncer ses complices, il
s’étrangla avec sa chaîne.
’ Nous avons remarqué que les chefs de rebelles, les ennemis de l’autorité
et de la souveraineté, les instigateurs dans les révoltes, etc.,,
sont constamment des hommes fiers et ambitieux. Nous vîmes à Spandau
* Ich habe Kernen Kopf, sondern ein Haupt. Kopf, tête dans le langage ordinaire.
Haupt, tête des rois et des dieux dans le langage le plus relevé, presque
uniquement réservé à la poésie..