
monie avec la physiologie M. Il avoit déjà dit la même
chose dans son introduction. Pourquoi aurois-je donc
été intéressé à connoître la véritable structure du cerveau?
Moi, qui étois frappé de ce que dans une hydrocéphale
assez considérable l’intelligence subsistoit dans
son intégrité, pouvois-je avoir d’autres raisons que de
trouver l’harmonie entre les fonctions du cerveau et sa
structure ? Long-temps avant M. Spurzheim, j ’avois démontré
que chaque marque extérieure d’un organe bien
développé répondoit à certaines circonvolutions, ou à
certaines parties de la surface du cerveau. J’aurois donc,
depuis que je l’ai associé à mes travaux , cessé de penser?
M. Spurzheim a-t-il mieux déterminé les forces fondamentales?
Sa nomenclature est-elle préférable à la
mienne?
« Je ne pense pas, d it-il, que les caractères déterminés
et les actions positives dénotent les facultés primitives;
par exemple, qu’il y a une faculté de la ruse,
une de la poésie, une de la religion ou une de la métaphysique.
La nomenclature doit être conforme aux facultés,
sans indiquer une action quelconque; de même
que l’on parle du sens de voir et non pas du sens des
couleurs, verte, bleue, rouge, etc. ”
M. Spurzheim n’aura pas oublié combien de fois nous
nous sommes perdus en raisonnemens, pour déterminer
la destination primitive d’un organe. J’ai découvert les premières
traces du rapport qui existe entre le cervelet et les
fonctions du sexe, dans une femme affectée de nymphomanie;
cependant, je n’ai pas appelé le cervelet organe
de la nymphomanie; mais d’après sa destination primitive,
organe du penchant ou de l’instinct de la propagation.
De même, la forme de la tête de quelques bigots
m avoit donné la première idée d’un organe
qui dispose l’homme à la croyance en Dieu et à un culte
religieux; cependant je n’ai point appelé cet organe,
organe de la bigoterie. Ainsi il sait très-bien que je fus
le premier à penser comme lui; il sait même qu’au
début de mes recherches, je dis mille fois à mes amis :
Faites-moi connoître les qualités et les facultés fondamentales,
et je vous en découvrirai les organes. Il connoît
les moyens que j ’ai employés pour ramener certaines
fonctions exaltées à leurs fonctions primitives : pourquoi
donc a-t-il l’air de vouloir insinuer à ses lecteurs , que
cette vue philosophique est de sa création?
J’avoue qu’il y a plusieurs organes dont je ne connois
pas encore la faculté primitive, et je continue de les
nommer d’après le degré d’activité qui me les a fait découvrir.
M. Spurzheim se croit plus heureux; son esprit
métaphysique lui a fait trouver la faculté fondamentale
ou primitive de tous les organes. Faisons-en l’épreuve.