
tuent les petits lorsqu’ils sont éclos. Que l’on compare la tête de semblables
femelles avec celles de femelles qui couvent assidûment, et qui
aiment leurs petits avec tendresse !
En général, le naturaliste qui veut se livrer a d^s.recherches orga-
nologiques , ne doit pas seulement être instruit des moeurs de chaque
espèce d’animaux, mais il doit connoître encore la conformation particulière
de leur cerveau, et la forme particulière de leur crâne. 11 est
impossible que je donne à cette matière tous les développemens dont
elle est susceptible ; je ferois un volume sur chaque organe et sur chaque
qualité ou faculté fondamentale; et cependant les descriptions les
plus détaillées ne pourroient jamais être aussi instructives que l’ést une
collection formée par un observateur attentif. J’ajouterai encore ici un
mot sur les mammifères.
11 est à propos de commencer également les observations sur les
mammifères, par les plus grandes espèces, et notamment par celles ou
le mâle ne prend aucun soin des petits.
Que l’on compare le crâne de l ’étalon avec celui de la jument :
tant que les chevaux sont jeunes, la partie supérieure postérieure de la
tête de la jument est considérablement plus bombée et plus large que
celle de l’étalon. Chez elle, les deux pariétaux se prolongent davantage
en arrière, parce que les parties cérébrales placées sous ces os, sont
plus bombées, plus larges et plus longues quelles ne le sont dans le
mâle. Lorsque le cheval avance en âge, il se forme sur 1 occipital une
crête osseuse transversale qui fait saillie entre les deux oreilles. Cette
crête n’est pas creuse à la vérité, mais comme la partie cérébrale sous-
jacente qui la touche à l’intérieur, est plus développée dans la jument
que dans l’étalon, et s’élève ou recule davantage , (selon que la tête a
une position verticale ou horizontale) , cette crête .est plus élevée dans
la jument, de façon que l’on peut distinguer les deux sexes par la seule
inspection du crâne.
La même chose a lieu dans le taureau et dans la vache. Voyez PI. L IX ,
11.11. fig. 2, le veau mâle; fig. 1, le veau femelle. Chez le taureau, la partie
supérieure de la tête forme, à-pcu-près, un arc de c e r c l e . conjointement
avec les cornes; chez la vache, au contraire, le sommet de la tête s’élève
bien davantage entre les cornes.
Chez le cerf et la biche, le chevreuil fig. 1, et sa femelle fig 2, PI. LXV,
11,11, le bouc et la chèvre, le chamois et sa femelle, le bélier et la brebis, le
bouquetin et sa femelle,et chez toutes les variétés de cette famille,la
même différence existe dans la conformation de la tête, chez les deux
sexes , tant dans la jeunesse que dans un âge plusavancé.
Chez tous les autres animaux, que le mâle s’occupe ou non de
soigner les petits, la région du crâne 11. n.,recule toujours davantage
chez la femelle, et est moins saillante et plus obtuse chez' le mâle; par
exemple dans les espèces entières des chats et des chiens. PI. LVIII, fig. 3,
est la chatte ; fig. 4,1e chat; fig. 7, la chienne; fig. 6, le chien. Dans le blaireau,
la martre, le castor, la marmotte, et chez tous les rongeurs ; chez
les rats, PI. LVII, fig. 1 rat femelle; fig. 2 rat mâle, la différence est
souvent plus marquée qu’entre le taureau et la vache. La même chose a
lieu chez la taupe, la musaraigne, et la chauve-souris. La différence est
encore très-frappante chez le singe. PI. LXV, fig. 4 est Ie crâne du siuge
femelle, fig. 3, celui du mâle.
Quiconque voudra se donner la peine de faire une collection d’animaux,
tant mâles que femelles, trouvera confirmées dans toutes les
espèces, les remarques que je viens de faire sur la différence des organes
de la propagation et de l’amour de la progéniture dans les deux sexes.
Je désirerois que tous les jeunes naturalistes commençassent leurs recherches
par ces deux organes. L’un et l’autre sont faciles à reconnoître,
et il est très-rare de trouver que par exception à la règle, un animal
mâle prenne, sous le rapport de ces deux organes, le caractère de sa femelle.
11 est bon de choisir pour sa collection, des mâles et des femelles
à-peu-près.également âgés, car une grande disproportion d’âge est la
seule circonstance quipourroit faire naître des difficultés capables d embarrasser
le commençant.
Plus la collection sera nombreuse, plus le jeune naturaliste aura répété
souvent chaque observation, plus il pourra attendre avec assurance toutes
les objections; il n’en est aucune quipuisse le déconcerter, chaque pas qu’il