
I 0 ° P H Y S I O L O G I E
«oivent en abondance, tant du sang que la turgescence nerveuse ■ . Le
gosier se développe, et en général ces parties sont, pendant tout le
temps des amours, dans un état de surirritation. Chez les chameaux
femelles, il se forme à cette époque une tumeur qui suppure ou laisse
suinter pendant tout le temps du rut, une liqueur d’une odeur très-forte.
Tout ceci prouve que les testicules et les ovaires ne sont pas les
seules parties qui, dans la période du repos de l ’instinct de la propagation,
diminuent, et qui, dans la saison des amours, reprennent
plus de plénitude.
De tous ces phénomènes, je conclus qu’il existe une réaction réciproque
entre le,cervelet et les parties qui l’environnent immédiatement,
ainsi qu entre lui et les parties sexuelles elles-mêmes. En traitant de l'état
de maladie, je fournirai, en faveur de cette assertion, des preuves plus
convainquantes encore.
Preuves, prises de l’état de maladie, en faveur de Vassertion
que le cervelet est l’organe de l’instinct de la
propagation.
Influence de la castration' sur le cervelet*
On opère la castration , ou dans la première jeunesse, ou dans Page
adulte, &
Dans le premier cas, l’influenee de eette opération , sur la constitution
1 On se rappelle,
Et tibi jam trnnidæ Dates, jam fortia colla',
Calpurnius. Jn Edoga XI, r. A
Non iilam nulrix orienti luce revisens
Hesterno collum potuit circumdare filo.
In Epis/.
D U C E R V E A U. 109 toute entière, sur les instincts, les penchans et les facultés, est plusgéné-
rale et plus marquée que dans le second. L-’animal mâle quelconque, tout
comme 1 homme, qui l’a subie, prend des formes féminines. Chez
1 homme, la barbe ne pousse pas, le gosier ne se développe point, et,
par cette raison , le sujet n’acquiert jamais une voix mâle, etc. Voilà
des phénomènes que tout le monde connoît; mais on n’a point fait
attention au plus essentiel de tous, qui est le défaut de développement
du cervelet.
Le cervelet est arrêté dans son développement, et n’acquiert pas, à
beaucoup près, les dimensions auxquelles il fût parvenu, si la castration
n’avoit pas été entreprise. Si l’on examine dans les crânes d’hommes
et d’animaux, châtrés jeunes, la place du cervelet, elle paroît comme
ratatinée-, elle est beaucoup moins large et moins profonde, même les
os crâniens, immédiatement contigus, sont plus épais, moins trans-
parens et plus raboteux que dans les sujets non-châtrés. Que l’on compare
PL L V I I I , les crânes du chat coupé, fig. 5, avec le crâne du chat
entier, fig. a. Que l’on compare les crânes de lapins coupés, de moutons,
de chevaux hongres, avec les crânes d’animaux mâles entiers de
la même espèce. La différence frappe au premier coup d’oeil, et devient
bien plus sensible encore lorsque l’on mesure les fosses occipitales dans
toutes leurs dimensions.
C’est de ce défaut de développement du cervelet, etpoint du tout delà
moindre saillie des muscles, qu’il résulte, comme je l’ai prouvé dans
la section de l’influence du cerveau sur la forme du crâne, que tous
les animaux coupés ont une nuque moins large et plus grêle que les
animaux entiers, tels que le bélier, le taureau, etc. Cette différence est
très-marquée, même chez le coq et le chapon, quoique dans cette
espèce le cervelet soit placé dans le milieu de la partie postérieure du
crâne. Voy PL LVII, le crâne du chapon, fig. 3, et celui du coq, fis ,
Ce développement imparfait du cervelet est aussi la seule cause pour
laquelle l’mstinct de la propagation ne se manifeste pas, ou se mani
feste d’une manière très imparfaite. Si Boileau n’avoit pas été privé de
la virilité, par le coup de bec qu’un coq d’Inde lui donna dans son