
qu’ici chez toutes les personnes à qui la nature a refusé entièrement,
ou auxquelles elle a accordé à un foible degré le besoin de l’amour
physique, et le plaisir pendant l’acte de la propagation.
Une semblable organisation n’emporte pas de points de contact avec le
beau sexe. Les portraits de Charles XII, PI. LXI, fig. i , de Newton, de
Kant, montrent, et certainement sans l’intention des artistes, que le cou
de ces hommes célèbres étoit peu large , et par conséquent leur cervelet
très-peu développé. Est-il étonnant après Cela que Saint-Thomas a
Kempis, dans le portrait duquel je reconnois les mêmes caractères, se soit
armé d’un tison pour repousser loin de lui une jeune fille remplie d’attraits
?
Voilà les hommes que la nature appelle au célibat.
Pour se faire une idée de la différence qui existe entre un foible développement
et un développement considérable du cervelet, que l’on
compare le crâne, PL VIII, avec ceux dont je viens de parler toüt-
à-l’heure, et encore avec ceux où cet organe a acquis un développement
extraordinaire , PL X X X IX , et PL XL.
A Vienne, une diseuse de bonne aventure, dévote' et superstitieuse,
quoique déjà âgée , entretenoit toujours deux amans. Dans son petit
crâne sphérique , PL L , i. les bosses occipitales sont très-larges, très-
bombées , et très-proéminentes vers le bas. La même conformation a
lieu dans le crâne très-large , PL XXVII, d’une femme qui a été détenue
pour vol, dans la maison de correction de Grætz, en Stirie, et qui auparavant
suivoit les armées comme fille de joie. Un maître de langue
qui, sous tous les autres rapports, menoit une vie fort régulière, assuroit
qu’il ne pouvoit jamais se rassasier de jouissances avec les femmes. La
partie postérieure inférieure de son crâne, PLXXXIX yi. i. est très-large,
et tellement bombée dehaut en bas, qu’il descend de plus d’un pouce
plus bas au-dessous du méat auditif extérieur, que le crâne du jeune
médecin solitaire, et du chaste abbé françois, La même conformation
se trouve encore chez un médecin célèbre qui en très-peu de temps
avoit mis au tombeau , l’une après l’autre, trois épouses jeunes et robustes,
et qui, à l’âge d’à peu-près cinquante ans, crut devoir prendre
le parti d’entretenir dans sa maison quatre filles vigoureuses. Ce qu’il y
a de plus remarquable, c’est qu’il n’existoit pas la moindre trace de
jalousie entre ces personnes, probablement par la raison que, Comme
elles me l’on dit, elles étoient toutes les quatre plus que rassasiées de
jouissances.
Que l’on compare aussi aux portraits de Charles XII, de Newton et
deKant, ceux de Piron et de Mirabeau, PL L X I , fig. 2, l’un et l’autre très-
sensuels, de Nicolas Chorier, auteur de l’ouvrage intitulé M eu r sii ele-
gantiæ latini serm onis, traduit en françois sous le titre d ’Académie des
dames, de l ’Arélin aussi voluptueux que caustique, de FrançoisI, qui
avoit coutume de dire qu’une cour sansfemmes est une année sans p r in temps
, et un printemps sans roses. Les anciens sculpteurs donnent
cette même nuque large et forte à Epicure, en quoi ils n’avoient certainement
pas l ’intention de lui attribuer les forces d’Hercule. L’on peut
constater tous les jours cette observation dans la société.
Lorsque le cervelet acquiert un développement excessif, au point
que la nuque forme, de haut en bas,une espèce de large poche bombée;
l’instinct doit acquérir aussi une force d’impulsion désordonnée. Dans
ce cas, lorsque des motifs d’un ordre supérieur,"et des qualités et des
facultés éminentes, ne viennent pasnu secours d’individus ainsi organisés,
les jouissances de l’amour, conformes aux intentions de la nature,
ne suffisent point pour satisfaire leurs désirs, et leur paroissent fades;
ils ne brûlent que d’un feu semblable à celui auquel se trouvent réduits
d’ordinaire par la réclusion, les membres des nombreuses communautés
d’un même sexe.
J’ai eu occasion d’observer plusieurs hommes et plusieurs femmes
qui etoient les esclaves de ce goût dépravé. La nuque large et voûtée
frappe surtout chez les femmes. Presque toutes les femmes livrées à ce
penchant ont, en même temps, une constitution robuste et mâle. Les
hommes, au contraire, ont un physique efféminé, les membres arrondis,
gras, potelés et petits, les mamelles très-apparentes. Les anciens historiens
disent de Néron, livré aux plus sales voluptés : « que ses incli-
« nations étoient peintes sur sa figure; qu’il avoit les yeux petits, entourés