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Larrey, sont également épais, et denses. Or, comme ce phénomène se
présente si souvent chez les suicidés, il est certain que, dans le plus grand
nombre des cas, le penchant à se détruire est une véritable maladie du
cerveau, quoique cependant sa cause éloignée réside très - souvent
dans le bas-ventre.
Nous avons trouvé souvent chez de grands criminels, dont les forfaits
neparoissoientpas suffisamment motivés parles circonstances exterieu-
le crâne dans le même état que chez les maniaques. Puissent les observateurs
et les juges donner quelque attention à cet aperçu!
Influence du cerveau sur le crâne, dans les lésions du
crâne, et dans certaines maladies des méninges.
Il existe plusieurs exemples que, non-seulement dans l’enfance mais
aussi dans l ’âge mûr, des parties du crâne, enfoncées par une violence
extérieure, ont repris leur première situation, ou tout de suite, ou
après quelque temps. Je possède un crâne dans lequel un morceau
d’un pouce , de la partie supérieure du frontal, avoit été enfoncé. La
lame externe s’est exfoliée, la lame interne se trouve dans le même plan
que le reste de la surface interne du crâne, quoiqu’en plusieurs endroits
de son pourtour on distingue les traces de la fracture. D’après les lois
énoncées ci-dessus, toute la partie antérieure du crâne est plus épaisse
que la partie postérieure.
De même, dans un autre crâne, la surface interne est comme aplanie,
quoique l’on distingue à la surface externe des creux profonds, traces
des violences dont le soldat de qui provient ce crâne a été la victime
à la prise d’Otschakoff, PL LV, fig. 2.
Dans un troisième crâne, on distingue plusieurs fentes et plusieurs
fractures considérables. Le sujet avoit survécu long-temps à son accident;
car, à quelques fentes et à quelques creux près, tout s’est bien
rétabli. L’on remarque une pointe qui pénètre dans la cavité de la boîte
osseuse, à plusieurs lignes de profondeur. Mais il s’est déposé tant de
matière osseuse dans cet endroit; que la pointe ne déborde plus qu’à
peine ; tout le crâne est épais et lourd.
M. Blumenbach rapporte aussi des exemples d’os du crâne enfoncés,
qui se sont relevés spontanément et tout d’un coup quelques jours après
l’accident. Il cite, à cette occasion, une dissertation de Obertâuffer'.
Un exemple semblable est rapporté, dans les Archives de M. Horn.-
Lorsqu’il se forme des excroissances dans les méninges,.elles nè
creusent point dans la substance molle du cerveau, mais elles poussent
au contraire en dehors. La lame interne du crâne est absorbée et usée;
la lame externe s’élève en dehors, et devient mince et transparente.
C’est par des proéminences de ce genre que l’on reconnoît l ’existence,
soit des excroissances , soit des hydatides , chez les animaux tout
comme dans notre espèce. Je conserve dans ma collection plusieurs
crânes de ce genre.
Chez un homme adonné à la boisson, le frontal s’éleva dans la région
située au-dessus de l’orbite gauche ; pendant quelques années cette
protubérance augmenta de plus en plus, sans qu’il en résultât d’autre
inconvénient qu’un gonflement et une paralysie de la paupière supérieure.
A la fin, le malade sentit sa mémoire et ses autres facultés intellectuelles
s’affoiblir; le frontal continua de s’élever de plus en plus i
il survint des céphalalgies, la cécité, une paralysie des extrémités inférieures,
une incontinence des excrétions naturelles; une apoplexie mit
fin à ses souffrances. On découvrit, sous la proéminence du frontal,
une excroissance considérable de la dure-mère ; l’orbite même étoit
tellement rétréci, que l’oeil avoit été poussé en avant avec violence.
Petit vit une excroissance semblable à la surface inférieure des lobes
antérieurs; elle se porta sur les orbites, et déplaça l ’oeil.
Lorsque de pareilles excroissances vont toujours en augmentant,
elles finissent par perforer le crâne, et quelquefois par acquérir sur la
partie supérieure ou latérale de la boîte osseuse des dimensions qui
égalent celles de la tête, PI. L Y , fig. 4*
- De Enklasi cranii sponte restituta, Argentor. 1771.