
nous aurons bientôt un plus grand nombre de confirmations de la
réalité de cet organe.
Le penchant au vol est susceptible de différentes modifications,
suivant qu’il agit conjointement avec d’autres penchans très-actifs. Je
me contente de donner ici quelques aperçus relativement à ce sujet.
Lorsque l’instinct du vol et celui de la propre défense sont l’un et
l’autre très-actifs, le voleur dédaignera les larcins ordinaires; ce sont
des vols avec effraction qu’il commettra, et il sera glorieux d’avoir
réussi dans ses entreprises, malgré tous les dangers qu’elles présentoiçnt.
lleluin, le complice en sous-ordre de Lepelley, unissoit à l’instinct du
vol le courage , et c’est par cette raison que pour de l’argent il se rendit
l’instrument du sanguinaire Lepelley. La Bouhoura réunissoit à l’instinct
le plus marqué du vol, beaucoup de courage et un instinct du
meurtre assez prononcé. L’homicide n’étoit pour elle qu’un moyen;
son but principal étant de voler. Les voleurs doués d’un grand courage,
sont en général les plus dangereux ; lorsqu’au courage se joint le penchant
au meurtre, cette réunion produit les brigands les plus sanguinaires
: des Cartouche, des Schinderhannes, des Picard, des Storzen-
beeker, des scélérats de la bande d’Auxerre '. L’addition de la ruse
■ te Le nommé Chaillard, dit l’Eveillé, condamné par contumace, étoit depuis
longtemps la terreur de cette commune et de ses environ, • on avoit plusieurs fois.,
mais vainement, tenté de l’arrêter : son habitation , à laquelle il avoit pratiqué un
grand nombre d’issues , ressembloÿ à un fort d’où il bravoit toutes les poursuites ;
il n’en sortoit que rarement, et toujours armé. On ne pouvoit compter sur les habi-
lans pour éclairer ses démarches, tant ils étoient persuadés qu’au premier soupçon
de ce genre il assassineroit ceux qui en seroient l ’objet. Menaçant les autorités de
sa vengeance , il annonçoit que bientôt on le verroit à 1a tête d’une quinzaine
d’hommes déterminés comme lui ».
« 11 étoit urgent de prévenir un semblable projet. Le 1 r , à dix heures du soir, une
force assez considérable se mit en marche sur le repaire du brigand. Elle étoit composée
d’un détachement dé la légion de Vaucluse, de cinq chasseurs à cheval, et
d’une hri"ade de gendarmerie. La maison de Chaillard fut entourée ; on plaça des
sentinelles à toutes les issues et sur les toits des maisons voisines; et, dès que le jour
produit les coupeurs de bourse, les escrocs, les faussaires, les receleurs
on les receleuses, car les femmes rusées sont encore plus disposées
à ce rôle que les hommes ; les sorciers qui se font payer pour
découvrir des trésors. Quand la ruse est prédominante sur l’instinct
du vol, le voleur est souvent satisfait pourvu quii soit parvenu à
dérober avec beaucoup d’adresse, et il est, comme la pie, indifférent
soit à garder le bien volé dont il ne fait aucun usage, soit à le
rendre , même avec plaisir Lorsque l’instinct de l’amour de la
progéniture et celui de l’attachement sont unis à celui du v o l, ces
premiers déterminent le père ou les fils à voler pour empêcher d’expirer
de faim les individus qu’ils chérissent : motif bien respectable,
et qui devroit atténuer toute idée de crime \ Lorsqu’en même temps
commença à poindre, le commandant du détachement, suivi des gendarmes, pénétra
dans l’appartement de ce malheureux, et le somma de se rendre. Mais celui-ci
disparut aussitôt, et un instant après on l’aperçut retranché ; dans un donjon situé
au haut d’une petite tour carrée, et percée de meurtrières sur ses quatre faces. Il
tira sur la troupe , et sa première victime fut un fusilier placé sur le toit d’une
maison ; un autre soldat tomba bientôt après grièvement blesse. Chaillard faisoit
un feu tellement soutenu, qu’il fut impossible d’approcher de sa maison sans exposer
la troupe à de nouveaux coups;.enfin , après une fusillade de quatre à cinq heures,
il fut atteint au bras par une balle , et. peu d’instans après, il tomba mort d’un
coup de carabine tiré par un gendame. On a trouvé dans le donjon trois fusils et
trois paires de pistolets • six paquets de cartouches, deux sacs de balles, un petit
sac de pierres à fusil, environ quatre livres de pain, et une dame-jeanne pleine
d’eau ». ( Journal des Maires, du 22 septembre 1818).
1 Dans une scène d’exorcismes que représentèrent plusieurs voleurs rusés pour
escroquer à leurs dupes à peu près la somme dont ils promettaient de les mettre en
possession, celui d’entre eux qui étoit doué d’un grand développement de l’organe
de la théosophie, se chargea du rôle de prêtre pour conjurer le diable.
* «Il avoit été volé, dans l’église de Mauléon (Basses-Pyrénées) , un saint-ciboire,
dans la nuit du 8 au 9 juin dernier; on a trouvé, te 7. de ce mois au matin,.un