
PI. VIII, PI. IX; il est placé à côté de l’organe des hauteurs. Il se manifeste
dans le crâne par deux grandes proéminences saillantes en segment
de sphère, placées à côté de la proéminence ovale, allongée, de
l ’organe des hauteurs. Les proéminences se trouvent, sur les pariétaux,
à un tiers de la distance comprise entre la suture pariétale et la suture
temporo-pariétale, en partant de la'première. Delà, il arrive que la
tête des personnes vaines a , depuis le front jusqu’à cet organe, un
diamètre plus considérable, PI. XLV1II, que celle des personnes chez
lesquelles l’organe de la vanité n’est que très-foiblement développe.
Depuis la découverte de cet organe, les observations que j ai eu occasion
de faire, tant dans les hospices pour les aliénés, que dans la
société, ont confirmé la forme et le siégé que je viens de lui assigner.
On nous mena voir un aliéné que Ion pretendoit être un fou orgueilleux.
Sa loquacité, son costume, ses gestes, nous prouvèrent de suite
qu’il n’étoit pas devenu aliéné par orgueil, mais par vanité. Aussi trouvâmes
nous chez lui deux proéminences que j’ai signalées comme indiquant
l’organe de la vanité, et nullement celle qui indique l’organe
de la fierté. J’ai examiné, avec M. Esquirol, à l’hôpital de la Salpêtrière, la
tête d’unefemme, qui se croit reine de France. Cette tête offre exactement
les mêmes deux protubérances que j’avois trouvées à Vienne, sur la tête
d’une aliénée, qui se croyoit également reine de France, et dont j’ai fait
mention dans fhistorique de la découverte de l’organe de la vanité.
J’ ai souvent observé les singes avec étonnement. Plus haut, j’ai parlé
du penchant qu’ils ont pour la parure. Les personnes qui ont eu
occasion d’en observer un grand nombre, auront remarqué comme moi
jusqu’à quel point ils sont sensibles à toute espèce de dérision ou de
moquerie. Lorsque les singes ne sont pas d’une espèce essentiellement
méchante, telle que celle des babouins, et des papions qui ont la tête
aplatie, mais de celles qui ont le front plus ou moins bombé, comme
lesorang-outangs et les guenons, je m’avance hardiment vers eux en les
flattant. D’ordinaire, ils me reçoivent avec la plus grande douceur en
poussant des cris de joie; ils m embrassent et baisent avec tendresse;
mais lorsqu’ils apperçoivent quelqu’un qui se moque d’eux, on qui ne
peut pas cacher un rire ironique, ils montrent les dents, sautent sur
lui, et le mordent ou lui appliquent des soufflets avec une admirable
prestesse. Je n’ai pas de peine à m’expliquer la conduite de ces singes;
ils ont l’organe de la vanité qui se prononce en deux segmens de sphère
très-distincts et très-sensiblement bombés.
X. Circonspection, prévoyance.
Historique.
J’ai connu, à Vienne, un prélat, homme de grand sens, et de beaucoup
d’esprit. Certaines personnes avoient de l’éloignement pour lui,
parce que, craignant toujours de se compromettre, il mettoit une réflexion
et une lenteur insupportables dans ses discours. Lorsqu on enta-
moit une conversation avec lui, il étoit très-difficile de la mener jusqu’au
bout. Il s’interrompoit toujours au milieu de ses périodes, et en
répétoit le commencement deux ou trois fois avant que de continuer.
Mille fois, il mit ma patience à bout. Jamais de la vie il ne lui arrivoit
de se livrera la marche de ses idées; il revenoit cent fois sur ce qu il
avoit déjà dit, ayant l’air de se consulter pour s’assurer s’il n’y avoit
pas quelque amendement à faire. Sa manière d’agir étoit conforme à
sa manière de parler. Il préparoit avec des précautions infinies l’entrevue
la plus insignifiante. .Toutes ses liaisons étoient subordonnées à un
calcul rigoureux. Cela seul n’eût pas réveillé mon attention.
Mais ce prélat se trouvoit en relation pour affaires de service avec
un conseiller de la régence, à qui ses éternelles irrésolutions avoient
valu le sobriquet de Cacadubio. Dans les examens solemnels qui avoient
lieu dans les écoles publiques, ces deux individus étoient placés l’un
à côté de l’autre, et mon siège se trouvoit immédiatement derrière les
leurs; cette circonstance me fournit lïoccasion d’examiner leurs têtes
eu les regardant de haut en bas. Ce qui me frappa dans l’un et l’autre,
c’est que leur tête étoit très-large dans la partie supérieure-postérieure-
latérale. Celte largeur extraordinaire coïncidant avec le caractère par