
comme à un jeu piquant pour elles, par sa singularité , il mourut de
consomption avant d’avoir atteint la fin de sa quatrième année. Son
cervelet étoit extraordinairement développé; le reste de sa tête avoit
les dimensions ordinaires à son âge. Aussi ce n’étoit, sous tous les autres
rapports, qu’un enfant mal élevé et gâté.
Il est réellement étonnant que les médecins et les naturalistes n’aient
jamais cherché le siège du penchant aux plaisirs de l’amour, ailleurs
que dans les parties sexuelles. Tous les jours, on voit de jeunes garçons
et de jeunes filles de trois, quatre, cinq ans, se livrer avec fureur
à l’onanisme, sans répandre le moindre fluide, et sans que le développement
de leurs parties pût faire craindre pour eux un penchant à ce
vice. L ’on se trompe beaucoup en croyant empêcher des enfans ainsi
organisés, de contracter de pernicieuses habitudes en les garantissant
contre les séductions du dehors. Cette précaution est applicable aux
enfans ordinaires, mais il en est dont la nature elle-même devient le
séducteur. Qui est-ce donc qui séduit les jeunes singes? Du reste, il
arrive chez les vieillards quelque chose de semblable à ce qui a lieu chez
les enfans ; leurs parties sexuelles sont souvent déjà paralysées, que des
désirs effrénés les dévorent encoré, ;
Tous les faits que je viens de citer , d’enfans dont les parties
sexuelles étôient ou n’étoient pas développées, et qui non-seulement
sentoient l’impulsion de l ’instinet de la propagation , mais étoient doués
aussi de la faculté d’exercer le coït, et chez lesquels le cervelet seul
avoit acquis un développement prémai uré, prouvent, jusqu’à l’évidence,
qu’il faut chercher le siège de l’instinct de la propagation, non pas dans
les parties génitales, mais dans le cervelet.
.5°. L'énergie de l’instinct de la propagation est, chez les adultes,
dans un rapport direct avec le développement du cervelet.
Il est des hommes et des femmes qui n’accomplissent l’acte de la cohabitation
, que par manière d’acquit. Le coït leur inspire de la répugnance
et du dégoût. Ceux qui y attachent un grand prix sont, à leurs
yeux, des personnes sensuelles, se ravalant au-dessous de la brute. On
pe remarque ni chez ces hommes ni chez ces femmes, la moindre dif-
M I . , . 97 ference des parties génitales, par laquelle ils se distinguent des autres individus.
Mais dans ces cas, il y a toujours foiblé développement du cervelet.
Par la complaisance de M. le baron Larrey, j’ai vu un soldat chez qui 1 antipathie pour les femmes etoit dégénérée en véritable manie. L ’aspect
dune femme produisoit en lui des convulsions violentes, et le faisoit
presque entrer en fureur. M. le docteurSpurzheim a vu un exemplesem-
blable en Angleterre. Chezl un et l’autre de ces sujets, le développement
du cervelet étoit absolument resté en arrière ’. Un médecin de Vienne ,
doué de talens très-distingués, montroit une antipathie marquée pour
les femmes, singularité que dans le temps nous attribuâmes à son goût
pour la solitude ; quelques années après, il mourut de la phthisie pulmonaire.
Dans son très-grand crâne, PI, X LIV, 1.1.1. j. l’espace pour le cervelet
est extrêmement petit; la distance d’un procès mastoïdien à l’autre
est à peine de trois pouces ; les bosâes occipitales, au lieu d’être bombées,
sont en partie tout à fait plates, en partie même déprimées; et
par cela même d’une surface inégale.
Dans un abbé françois, qui vivoit à Vienne, nous admirions d’autant
plus une continence exemplaire, et une conduite singulièrement réservée
vis-à-vis des dames, qu’il aimoit la parure comme une femme, et
passoit la journée à aller d’une société dans une autre. Il mourut, et
son crâne est du nombre de ceux que je conserve comme exemple d’un
très-'foible développement du cervelet. Les bosses occipitales sont tellement
plates, que 1 on diroit que l’on a coupé un morceau de l’occipital,
PI. X L V I II, 1.1.
La dame dont j’ai parlé plus haut, a la tête grande et belle comme
celle dun homme; elle possède des talens distingués; mais sa nuque a
très-peu de largeur au-dessous des oreillelt ce qui indique un foible
développement du cervelet, Voilà la conformation que j’ai trouvée jus-.
’ On m’a objecté qu’un organe ne sauroit produire un effet opposé à ses
fonctions. Mais l’estomac n’est-il pas l’organe de l’appétit, et n’arrive-t-il pas
qu’a raison d’une affection maladive de ce viscère, nous avons du dégoût pour
tous les alimens? ° r