
entières d’une substance osseuse confusément disposée. Les endroits
où, dans l’âge adulte, se trouvent ordinairement les sinus frontaux,
rentrent en dedans; les sinus frontaux s’élargissent; et enfin la lame
supérieure interne du plancher orbitaire s’écarte même de la lame inférieure,
PL XXXVI, fig. 4. Au commencement, le plancher orbitaire
paroit seulement s épaissir; mais bientôt il se forme, entre les deux
lames, un vide qui a quelquefois près d’un pouce de haut; l’on peut
donc démontrer, mécaniquement, que la masse cérébrale s’est retirée
de près d un pouce de la seule partie frontale antérieure et inférieure ,
PI. XLV. Et en dépit de tous ces phénomènes, personne ne vouloit
convenir que , dans un âge avancé, le cerveau diminue! 11 se trouve
dans les anciens, quelques passages qui prouvent que cette diminution
de 1 encephale dans la vieillesse ne leur étoit point inconnue *.
Comme, et je l’ai déjà dit plus haut, dans cet état de choses les circonvolutions
s’écartent les unes des autres, cet écartement peut avoir
fait croire à M. Portai « que les circonvolutions sont plus profondes
dans les vieillards que dans les adultes » *.
Dans quelques cas, mais moins nombreux que les précédens, le
crâne s amincit chez les vieillards. La lame interne ne s’en écarte pas
moins en dedans; mais comme il se dépose moins de masse spongieuse
entre elle et la lame externe, l’externe suit l’interne; dans ces cas, la
circonférence extérieure de la tête doit nécessairement diminuer. De
pareils crânes sont également beaucoup plus légers que des crânes
d égalés dimensions et d’égale épaisseur, de sujets plus jeunes.
Quelquefois, dans une vieillesse très-prclongée, le crâne s’épaissit
d abord beaucoup, et devient très-spongieux ; plus tard, la lame externe
est absorbée ainsi que la masse spongieuse, placée au-dessous d’elle
mais elle n’est point renouvelée. Cette absorption commence, d’ordinaire,
dans les bosses pariétales, de façon qu’il y naît des enfoncemens
ovales, profonds. En retournant le crâne, on trouve sa surface interne
‘ Libautij Comro. in Hippocratis Aph,
“ T. I I I , p. 33,
unie, et là où les parois crâniennes sont les plus minces, elles paraissent
transparentes. Enfin , d’autres parties sont également aborbées, et
le crâne offre, en certains endroits, l'apparence d’impressions faites avec
les doigts dans une masse de cire; dans d’autres, celle d’un parchemin
froncé par un dessèchement brusque. En certains endroits, les os n’ont
tout au plus que l’épaisseur d’une feuille de papier; en d’autres, ils sont
encore épais de quatre à huit lignes, PI. X LV 1, PI. XLV1I. On remarque,
à la surface interne de la base du crâne, tous les épaississemens
décrits ci-dessus.
Je fais observer ici, que dans cet état du crâne, une légère pression
est suffisante pour le déprimer dans ses parties les plus minces. Cette
circonstance est importante pour la médecine légale.
D’après ce que je viens de dire, l’on conçoit facilement que, dans le
déclin de lage, la-cranioscopie peut déterminer, tout au plus, quel
étoit jadis l’état du cerveau, et que, vu l’épaisseur inégale du crâne elle
ne peut rien prononcer de décisif sur l’état actuel de l’encéphale.
Réponseà quelques objections contre l’influence du cerveau
sur la forme du crâne, dans Ve'tat de santé'.
Ackermann prétendoit que les variations, dans la forme du crâne
proviennent de l’air qui pénètre dans les cellules osseuses. Ackermann
est mort, et je doute que quelqu’un se prononce encore en faveur d’une
opinion aussi erronée. Du reste-, j’ai détruit cette objection dans ma réponse
à la réfutation de la craniologie par Ackermann. M. Spurzheim
l’a réfutée également dans son Phjsiognomical System \
Si j’en excepte quelques naturalistes du premier rang, par exemple
MM. Sômmerring, Cuvier, etc., les physiologistes pensent, en général,
avec le respectable M. Hufeland , (qui cependant n’exclut pas l’action du
cerveau sur le crâne), que les muscles, par les tiraillemens et les près*
■ Seconde édition, p. a5o.