
Dans la troisième section, j ’aborde enfin les forces
fondamentales elles - mêmes et leurs organes. Pour
donner à cette partie de ma doctrine le plus haut intérêt
et une évidence incontestable, j ’ai épuisé tous les
moyens que les circonstances m’ont permis d’employer.
Tout le monde est facilement convaincu de la vérité des
principes, parce que tout le monde est plus ou moins
accessible aux raisonnemens. Mais peu de savans ont dirigé
leur esprit vers l’observation; les faits les plus multipliés
et les mieux vérifiés les laissent dans une indifférence
incompréhensible. Ceux même de mes auditeurs
qui , jusqu’à présent, ont écrit sur la physiologie du
cerveau, ont traité les forces fondamentales et les organes
d’une manière beaucoup moins satisfaisante que
les autres objets.
Cependant la détermination des forces fondamentales
et du siège de leurs organes est ce qu’il y a de plus
nouveau et de plus frappant dans mes découvertes. La
connoissance des qualités et des facultés primitives et du
siège de leurs conditions matérielles, constitue préciséfaut
au contraire joindre les doigts et passer avec leur surface intérieure
sur la surface de l’endroit, où l’on cherche le signe extérieur d’un organe.
On augmente ainsi les points du contact, et en promenant tout
doucement la main sur la tête, on découvre facilement, même les
proéminences qui échappent à l ’oeil.
ment la physiologie du cerveau; sans cette connoissance
détaillée, comment parviendroit-on à ses applications les
plus utiles', soit à l’éducation,soit à l’explication d’une infinité
de phénomènes physiologiques, pathologiques et
psychologiques, soit à la morale, soit à la philosophie, à la
législation criminelle , aux caractères nationaux, aux
arts, etc., etc. L’exposition successive des forces fondamentales
et de leurs organes nous dévoile le mystère du
perfectionnement gradué des êtres vivans; elle nous conduit
de l’insecte au poisson, du poisson à l’amphibie,
de l’amphibie à l’oiseau, de l’oiseau au mammifère, et
de celui-ci, d’espèce en espèce, jusqu’à l’homme; de manière
que ce chef-d’oeuvre de la création se déploie devant
notre esprit, comme aux yeux de l’artistela machine
la plus compliquée se décompose dans ses leviers et ses
rouages les plus simples. Les mêmes forces fondamentales
renversent la plupart des idées des philosophes et
des physiologistes sur la nature morale et intellectuelle
de l’homme; c’est cette partie de mes travaux qu’on a
toujours cru pouvoir accuser d’absurdité, de folie, d’extravagance,
de charlatanisme et même d’imposture.
Ces raisons m’ont imposé envers mes lecteurs et envers
moi-même l’obligation de démontrer rigoureusement
chaque force primitive et le siège de son organe. Voici le
plan général que j ’ai suivi dans cette exposition.