
îejatifs à 1 influence des lésions de la nuque, sur l’instinct de la propagation.
Il m a fait voir, avant son départ pour l’Espagne, un soldat de la
garde impériale, juge dans le cas de réforme, pour une foiblesse
générale de tous les^organes, et notamment pour la nullité d’action
des parties génitales. Ce sujet avoit été blessé à la nuque , par un
éclat d affût de canon, à la prise d’Alexandrie, lors de la descente de 1 armée françoise en Egypte. 11 étoit pour lors âgé de dix-huit ans. Après
une suite d accidens graves, qui accompagnèrent cette blessure, et pour
lesquels il restai 1 hôpital 1 espace de trois ou quatre mois, ses parties
génitales tombèrent dans un état d atrophie, et il perdit avec leurs
fonctions physiques , l’érection du membre viril, et le désir de voir des
femmes. Ce jeune homme est resté imberbe, frêle, décoloré, faible,
languissant, et parlant comme une femme. Il étoit parvenu à l’âge de
trente deux ans, lorsqu il a ete reformé, et il ne paroissoit en avoir
que dix-huit.
Un autre garde impérial, du corps des chasseurs à cheval, s’est présenté
à M. Larrey, avec une cicatrice qui coupe transversalement la bosse
occipitaleq résultat d un coup de sabre qu’il a reçu à la bataille de
Wagram. Jusqu alors, ce chasseur avoit fréquenté les femmes comme
tous ses camarades, Depuis ce moment, il a été privé non-seulement de
toute érection, mais encore il a perdu tout désir.
Auguste François , maréchal des logis des canonniers à cheval de la
garde, reçut, au combat de Benevente, un coup de balle de mousquet,
qui traversa , d un côte à 1 autre, les attaches des muscles extenseurs, de
latete, en effleurant les bosses occipitales inférieures^ très-saillantes
chez ce sujet, lesquelles furent denudees des attaches aponevrotiques.
M- Larrey brida les deux ouvertures produites par la balle, et il. retira
une portion de la chemise de ce canonnier, restée dans le trajet de la
plaie que 1 on pansa avec les emolliens. Le blessé éprouva d’abord des
douleurs vives à 1 occiput, de la pesanteur, et un engourdissement
.dans les membres inferieurs ; la vue et l ’ouïe s’affoiblirent au point qu’il
pouvait à peine distinguer les .gros objets, et entendre les sons les plus
aigus. Les testicules se réduisirent, et tombèrent dans un état d’atrophie;
le membre viril se flétrit aussi, et resta sans action. Cependant
les plaies se détergèrent; les accidens locaux se dissipèrent, et le blessé
se trouva guéri avant le cinquantième jour.
René Bigot, chasseur à cheval, d’une forte constitution, et très-
passionné pour les femmes, avoit reçu, au même combat de Benevente
, un coup de sabre qui avoit coupé la peau et toute la portion
convexe ou saillante de l’occipital, jusqu’à la dure-mère, dont
une portion avoit été entamée. On voyoit le lobe droit du cervelet
à travers l’ouverture de la dure-mère. Le plus' léger attouchement sur
cet organe causoit des vertiges , des syncopes, et des mouvemens convulsifs,
sans qu’il donnât le moindre signe de douleur. M. Larrey détacha
la portion osseuse de l’occipital, laquelle étoit restée adhérente
au lambeau qu’il appliqua doucement sur l’excavation du crâne, ayant
eu soin de faire une incision à la base de ce lambeau, pour favoriser
l’issue des fluides. La portion correspondante à l’ouverture de la dure-
mère, ne contracta point d’adhérence, à cause d’un suintement qui n’a voit
cessé de se faire de l’intérieur du crâne, où d’aillenrs il n’y avoit point
d’épanchement. Ces fluides sortoient, à chaque pansement, par petites
bulles qui produisoient un léger sifflement, que l'on attribua à l’air extérieur
qui entroit et sortoit par la même ouverture.
Dès les premiers jours, le blessé perdit la vue et l’ouïe du côté droit.
Il éprouvoit, en même-temps, des douleurs vives, sur le trajet de l’épine
dorsale, et une sorte de fourmillement dans les testicules qui diminuèrent
sensiblement, et furent réduits, surtout celui du côté gauche ,
au volume d’une fève de marais, en moins de quinze jours. Bientôt
après il perdit l’idée, ou le souvenir, des jouissances qu’il avoit goûtées
auprès d’un grand nombre de femmes.
Il avoit très-bien supporté le voyage de Benevente à Valladolid.
D’ailleurs , la plaie étoit en fort bon état, et donnôit des espérances de
guérison , si l’on excepte que les fonctions de la vue, de l’ouïe et de la
génération paroissoient abolies pour toujours, lorsque des symptômes
d inflammation se déclarèrent, et allèrent en augmentant progressive