
là chevrette, chez lesquels cet organe n’est encore que très-peu marqué,
avec ceux du chamois fig. i , et le bouquetin fig. 2 ,P 1. LXXTII, chez
lesquelsil ason plus haut degré de développement. On voit que l’élévation
xii , dans le chevreuil, est moins bombée que dans le chamois, dans
le chaînais moins que dans le bouquetin qui recherche toujours sur les
plus hautes montagnes le sommet des rochers les plus élevés. Ainsi, par
la seule inspection de cette région de la tête, on peut déterminer avec certitude
laquelle des espèces que l'on examine vit dans la plaine, et laquelle
habite les hauteurs; et c’est selon qu’un aigle ou tout autre oiseau
s’élance le plus haut dans les airs, que cette région du crâne est plus
ou moins bombée. Chez le rat de cave, cette région est plane ; chez le
rat des greniers , qui aime à grimper sur les arbres, elle est bombée.
La même différence existe entre le crâne de la perdrix commune, et
celui de la perdrix des montagnes ; entre celui du lièvre des champs
et celui du lièvre des montagnes. J’ignore si cette partie cérébrale subit
des modifications semblables chez les animaux aquatiques. Ce qu’il
y a de certain, c’est qu’il faut admettre un organe particulier , dont
l’activité assigne aux animaux les lieux qu’ils ont à choisir pour leur
demeure. Il est certain encore qu’un développement considérable de
cet organe inspire aux animaux une prédilection pour les lieux élevés.
Or donc, si l’on pouvoit rendre vraisemblable que la même partie
cérébrale, qui inspire aux animaux le penchant pour les hauteurs,
modifiée différemment, et influencée par l’activité simultanée d’autres
organes , produit i’orgueil chez l’homme, et que par conséquent la prédilection
pour les hauteurs au physique , ne diffère pas essentiellement
de la hauteur au moral, mais seulement par son objet, l’on
pourroit désigner le résultat de l’action de cet organe par la dénomination
instinct des hauteurs, instinct de télévation, du moins pour
le cas de son développement plus qu’ordinaire. Ici se présente donc
naturellement la question : Y a-t-il une différence essentielle entre l’instinct
des hauteurs physiques chez les animaux et le penchant de l’homme
à s’élever à une hauteur morale? Cette différence est-elle réellement
assez grande pour qu’il soit ridicule de ne considérer l’un et l’autre que
comme des gradations différentes du même penchant? Ou bien est-il
possible de découvrir une analogie entre les deux? Ceux qui soutiennent
la négative ont gain de cause , parce qu’ils pnt pour eux d’avance
tous les lecteurs et tous les auditeurs. Quant à moi , l’opinion de la
multitude ne sauroit me rebuter. Je vais donc exposer le pour et le
contre.
Existe-t-il une analogie entre l’instinct des hauteurs
chez les animaux, et l’orgueil ou la Jierté chez
l'homme ?
Si l ’organe de l’instinct des hauteurs chez les animaux, et celui de
l!a fierté chez l’homme , occupent la même place dans le cerveau et
dans le crâne, cela milite en faveur de leur analogie.
J’ai signalé, à la vérité, dans le cerveau et daifs le crâne, immédiatement
entre et au-dessus de l’organe de l’amour de la progéniture, une
place comme m’étant encore inconnue, iv , PI. IX et X I ; et ce n’est
qu’au-dessus de cette place que j’ai indiqué l’organe de l’orgueil, xn.
Malgré tous mes soins, je n’ai jamais pu remarquer à cette place aucune
espèce de proéminence , ni deviner la signification qu'elle pourroit
avoir. J'ai trouvé tout au contraire que dans plusieurs crânes la proéminence
de l’orgueil s’étend jusqu’à celle de l’organe de l’amour de la
progéniture. Ceci a lieu lorsque ce dernier est foiblement développé,
et que celui de l ’orgueil l ’est beaucoup. Il semble do.:c déjà probable
que la circonvolution marquée iv, PI. IX et PI. XI, appartient à l’organe
de la fierté. Je suis d’autant plus porté à croire que cette circonvolution
et celle marquée x if constituent un seul organe, que les
circonvolutions qui suivent immédiatement l’organe de la propagation ,
et qui.sont placées tout-à-fait dans la ligne médiane', sont très-déve-
’ L’anatomie comparée offre des différences trèsi-remarquables pour le sie'ge de
l’orgaae du penchant à la hauteur physique, et pour l’organe de l’amour de la pro