
braie placée immédiatement au-dessus de la moelle épinière, partie
qui remplace le cervelet dont sont doués les animaux plus parfaits.
S’il étoit possible d,e démontrer que cette conformation a lieu sans
exception dans les plus petits animaux, soit de terre so it'aqu a tiqu e s,
cette circonstance seule suffiroit pour établir que le Cervelet est l ’organe
de l’instinct de la propagation.
A peine la force des faits m’eut-elle suggéré mes idées sur les fonctions
du cerv elet, que je fus frappé d’une difficulté. Les plantes se
propagent ; donc, il n’est besoin d’aucune partie cérébrale pour que
l ’acte de la propagation s’effectue.
Mais il faut bien distinguer ce q u i, dans la propag ation, - appartient
à la vie purement organique, de ce qui appartient à la vie animale.
La vie organique forme les principes d’êtres de son espèce, et opère
la fécondation et le développement sans conscience et sans participation
de l ’individu. L a vie animale fa it , de Cette fonction sans consc
ien ce , une fonction accompagnée de conscience; cette fonction devient
un b esoin, un penchant extrêmement actif, et le satisfaire produit
le sentiment de la volupté.
Dans les animaux plus parfaits , ces deux fonctions se trouvent réunies.
L a fonction organique est en rapport avec la fonction animale;
de manière cependant que dans l ’acte de la propag ation, chacune
d’elles joue un rôle qui peut être indépendant de celui dé l ’autre.
Le s expériences de quelques naturalistes paroissent prouver que l’on
peut féconder les oeufs des femelles de certaines espèces avec la
liqueur séminale prise du m â le , de la même manière que les germes
des plantes avec le pollen pris sur les étamines. Des conceptions qui
ont eu lieu pendant la défaillance , pendant l ’ivresse , ou un autre
étourdissement qui abolissoit la conscience, ne sont peut-être pas des
événemens absolument rares. Les instrumens organiques de la propagation
ont leur vie à eux, et ils entrent en activité indépendamment
de la conscience de l ’animal. Le coït exercé par la v iolence, l ’approche
d’un homme, accompagnée de dégoût et d’horreur même, de la part de
la femme, ont la conception poursuite. Je connois des femmes qui dans
aucune période de leur vie n’ont senti le moindre penchant pour les
hommes, qui étoient incapables de comprendre comment un homme
peut inspirer à une femme d’autres sentimens qu’un enfant Ou une autre
femme, qui ne cédoient aux désirs de leur mari que par d e v o ir , et q u i ,
quoiqu’elles fussent devenues mères plusieurs fois, n’ont jamais éprouvé
la moindre sensation de volupté.
Tout le monde, sait qu’il n’existe aucune proportion entre la fécondité
et le penchant à exercer le coït. Combien de fois les voeux
des plus tendres époux manquent-ils d ’être remplis ! Il paroît même
que dans certains cas un amour trop ardent peut mettre obstacle
à la fécondation. L ’on a coutume de modérer l ’ardeur des jumens,
en les frappant, en les fatiguant, avant de les mener à l ’étalon , ou en
jetant sur elles de l ’eau froide. J’ai eu plusieurs fois des métis- femelles
d’oiseaux , qui sollicitoient avec ardeur l ’amour de tous les mâles , qui
construisoient leur nid avec une activité infatigable, p on d o ien t, convoient
avec une persévérance exemplaire, et qui lorsqu’elles voyoient
leurs espérances déçues, s’abandonnoient à une profonde tristesse. T o u t
le monde connoit l ’ardeur amoureuse aussi violente que stérile du mulet.
Comme donc la fécondation organique est absolument indépendante
de l ’accouplement animal, l ’existence de la première sans partie céréb
ra le , ne peut nullement être alléguée pour prouver que la seconde est
possible aussi sans le concours du cerveau.
20. Dans la description du c e r v e le t', j’ai montré que chez les mammifères,
il est composé d’une partie moyenne, ( la partie fondamentale)
et des deux parties latérales , les lobes,
Chez tous les ov ipares, chez les insectes, les poissons et les amphib
ie s, la partie fondamendale constitue tout le cervelet.
Les oiseaux, PI. I ,fig , 2 , 5 , 7 , 6 , n’ont que cette partie intégrante du
cervelet que j ’appelle partie fondamentale ou primitive, et que d’autres
ont appelée éminence yermiculaire ( processus- vermi.formïs).