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Du siège et de Vapparence extérieure de l’organe de
l ’amour de la progéniture chez les animaux.
J’ai examiné, autant qu’il m’a été possible, les crânes des oiseaux
depuis le plus petit jusqu’au plus grand , et des mammifères depuis la
musaraigne jusqu a l’éléphant, et j’ai trouvé partout que dans les femelles,
la partie cérébrale qui nous occupe, est plus développée que
chezles mâles. Que l’on me présente, dans de l’eau’, les encéphales frais
de deux animaux adultes quelconques, l’un mâle l’autre femelle, et je
distinguerai les deux sexes sans me tromper jamais. Dans le mâle, le cervelet
est plus grand, et les lobes postérieurs sont plus petits; dans la
femelle, au contraire, le cervelet est plus petit, et les lobes postérieurs
sont plus gros, et surtout plus longs. Lorsque ces deux organes se prononcent
distinctement sur le crâne, je suis en état aussi de discerner les
deux sexes par la simple inspection de la boîte osseuse. Dans celles des
espèces où la différence de l’amour de la progéniture est très-grande
d’un sexe à l’autre, les crânes diffèrent quelquefois tellement, par leur
forme, qu'on en trouve dans certaines collections qui figurent comme
des espèces différentes, ou du moins comme des variétés de la même
espèce, quoiqu’ils proviennent d’individus de la même variété, mais
de sexe différent.
Comme toute cette matière demande des observations exactes et
même minutieuses, je dois faire ici, à l’usage de ceux de mes lecteurs
qui attachent plus d’importance aux vérités de fait qu’à des raisonne-
mens subtils, quelques remarques sur lès différences qui ont lieu
chez les différentes espèces, tant pour la situation du cerveau que pour
la forme ducrâne. Mais je le répète encore, on ne doit jamais perdre de
‘11 est nécessaire de mettre les cerveaux dans l’eau, parce que, sans cette précaution
, ils se déformeroient par leur propre poids.
vue qu’il ny a que les proéminences du crâne occasionnées par les
parties cérébrales, qui aient un sens dans l’organologie.
Chez la plupart des oiseaux, le cervelet se trouve placé derrière les
hémisphères du cerveau, et il en est entièrement séparé, PI. I,
fig* n> 5 ; 7 ,8 . Dans les femelles, les hémisphères du cerveau sont plus
développés, plus larges, plus longs et plus hauts que dans les mâles,
et c’est pour cela que le crâne des femelles est plus large, plus long et
plus bombé dans la région correspondante.
Mais cette différence n’est bien frappante que dans celles des espèces
chez lesquelles le mâle s’occupe peu du soin des petits. PI. LYII les
régions marquées, h sont, sans exception, plus bombées dans le crâne
de la femelle que dans celui du mâle. Comparez le crâne de la poule,
fig. a , et celui de la dinde fig. 4, avec celui du coq fig. r , et celui du
coq-d’Inde , fig. 5. Il est très-facile, dans ces espèces, de distinguer les
sexes, soit à l’oeil, soit par le toucher.
Il faut un oeil bien plus exercé, pour distinguer les sexes par la forme
du crâne, dans les espèces chez lesquelles le mâle et la femelle prennent
également soin des petits. Mais même dans celles-là, la partie postérieure
de la tête est plus convexe chez les femelles que chez les mâles,
parce que ces premières ont toujours plus d’attachement pour leurs
petits que les derniers.
La différence est surtout bien marquée chez celles des femelles qui
aiment singulièrement leurs petits, soit en raison de leur espèce, comme
la femelle du faisan argenté, ou bien en vertu d’une organisation particulière.
Il n’y a pas de paysanne qui ne sache qu’il existe de ces différences
individuelles, et qui ne distingue fort bien dans sa basse-cour
celles des femelles qui sont bonnes mères.
L’amateur qui voudra former une collection sous ce, point de vue,
devra connoître non-seulement l’histoire naturelle de chaque espèce
mais il devra s’instruire encore des particularités de chaque individu.
On trouve quelquefois des marâtres chez les oiseaux. Des serins femelles
et des poules gâtent quelquefois plusieurs couvées de suite, ou
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