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et (le soutenir la concurrence de la tíore environnante. Le climat (¡ni correspondait
à cette végétation devait varier avec les parties de rEnrojie {|ue l'on considère, mais
il devait présenter ce caractère général, en rapjiort avec les e.xigences des colonies
méridionales, d'être ])roportionnellement pins sec et plus chaud (pLactuellement.
K e r n e r ') a donné le nom de période a( i n i lonai r e à l’époiuie (pii a réalisé ces conditions
dans les Alpes orientales. Arrivant, peu de temps après le savant autrichien,
a des conclusions analogues pour les Aljies occidentales, nous avons désigné cette
époipie sous le nom de p é r i o d e xérothermi(] i ie, qui a l'avantage de ne jias
mettre l'accent sur son caractère stepjiique, maripié d'une façon très inégale suivant
les parties de l'Europe ipie l'on envisage').
A (jnel moment de l’histoire des ñores eiirojiéennes doit-on faire remonter
l'origine des colonies xérothermiijiiesy
Qiiehpies auteurs, en particulier M. E n g l e r dans sa dernière imblication
sur la dore des Aljies ■'), ont placé l'origine des colonies xérothermiiiiies dans la phase
stepjiiipie d'une période interglaciaire (la dernière?) '). Cette chronologie, ainsi qne ^
l'a très justement fait remaripier M'"® B r o c k m a n n - J e r o s c h °) ne résiste jias à l'examen*
des faits géologiipies. En effet, la dernière jihase d’extension des glaciers a englobé
la jiliis grande partie des versants est et sud des Aljies, sur lesijuels ces colonies xéro-
thermiijiies auraient dû persister. Les exemples cités jiar M. E n g l e r jioiir le versant
N. des Alpes sont encore moins jirobants: la localité de Reichenhall citée jioiir le
Pa e o n i a cor al l ina était sons la glace pendant la dernière extension des glaciers; il en
était de même pour celle de Solstein près d’Innsbriick citée jioiir l’O s t r y a carpini fol ia.
Les Buxus s emj ier vi r ens et Phi ladel j ihi is c o r o n a r i u s n’ont guère jm jiersister au
voisinage de Steyer jiendant la dernière phase glaciaire, si l’on considère ipie cette
localité n était distante que de 25 kilomètres des moraines terminales des glaciers
descendant du Sengsengebirge. La ligne des neiges permanentes était au maximnni
à eiH iron 1300 mètres, ce qui snjijiose une limite siijiérienre des forêts située vers
oOO—GOO mètres en contact avec les moraines terminales. Or les environs immédiats
de Steyer varient de 300 à 600 mètres d’altitude.
La jiersistance de colonies jiontiijiies au nord des Aljies dans l'Eurojie centrale
jiendant la dernière période glaciaire nous jiaraît d'une façon générale ext rênTement
improbable. En ce (jni concerne les Alpes occidentales, il est facile de donner la
preuve absolue qne l’origine des colonies xérothermiques est pos t é r i eu r e à la
dernière période glaciaire. Pr e sq u e tous les emj i l acemen ts des l i sières et
col onies xé r o t hermi que s a c t u e l l e s é t a i e n t sous la glace pen d an t la d e r n
i è re p é r i o d e glaciai re.
1) K e b n e r , Studien über die Fiera der Diluviaizeit in den östiiciien Alpen (Sitznngi)cr.
der k. k. Akad. d. Wissenscli. in Wien, Bd. XCVII, Al)t. I, ann. 1888.)
2) B r k ^ .u e t, Reclierclies snr la’ flore dn district savoisien etc., j). 46, ann. 1890.
3) E n g l e r , Die Rf'lanzenforinationen nnd die pflanzengeograjilusclie Gliederung der Alpenkette,
p. 89 n. 90.
4) E n ce qni concerne les idées analogues de MM. C h o d a t et P a m p a n in i , voir notre note
plus liant, p. 144.
5) J e r o s c h , op. cit. p. 102 et 103.
Cette affirmation est vraie non seulement pour le Valais, mais encore poulies
lisières xérothermiques des Alpes Lémaniennes, des Aljies d’Annecy, dn Jura
savoisien et même du plateau de Crémieii (Pistacia Te re b in tl u i s , Trigo n e l l a
monsj iel iaca, . Conv o lv u lu s Cant á b r i c a etc.). Les emjñacenients des colonies
xéi-otherniiqnes de la côtière de la Dombes près de Lyon sont situés à la hantenr des
moraines terminales de la dernière extension glaciaire (Tr igonel la monsj iel iaca,
lAîiizea coni fer a, Cisti is salvi ifol i i is. Orchis papi l i onacea, Aj ihyl lant l ies
mons p e l i e n s i s etc.). Il en est de môme pour celles des Balines Viennoises (Psolarea
bitumi nosa, And rop og on Gryl l i is etc.).
Les mêmes faits se reproduisent jioiir les colonies xerothermiijnes situées
tlans le bassin de ITsère. La glace atteignait environ 1000 mètres aii-dessns de
Vorejijie et les emjilacements des remarquables colonies xérothermiijues dn cliainon de
Tullins (Rhamni is Al a t e r nus , P i s t a c i a Ter ehi n t h us , Psor a l e a bituminosa etc.)
étaient situés sous les mor a i n e s de la langue méridionale du glacier de ITsère.
De l’aiiti-e côté des Alpes (rernaniiiables colonies xérothermiques des vallées
d’Aoste, de Sûse etc.), les choses se sont passées d’une façon identiijue: la plupart
des enijdacements actuels des colonies xérothermiijnes étaient sous la glace.
Il n’y a donc aucun donte ipie la p é r i o d e xérothermi i i i ie à laquel le est
dfie r immig r a t i o n des col onies mé r i d i o n a l e s dans les Aljies occi dent a l es
ne soi t Jiostglaciai re.
D’autre part, beauconji défaits semblent démontrer (jiie la jiériode glaciaire ultime
a été rapidement, peut-être même immédiatement, suivie de la période xérotliermiijue.
C’est surtout dans les stations xérothermiques des Aljies que cette solution s’injjiose
à l’esjirit. Dans jiliisieiirs d’entre elles, renchevêtrement des types purement alpins
et des tyjies des liasses montagnes méridionales est très grand et fait un contraste
jioignant avec la succession si régulière des zones de végétation en dehors des stations
xérotherini(iiies (j). ex. le M' Chauffé en Chablais, la haute lisière de l’Arve). On
retrouve là des mélanges (jiii rajijiellent beanconp ceux (jue l’on constate dans les
Alpes maritimes où, snr beanconji de jioints, les éléments alpins entrent directement
en contact avec les éléments méditerranéens et se mélangent avec eux (ji. ex. Brech
d’Utelle. cime de la Rocca Seira, M' Vial etc.). En rajiprochant ces deux ordres de
faits, on ne jieut s’empêclier d’en conclure qne quehjue chose d'analogue a dû se
jirodiiire an début de la période xérotliermiíjue. Celle-ci aurait suivi directement ou de
jirès la Jiériode glaciaire wiirmienne, d’où un certain mélange des éléments des deux
tlores. Lune en voie de régression, l’antre en voie de jirogression.
Des arguments d’ordre géologique et jialéontologique viennent à l’ajijiiii de
cette manière de voir.
Les loess jirésentent le jiliis souvent un caractère éolien marijué. Il est donc
naturel d’attriliiier aux jiériodes jiendant lesijuelles ils se sont formés un régime plus
ou moins stejijiiijne, an moins dans les jilaines. En 1890, nous avions envisagé à la
suite des descriptions de F a l s a n '), le loess du bassin du Rhône comme jiostglaciaire
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L 'a (.SAN, La p é r io d e g l a c ia ir e , p . 81, a n n . 1889.
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