3 : íí'
[z
/
I,
ü 'ü
" ;■
ü -
i'ÜÍ!
-./i
IÎ.■4,') ,■ ’i
LLii,
Ü'
1 1|;
K ! ,
de ce dernier aboutissaient dans une lúgion silvattípie. Mais il suffit de remonter la
vallée du Rhône de Montélimar à Lyon poni' se rendre compte (pie cette lisière
silvatkpie devait être assez éti’oite. Sur la rive droite de la Saône, ]niis du Rhône,
s’élèvent en effet les sommets des Cévennes septentrionales (monts du Cliarollais, du
Beaujolais, du Lyonnais et du Vivarais). Bien (pie ces sommets soient très peu élevés
dans la partie septentrionale (les jilus élevés ne dépassant guère lOOO mètres), on a
cejiendant signalé sur ])lnsienrs d’entre eux des traces de glaciaiion locale'). En
l'absence d’observations jiersonnelles dans cette région, nous éprouvons des doutes
sérieux sur 1 interprétation (jui a été faite de son iirétendu terrain errati(pie. Il n’en
reste pas moins (pie ces basses montagnes étaient assez i-ajiprocliées du périmètre du
glacier du Rhône pour avoir jm héberger des plantes alpines et être englobées dans
le secteur de refuge de ces dernières. La ])reuve directe est difficile à foni'iiir, car
cette région riche actuellement en forêts et en jiâtui'ages ne i-enferme plus guèi'e
d’espèces alpines pro])rement dites. La recherclie de plantes aljiines à l’état de
reli(pies constituerait une tâche intéi’essante pour les cherclienrs locaux. — Plus an
sud, le M' Pilât (1434 m) ])oi'tait des petits glaciers locaux. Ici encore la proximité
avec le glacier du Rlione est très grande et l'on jieiit admettre (pie plusieurs espèces
alpines ont franchi la vallée. Actuellement, on trouve encore au Pilât iilusieiirs espèces
alpines caractérisées (Trifol ium al pi num, Pot e nt i l l a au r e a etc.). Plus au sud
encore, des traces de glaciation locale ont été relevées sur les plus hauts jioints des
Cévennes (ciripie de la hante vallée de Palhères), mais ces (loints sont séjiarés des
Alpes par tonte la largeur de la Provence et n'ont jm jouer un rôle actif comme
massifs de refuge.
Le Plateau Central dans son ensemble possède en commun avec les Alpes
occidentales une série considérable de jilantes aljiines, dont une est même une esjièce
nivale (Salix herliacea). Il n'est donc pas interdit d’admettre (pi’une grande jiartie
(le ces rapports est dûe an raiijirochement très grand de la flore aljiiiie rhodanienne
dans la jiartie siijiérieiire du bassin du Rhône. Cependant, il subsiste à cet égard
bien des obscurités. Comment exjiliipier jiar exemple dans la Plateau Central l’absence
totale du Rho dod endr o n fer ri igineumV Cette espèce est nue silicicole et hiimicole
des Jilus caractéristiijiies jioiii’ les Aljies occidentales et sa présence jiendant la dernière
extension glaciaire y est attestée jialéontologiijiiement (tufs du Lautaret); et les stations
qui lui conviendraient sur les hautes cimes du Plateau Central ne mampicnt pas.
Quant aux rajijiorts (jue les Pyrénées ont pu avoir avec les Aljies jiendant
les temps glaciaires, ils nous paraissent absolument obscurs. Les plantes jiyrénéennes
(jui se retrouvent sur le Plateau Central sont jieu nombreuses (p. ex. Ast rocar jni s
s esamoid e s et Si lene ciliata), tandis(jiie t r è s nombreu s e s sont celles communes
aux Alpes et aux Pyrénées (jui maiKi i ient comjilètenient sur le Plateau Central
( I lyper icum n i i mmulariiim, ir orminiim j iyrenaici im. Anemone nar c i s s i f l o r a ,
Rani incul i is Thor a , Ranunci i l i is al p es t r i s , Ranunci i l i is j iyrenaei is, Oxyt roj i is
camp e s t r i s , Pot ent i l l a mininia, Saxi f raga Cot yl édon, Rhododendron fer ri i -
gineum, etc. etc.).
l) FalsxVX, La période glaciaire, p. 319.
Nous avons donné ailleurs des arguments sérieux ipii établissent le maintien,
sous une forme jiliis réduite, de la flore méditerranéenne sur les côtes de la Lignrie,
de la Provence et du Languedoc') pendant les temps glaciaires. D’antre jiart le large
seuil molassi(]iie (pii sépare les Cévennes des Corbières n’atteint pas 200 mètres d'altitude
et a dû toujours constituer, même pendant les phases glaciaires les jiliis extrêmes,
line barrière très séi-ieuse aux extensions de la végétation aljiine. Si les Pyrénées ont
possédé sur leur versant nord, jiartie centrale, de grands glaciers descendant sur ce
versant N. jiisiju’aii delà de Lourdes, et longs en moyennne de 36 kilomètres'), ils
étaient déjà beaucoup jilus réduits dans les Pyrénées orientales, oû la limite des neiges
persistantes ne descendait pas au dessous de 1750 m. an Canigoii. Il ya là un liiatus
sérieux qui rend les rapjiorts floristiques des Aljies occidentales et des Pyrénées
difficiles à exjffiqiier. Ceux-ci ajijiartienneiit jioiir nous encore à la préhistoire des
flores alpines.
Pour toutes les Alpes occidentales situées au sud de Grenoble, il n’y a
jias lieu, comme nous l’avons vu, de chercher des massifs de refuge ailleurs que
dans les Aljies mêmes. Il n ’en est pas de même jiour la partie italienne. Ici le
contact avec les Ajiennins a été établi d’une façon étroite jiar l’Ajiennin ligurien qui
fait suite aux Alpes maritimes, à l’est du col de San Bernardo, et (jiii a pu servir
certainement à l’extension de diverses espèces. On poiii'rait être tenté au premier
abord d attribuer aux Colli Torinesi iin rôle analogue à celui des montagnes du
Lyonnais et de Beaujolais dans le bassin du Rhône. Ces hauteurs, qui dépassent
un peu 700 mètres sont très rapjirochées à Turin même de l’anijihithéâtre morainique
de la Doire Ripaire. D’autre jiart, elles passent par une région de collines molas-
siqiies presque continue, dont Asti occupe le centre, à l’Apennin de Lignrie. Mais
1 examen de cette région n’est favorable à cette idée (jiie dans une mesure
restreinte. D’un côté, les plus liants sommets des collines de Turin dépassaient à
jieine la région silvati(jue pendant la dernière extension glaciaire, et de l’autre, l’altitude
en va encore en décroissant du côté de l’Apennin.
Au delà du plateau molassiijiie piémontais, nous ne trouvons plus que la
jilaine située entièrement dans la région silvatiqne. Nous pensons (jiie cette barrière
a dû rendre difficiles et rares des rapjiorts entre les Alpes méridionales et rAjiennin,
au moins en ce (jiii concerne les espèces alpines proprement dites.
On voit Jiar cet aperçu (jiie pour les Alpes occidentales les massifs de refuge
sont jiresipie entièrement situés dans le jiérimètre même des Aljies, les seuls points
de contact jirobables ou certains avec des secteurs étrangers se trouvant à l’oiiest
dans le Lyonnais, an sud-est dans l’Apennin ligurien.
13. Déplacements ultérieurs des flores alpines à l’intérieur des Alpes. —
Ces (hiplacements ont jiarfois été considérables en deliors des voies d’immigration
valléculaires normales déjà étudiées. Nous avons déjà mentionné ceux (jiii se
rajijiortent à l’immigration de la flore desAljies piémontaises en Valais par les passages
1) B r i i íUET, Recherches sur la flore des montagnes de la Corse et ses origines, p. 45—50,
ann. 1901.
2) P e n c k , Die Eiszeit in den Pyrenäen. Leijizig 1883.
T
L