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annuum. Genti ana br achyphyl l a , J u n c u s t r i fi dus, Tr i s e tum subs p i c a t u m .
Cette liste est destinée à s’allonger encore lorsque les lambeaux de flysch auront été
soumis à une exjiloration sysématiqne.
Dans les préalpes Fribourgeoises, M. J a q u e t ') a relevé sur le flysch des
liréalpes les Polygal a a l p in a et Ju n c u s Jacqu i n i . à ajouter à divers types des
massifs cristallins qui y étaient déjà connus ( Juncus t r i g l umi s , Sedum an n u um
etc.). Et si l’on poursuit l'examen des lambeaux de flysch tout le long de la chaîne
des Alpes septentrionales extéi'ienres, les mêmes observations peuvent être répétées.
Le massif du Pelvoux est un antre exemple très caractéristique. Porteur des
jihis hauts sommets du Daujihiné (Ban-e des Ecrins 4103 m) et centre de glaciation
le pins important de cette région, il n’a été colonisé par la végétation qu’après les
massifs cii'convoisins. Il semble accessible presque de tous les côtés à la fois
(Ilte Durance, Di-ac et ses affluents de la rive droite. Arc et ses affluents de la rive
gauche etc.), mais ses princijiales vallées sont tournées à l’ouest. Malgré cela, sa
végétation est exclusivement silicicole (Er i t r icl i ium nannm, An d ro s a c e car n ea ,
Bu p l e u rum s t e l l a t n m . Rl i apont i cum s ca ri osum, Ade nos t y l e s l e ncophy ll a
etc.). Toutes ces espèces se retrouvent dans les massifs jsnvironnants, accompagnés d’une
foule d’antres. Il suffit d’avoir herborisé an Lautaret, dans le Briançonnais ou le
Gapençais, pour aborder ensuite l'Oisans: la différence de richesse saute à l’oeil le moins
exercé. C’est que les régions environnantes, colonisées avant le massif du Pelvoux,
ont offert à la flore silicicole de ce dernier toutes les conditions voulues pour s’y
flxer (grès éocènes. cristallin, calcaires décalcifiés) avant de peupler le noyau granitique.
Un troisième exemiile fort instructif est fourni par le noyau cristallin des
Alpes maritimes. Ce noyau comprend ici aussi les plus hautes cimes de la région
(Tinibras 3031 m, Punta d’Argentera 3339 m). Actuellement, ce dernier massif est
le seul (jni porte encore des glaciers; l’ensemble du noyau a été jadis le principal
centre de glaciation des Alpes maritimes. Les recherches poursuivies par M. Burnat
depuis plus d une quarantaine d’années, et piir nous-même en collaboration avec ce savant
depuis dix ans, nous ont permis de vérifier dans le noyau cristallin les mêmes lois que
précédemment. Il y a 10 ans encore, toute une série de silicicoles passaient pour
n exister que dans le noyau (Viola Thoma s i a n a , V. val d er i a , Pot e n t i l l a val der ia,
Gal inm Tendae, Semper v ivnm Al l ioni i , E r i t r i c l ii um nanum, Oreoch loa
pedemontana) . L exploration des grès dans les chaînes extérieures (Pizzo d’Ormea,
massif du Tournairet, massifs des Trois Plommes et de Fort Carra etc.) nous a fait
retrouver toutes ces espèces, avec une série d’autres silicicoles dont la présence hors
du noyau cristallin était peu fréquente, rare ou douteuse ( P e d i c u l a r i s ros t r a t a ,
Veronic a Al l ioni i , Achi l lea He rb a -Ro t a etc.). On peut presque dire que chaque
année a vu diminuer le nombre des espèces spéciales au noyau central si bien que
ce nombre est actuellement très restreint. Le phénomène est ici le même que poulies
noyaux précédemment examinés. Le grès des chaînes extérieures (massifs de
1) J a q u e t , Quelques plantes nouvelles, rares ou critiques du Canton de Fribourg (Bull.
Soc. frib. sc. nat., VII, p. 209—224, ann. 1899),
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refuge) a hébergé la flore silicicole pendant les temps glaciaires et en a conservé,
quand les conditions le permettaient, presque tons les éléments qui sont restes
juxtaposés à la flore calcicole dominante: d’où la richesse plus grande des chaînes
extérieures.
Il n’y a donc pas dans la richesse très grande des massifs périphériques un
phénomène spécial — par exemple au Désert de Platé dans les Alpes Lemaniennes,
lequel a servi de point de départ à cette étude - et dû à des migrations d'un ordre
spécial, mais un phénomène général qui a sa raison d être dans Ihistoiie des
flores alpines.
Fig. 7. Carte pour servir à l ’intelligence de le réimmigration postglaciaire de la flore
alpine dans le massif cristallin central des Alpes maritimes.
2. Les limites d’accommodation des plantes alpines et les reliques glaciaires.
— Les plantes alpines ont parfois laissé, sons la forme de colonies, des traces de leiu
passage dans les voies valléculaires ou sur des sommets d'altitude inférieure à l’habitat
normal. Ces colonies erratiques sont communément désignées sous le nom de reliques
glaciaires. Elles sont utiles comme confirmation des données historiques tii’ees de la
géologie et de la phytogéographie, à condition que l’on distingue nettement entre les
reliques proprement dites et les transports récents (graines charriées par les sables
des rivières par exemple, ou descendues des hauteurs avec les torrents ourles ebouhs).
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