Il y
iiiterglaciaire (argiles, sables, loess etc.) représentée par diverses formations dont la
plus intéressante est la terrasse alluviale de Villcfranclie (Rhinocéros Mercki ,
El eji has ant iqi i i is, auxquels se mêlent les Rhinoce r o s t i chor hini is, El epha s
pr imigeni i i s et Cervi is tarandi is' ) . Le loess rhodanien, que nous avions jadis
einisagé comme postglaciaire'), jiaraît bien avoir été aussi interglaciaire. M. P e n c k
donne comme argument important à l’appui de cette thèse, le fait que le loess évite les
moraines de la dernière période glaciaire (Würm) et repose seulement sur l’erratique
plus ancien (Riss). Le profil de Eianne le montre intercalé entre les deux erratiques®).
S il en est toujours ainsi, le loess rhodanien doit correspondre à ia phase la jihis
continentale de la dernière période interglaciaire, à cause des caractères éoliens de
cette formation et aussi à cause de l’abondante faune de mollusques terrestres qu’elle
renferme.
D autre part, les limites des deux périodes d’extension des glaciers sont
généralement déterminées: pour la dernière période glaciaire jiar des allindons formant
des basses-terrasses, jioiir la jiériode antérieure (celle d’extension glaciaire maximale)
par des haiites-terrasses.
Cette orientation préliminaire était nécessaire pour aborder les questions qui
sont cajutales jioiir le botaniste, lorsque celui-ci cherche à reconstituer l’histoire des
mouvements floristiques, et qui ont abouti à la iihytogéograj.hie actuellement réalisée
dans les Aljies occidentales.
Ces questions sont les suivantes:
1°. Quelle a pu être l’intliience des périodes interglaciaires sur la distribution
actuelle des flores dans les Alpes occidentales?
2 °. Quelles ont été les limites d’extension maximale de la dernière glaciatioiPy
A quelle hauteur se sont trouvées à, cette époque les lignes les plus inférieures des
neiges permanentes dans nos divers massifs?
En ce qui concerne la première question, nous répondons, aujourd’hui comme
en 1890'), que l’intluence des périodes interglaciaires sur la distribution actuelle des
flores dans les Alpes occidentales a été pour ainsi dire mille.
^ On peut d abord passer sous silence les périodes interglaciaires (jui ont séjiaré
les iieriodes glaciaires 1 , y et 3 (Günz, Mindel et Riss). Nous ignorons, en effet,
de la façon la plus complète (jiielle végétation occiqiait les vallées à ces époques dans
les Alpes occidentales, faute de fossiles. Nous ne savons rien sur l’extension de cette
vegetation. Enfin, et c’est là le point essentiel, cette végétation a été lialayée des
eiritoires quelle occupait par la grande extension des glaciers de la troisième
periode_ (Riss). On ne saurait admettre qu’il en soit resté (jiielque chose lors de
1 extension maximale des glaciers. En effet, le glacier rhodanien déposait à cette
« tÜ - quaternaires de Yillefranci.o (Ttliône) (Comptes rend
Ac. Se. Pans, 3 1 , I, ann. 1 8 9 8 ). - S a v o y e , Le Beaujolais préhistorique, ann. 18 9 - >i N n n
B r u c k x e b , op. cit. p . 6 6 9 - 6 7 1 , ann. 1 9 0 1 . i . o m . u . x c k u.
2 ) B r iq u e t , R e c h e r c h e s s u r l a f lo r e d u d i s t r i c t s a v o is ie n e tc ,, ]> 4 6 a n n 1 8 9 0
T«,„e .XXIl’l . Z n Z S ) “ “ ‘° “ »« Neud.MG,
4 ) B r iq u e t , Reclierclies sur la flore d u district savoisien etc., ]>, 3 1 .
m
époque des moraines terminales sur le pourtour d’un arc de cercle immense qui
touchait à Bourg, Lyon et Vienne. Plus au sud, iin rameau s’avançait à l’ouest de
Voiron et couvrait le plateau de Bièvre. La glace s’élevait à 1200 mètres au passage
de la deuxième chaîne du Jura. Les vallées du Jura méridional (Valserine, Ain etc.)
portaient des glaciers locaux. Les blocs erratiques rhodaniens atteignaient encore
1100 mètres au Mollard-de-Don, sommet qui ne dépassait la surface du glacier que
de 119 mètres. Enfin, près d’Ambérieii, le glacier atteignait encore l’altitude de
700 mètres. Il résulte de cela que toute la végétation interglaciaire des vallées a
été refoulée en aval de l'hémicyle Bourg-Lyon-Vienne, et que les flores alpines n’ont
j)ii se maintenir (jiie dans la région de bordure de cet hémicycle.
Il en a été de même sur le versant italien. La Doria Riparia poussait ses
moraines terminales jusqu’à Rivoli: le glacier de la Doire Baltée, dépassant Ivrée,
n’était plus séjiaré que d’iine (jiiinzaine de kilomètres de Turin. — Des faits analogues,
plus prononcés encore, caractérisent tonte la région insubrienne.
Les faits ont été un peu différents en ce qui concerne les glaciers plus
méridionaux des Alpes jirovençales et maritimes. Ceux-ci — nous reviendrons sur
Ce point — n’ont jamais pris un développement pareil. Leurs variations, correspondant
aux différentes phases cliniatériques, ont été accompagnées de déplacements bien moins
marqués dans les limites occupées par la végétation.
Nous arrivons à l'examen de la dernière période interglaciaire. Sur celle-ci
aussi les documents sont extrêmement maigres dans les Alpes occidentales. M. K illian
a signalé à Entraigiies, non loin de S' Jean de Maiirienne, au coeur de la Savoie,
des tufs interglaciaires de cette époijiie, (jiii montrent une flore arborescente très
semblable à celle qui y existe encore aujourd’hui'). Seuls, selon M. de W e t t s t e i n '),
les Car pi ni i s Bet u l u s et Me s p i l u s g e rma n i c a indiqueraient un climat un peu
plus clément qu’actuellement. Et encore, la différence n’est elle pas grande: ces deux
espèces atteignent actuellement l’altitude de 1000 mètres dans le Jura savoisien
(M‘ Grelle!). Tout ce que l’on jieut tirer de ces renseignements, c’est que la flore
interglaciaire des vallées dans les Alpes occidentales, ne différait pas sensiblement de
celle qui y existe aujourd’hui. Mais en eût-elle différé plus nettement — nous faisons
ici allusion au Rhodo d en d ro n pont i cum de la brèche de LIoettingen et du lac
d’Iseo — qne son influence sur la distribution actuelle des flores n’aurait pas encore
été bien grande.
En effet, la dernière période glaciaire a de nouveau poussé les glaciers
sur la presque totalité du territoire glacié antérieurement. Ainsi pour le glacier rhodanien,
les moraines frontales se sont arrêtées autour du plateau de Crémieux, d’oû
elles descendent rejoindre celles de l’Isère à la chaîne de Tullins. C’est dire que
toutes les chaînes jurassiques les plus méridionales étaient glaciées, l’abaissement de
la ligne moyenne des neiges persistantes étant d’environ 1200 mètres. — Les moraines
frontales du glacier de la Durance, au lieu d’atteindre Sisteron s’arrêtaient à une
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1) K i l l ia n e t F l i c h i î , d a n s P e n c k u. B r ü c k n e r , D ie A lp e n im E is z e i t a l t e r , p . 6 9 2 .
2) R . VON W e t t s t e in , a p . P e n c k u. B r ü c k n e r , op. c it. p . 69 3 .