11. Autres massifs orientaux. — Les Alpes Bergaiiiasques ont présenté des
caractères beaucoup plus favorables que ceux des Alpes insnbriennes. Ce n’est (pie pour le
bassin du lac d’Iseo qne les moraines ont été poussées jusque dans la iilaine. Les
glaciers des autres vallées s’arrêtaient bien jilus haut dans les vallées. Les territoires
montagneux qui ont pu servir de refuge aux flores alpines ont donc été étendus.
Il en est de même jilus à l’est. Sans doute, les amphithéâtres morainiques
du lac de Carde (atteignant Volta!), les moraines du bassin de la Piave (atteignant
Feltre et Vittorio), celles du bassin du Tagliamento (à (len de distance au nord
d'Udine) font sur le voyageur une imiiression d’autant plus grande (pie les ramparts
erratiques se dressent isolés sur une jilaine uniforme. Mais, en dehors de ces grands
bassins, les glaciers s'arrêtaient haut dans les vallées et laissaient un »Alpenvorland«
dépourvu de glaces très étendu. Ce caractère est très marqué entre le lac de Garde
et Udine (collines Eiiganéennes, montagnes Bériciennes, montagnes des XIII et des VII
Communes etc.) '). Il est certain qu'au point de vue de la conservation des flores
alpines pendant les temps glaciaires, toute la lisière méi’idionale des Alpes à l’est de
rinsiibrie, à l’exception des gi-ands bassins mentionnés ci-dessus, a joué un rôle capital
au moins conqiarable, ou peu s’en faut, à celui joué dans les Alpes occidentales palles
districts du Vercors et du Diois, et aussi favorable (jue les territoires de retraite
dans les Alpes Grées et Cottiennes du Piémont. La richesse en endérnismes des
versants S. des Aljies orientales le prouve d’ailleurs surabondamment.
12. Déplacements des flores alpines en dehors des Alpes. — On peut se
demander si pendant les temps glaciaires les rtores alpines n’ont jias pris pied hors
du iiérimètre des Alpes iiroprement dit: en d’autres termes, si la zone de refuge de
ces flores n'a pas englobé des régions avoisinantes.
Les nombreuses trouvailles faites dans l'Euro])e centrale, soit sous la forme
de reliques glaciaires, soit par le dépouillement des anciens niveaux des tourbièi-es,
ne laissent aucun donte sur ce point qu’une partie tout an moins de la flore alpine
sest étendue dans les plaines situées au nord des Alpes, où elle a trouvé des conditions
d’existence tantôt précaires tantôt favorables suivant l’intensité de la glaciation.
Mais cette solution jn-ésente surtout de l'intérêt pour les versants Nord de la chaîne
des Alpes. La question est pins difficile pour les Alpes occidentales.
Nous sommes arrivés plus haut (voy. p. 142) à la conclusion (]ue, les forêts
ayant suivi les glaciers du bassin du Rhône lors de leur retrait, les moraines terminales
, •. M
: ijl ;
■ 'W'î
si
1) C’est donc à tort, selon nous, (jne M"'® B r o c ic m a n n - J e r o s c h (op. cit. j). 103) a critiqué
MjM. C h o d a t et P a m r a n in i pour avoir voulu trouver des massifs de refuge sur ia liordure tiiéri-
dionaie des Aijies en leur opposant la forte glaciation du massif du Stelvio et du bassin du lac de
Garde pendant la dernière iiériode glaciaire (wttrmienne). Les auteurs n ’o n t p a s d é s i g n é l e m a s s if
du S t e l v io c om m e un m a s s if d e r e f u g e , mais comme u n e v o i e d e r é im m i g r a t io n s e c o n d
a ir e , analogue an.x cols de la chaîne méridionale du Valais, en quoi ils ont pleinement raison.
Quant aux indications relatives au bassin du lac de Garde, il s’agit sans aucun doute d’après tout
l ’exposé des auteurs, des chaînons non glaciés et du terrain lilire relativement considéralile situé sur
la bordure de la région du lac de Garde en général, et au-dessous de la ligne des neiges. Même si
1 application de détail faite jiar MM. Ch o d a t et P a m p a n in i manquait de précision, ce ne sm-ait
pas une raison pour rejeter le principe invoqué par aux, lequel nous paraît juste.
Fig. 4. Carte du terrain sur leiiuel un mélange des flores a puu s’opérer entre les Alpes
occidentales, le Jura et le Massif Central pendant la période glaciaire Rissienne.
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