(léii\6es dans des massifs éloignés. Si, ])ai- e.xemple. nous assistons à nii épanouissement
extraordinaire des genres Andr o s a c e , Pr i m u l a , Rhododendron. Pe d i c u l a r is et
antres, dans 1 Himalaya et le sud-ouest de la Chine, cela ne signitie pas nécessairement
(lue les types euroiiéeus doivent être originairement rattachés à ce foyer de production.
Cela peut simplement signifier que les espèces mères dont les types altitudinaires sont
dérivés ont été pins féconds en espèces-filles en Asie qu’en Europe.
^ C'est avec raison ipie K e r n e r '), parlant des patries successives (pii ont été
attribuées aux espèces altitudinaires à aire morcelée dans l'hémisphère boréal, a déclaré
que cette (piestion d’origine ne pouvait, dans l’état actuel de nos connaissances, être
tranchée avec certitude: les solutions se meuvent dans un cercle, une hypothèse pouvant
aussi bien être défendue qu'une autre').
2. üne deuxième théorie envisage 1 apparition d'une variation ou d’iine mutation,
aboutissant à une espèce dérivée an dépens d’une espèce mère, comme pouvant se
lirodiiire siimihanément sur plusieurs points de l’aire de cette es])èce mère. L'origine
d une même forme dérivée peut donc être monoto] ) iqne on polyt opique. Par consequent,
lorsque des difficultés se présentent pour expliipier les causes efficientes d’une
aire morcelee, il faut tenir compte, non seulement de migrations possibles dans des
conditmns de niihen antérieures favorables, mais encore de la production possible de
H meme tonne en des points différents et éloignés (W e t t e r h a n , M u c h , B o n n i e r ,
S a p o r t a et M a r io n , F a l s a n , NAg e e i et P e t e r , B r iq u e t , F . E . C l e m e n t s etc.).
^ Nous n avons pas l'intention d'entrer ici dans la discussion détaillée de cette
explication qui doit, selon nous, toujours entrer en ligne de compte lorsipi’il s’agit
de résoudre des (piestions de ce genre. Il faudrait pour cela disposer de plus d’espace
(jue le sujet ici traité n’en comporte. La possibilité, et même la certitude, de l'existence
du processus de dévelopiiemeiit polytopique ppi’il faut se garder de confondre avec
•in (levelopjiement polypl iylét iqi ie) s’impose au botaniste qui étudie un groupe
critique quelconque; elle est entrée dans le domaine des possibilités expérimentales
depuis que les faits de mutation ont reçu de De V r i e s Q et d’autre chercheurs
1) Ke en er , rflanzenleben, Bd. II, p. 838, ann. 1891.
, p (pii se ])lace exclusivement sur le terrain de la théorie
assupie (0]). cit. p. R — 18), après avoir conscienciensenient énuméré et classé la série bigarrée des
hypotheses sur 1 origine des éléments boréaux-alpins (op. 126), conclut en disant .pie dans beanconp
cas »011 n arrivera jamais à des connaissances certaines et (pi'il faudra se contenter de con-
c usions liai ana ogie« (I. c. p. )2 9 ). Il est intéressant de rapprocher ce résultat peu brillant d’nn antre
passage dans le.piel rantciir dit merveille des résultats féconds issus de l'application de la théorie
.ssupie op. cit. p. 115). Jns.pi'à ])résent cette fécondité s’est surtout manifestée par le nombre
ce s iy])otheses coiRradictoires; c’est là ce ipii ressort le plus nettement de l’exposé de l ’auteur.
3 ) D e Vr j e s , D ie M i i t a t io n s th e o r i e . 2 v o ls , in 8. L e ip z ig 1901 e t 1 9 0 3 . - A u m om e n t
o n n o u s t e rm in io n s le n iam i s c r i t d e n o s R e c h e r c h e s s u r l a f l o r e d e s m o n t a g n e s d e l a C o r s e
e s e s o i i g i n e s (1 9 0 1 ) - d a n s le s (p ie lle s n o u s a v o n s c h e r c h é à m o n t r e r le r ô l e (p ie le p o ly to p ism e
n i j o n e i ( a n s e c é v e lo p p e n i e n t d e d iv e r s e s e s p è c e s — n o u s n e c o n n a is s io n s e n c o r e d e M D e Y r ie s
q u e sa c om n n .n ic a ti,) !! p r é l im in a i r e f a i t e à H am b o u r g (D ie M n t a tio n e n n n d d ie M n t a t io n s p e r io d e n Inli
s e i n n g d e r A r t e n , 1 9 0 1 ). N o u s n e p o u v io n s , d ’a p r è s c e t t e c om m u n ic a tio n p r é l im in a i r e , s a i s i r
te la p o r t é e d e s f a its t r è s s o m m a i r em e n t d é c r i t s p a r l ’a n t e n r , c e (pii e x j i l iq n e q u e n o u s n ’a y o n s
p a s a lo r s e n v is a g e c e c ô té d e l a ip ie s tio n .
tonte l’attention qu’ils méritent'). Sans donte la vérification d’nn déveloitpement polyto-
lii.pie dans iin cas donné suitpose une préiiaration antérieure dans ce genre d’études
(pie seule une iiratiqne sérieuse de la systématique de détail ])eut donner. Il ne
suffit lias, ])our éliminer cette explication de poser de vagues questions générales du
genre de celles (pie M“® B r o c k m a n n - J e r o s c h à présentées dans sa »critiipie« de la
»théorie« polytopiipie '). Il faut prendre, les uns après les autres, les exemples
précis de dévelop])ement polytopiiine ipii ont été cités et démontrer d’une façon
])éremptoire (prils reposent sur des eri-eurs d’observation ou (pi’ils ont été mal interprétés.
La critique de M. J e r o s c h ne contient pas même les éléments d’une semblable
réfutation: elle laisse la (piestion intacte®).
S a p o r t a et Ma r io n ') estiment (pie le lentisque, le myrte et une foule
d’autres plantes méditei'ranéennes, n’auraient jamais pu se maintenir en Provence,
si on admet pendant les temps (piaternaires un abaissement de température du genre
de celui (iiii aurait permis à la région aliiine des Alpes et des Pyrénées d’emprunter
directement des éléments floraux à l’extrême nord. Ils reconnaissent bien que, surtout
à la faveur des tourbières, des relations ont pu s’établir entre le nord de
l’Europe et les Alpes. Mais ils pensent que les espèces signalées jiiS(iu’ à présent
dans les tourbes fossiles, en nombre restreint, ne suffisent pas pour généraliser ce
mode de migration, ni pour exifiiquer tons les rapports. Pour eux, les tyjies arctico-
alpins représentent cette partie de la végétation psycbropliile tertiaire qui a occupé
d’abord les massifs montagneux avant l’apparition des neiges permanentes, soit autour
du pôle, soit à l’intérieur de la zone boréale. — Nous même®), nous avons ajouté
d'autres objections: insuffisance du climat glaciaire pour expli(iuer des échanges avec
le Taurus de Cilicie, qui n’offre aucune trace de glaciation, avec les chaînes arméniennes,
celles du sud de la Perse, etc. Nous en avons conclu (pie les deux processus (mono-
topi(iiie avec migi'ation; polytopiipie sans migration nécessaire) avaient probablement
été à l'oeuvre ajoutant que l’on doi t d i s c u t e r dans chaque cas p a r t i c u l i e r
l a q u e l l e de ces deux a l t e rn a t i v e s est la plus vraisem b l a b l e , mais (jne
1) l'o y . sur le ])olytopisine expériiiiental dos Oenotlières le récent travail de M a (' D o u g a i . ,
Y a k ., Siiui.E et S m a l i ., Mutants and hybrids of the Oenotheras (Carnegie Institution of Washington,
]mhl. No 24, Washington 1905).
2 ) .T e u o s c h , op. cit. ]). 12—18.
3) Bien ([u’ ayant mentionné an comnienceinent do son livre les premiers anlenrs de la
théorie polytopiipie, Mme B e o c ik m a n n - . I e r o s c h nous fait ensuite l’honneur de nous citer comme
seul auteur de l ’apiilication du iirocessns jiolytoiiiiine an jirohlèmo de l'origine de certaines espèces
horéales-al])ines. En réalité la priorité on revient principalement à Saporta et Marion, dont l’onvrage
ne figure même pas dans la bibliographie de l ’autenr. Nous aurons d’antres exemples à citer des
lacunes présentées ])ar le livre de l\I"'o B e o c k m a n n - J e k o s c h en ce (pii concerne les aiitenrs de
langue française, on des cas fré(pients dans lesquels leurs idées (les nôtres en particulier) sont présentées
sons une forme tout à fait inexacte. Nous ne pouvons nous expliquer ces déficits, dans un
travail d’ailleurs de très grand mérite, (pie jiar une connaissance insuffisante de la langue française.
4) S a p o r t a et M a r i o n , L’Evolution du règne végétal, Tome II, ]i. 208 -214, ann. 1885.
5) Hiuin'ET, Recherches etc. ]i. 2 1—24, ann. 1890.
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