A
dans l’é ta t act uel de la science, on ne peu t dans la pl u pa r t des cas donne r
le r é s u l t a t de cet te discussion que comme une i i r o b a b i l i t é ').
( ette coiiclnsioii est encore la nôtre aujonrd' liui. Nous envisageons le
l)roblème de l'oi-igine géographique des éléments árctico-ali)ius et des éléments
altitudinaires à aire morcelée entre les massifs montagneux de l’Eni'asie en généi-al,
comme apiiartenant a la p réh i s t o i r e des rtores alpines, et non pas à l’h i s t o i re
proprement dite i)arce(pi’elle n’est pas actuellement snscejitible d’une solution cei taine.
8. L'infliienco des phases glaeiaires et iiiterglaciaires sur la distribution des
flores alpines.
Dans 1 introduction au beau livi-e ,.Die Aljien im Eiszeitalter“ de P e n c k et
B r ü c k n e r . m. P e n c k écrit ceci: »11 ya dix-huit ans, la doctrine de la réjiétition
des glaciations n avait que peu d adliéreiits« '). On jieut dii-e ¡pie, en ce qui concerne
les Alpes occidentales, les }»'ogrès de la docti'ine des glaciations distinctes sont encoi-e
I)lus récents (pie cela. Pm effet, le giaciairiste français le ])lus documenté et le jdus
zélé, I a l s a n . a l’csumé en 1889 ses l'echcrches, ainsi (pie celles de C h a n t r e , de B e n o ît ,
de Lo r y . (1 A p l h . F a v r e et d autres, dans un livre classi.pie (pii conclut à ru ii i té de la
période glaciaire dans le bassin du Rhône®). Les alluvions et les lignites iiitei'glaciaires
étaient envisagés par lui comme dûs à des oscillations ou phases de recul et d’avance siic-
cessi\es du glacier rhodanien. Et il faut avouer (pie la distinction entre une jihase
interglaciaire et une simple oscillation est bien difficile, surtout dans les Alpes occidentales.
Il ne faut rien moins (pie 1 exjiérience consommée acquise dans des régions
oû cette distinction est plus aisée, par des géologues comme MM. P e n c k et B r ü c k n e r .
jioiir pouvoir s attaquer avec succès à l’analyse stratigraphiipie du ([uaternaire dans
des régions qui ont déjiisté l’habilité d’une série de chercheurs locaux ').
La flore et la faune décelées par Létiide des déjiôts interglaciaires ne représentent
i)our F a l s a n et son école (pie celles dévelojipées en aval des glaciei's et
fossilisües au cours (rime oscillation de ce dernier. Elles peuvent donc servir à
caractériser le climat qui régnait en aval des régions atteintes par la glaciation.
1) B r i q u e t , I. c. p. 2 ü. — B r o c k m a n n - J e r o s c h (o]). cit. j). 126) h o r s .ittribuo
l’oiRiuon suivante: „Yerwandtscliaft der nordischen nnd al])inen Floren n n r zu in k lo in e n T e l l
bistorisch-genotiscli hegriindet, sondern lia n ii t s a c ld ic h anf ])olyto])or Kntstolinng begründet,“ Nous
n ayons rien dit de semblable en 1890, ayant renoncé à ce moment à faire ]ionr les Alpes une sé])aration
entre les types immigrés e t les ty])os non immigrés. Nous déclinons donc toute rosixmsabilité
pour les mots soulignés ci-dossns, lesipicls supposent une statistiipie ipie nous avions alors estimée
impossilile. En 1901 (Becherclies sur la flore des montagnes do la Corse et ses origines ]). 72 e t.
sun., ann. 1901), nous avons proposé l’hypothèse d’une origine i)olytoi)i(]ne pour 24 os])ècos horéalesalpines
(sur environ 160 espèces communes aux Afiies, aux régions horéales-arctiiines et aux montao-nes
du nord de l’Asie). ®
2) P e n c k n. B r ü c k n e r , Die Alpen im Eiszeitalter, ji. 3 , ann. 1901.
3) F a l s a n , La période glaciaire, j). 2 4 4 , ann. 1889.
Actuellement encore, plusieurs géologues français continuent à considérer l ’ensemble des
pots alluviaux ou hgnitifères intercalés dans l’erratique comme provenant de phases d’oscillations
pendant la progi-ession ou la régression du glacier rhodanien (voy. P e n c k u. B r ü c k n e r , op. cit.
p. <Ü0).
En 1 8 9 0 . (]iielqnes mois ajirès l’aiiparition du livre de F a l sa n . nous résumions
nos études sur une iiartie des Alpes occidentales et nous n’avions alors aucune raison
pour ne pas adopter les conclusions unitaires du standard work du premier giaciairiste
de la région'). Nous faisions d'ailleurs d’exi»resses reserves') en ce qui concerne les
autres parties des Alpes®).
Aujourd’ hui, nos idées se sont notablement modifiées, non seulement iiar
suite des ])iiblications ipii se sont succédées et des faits nouveaux ipi’elles ont ajijiortés,
mais encore par suite d’un examen personnel de plusieurs localités ti-aitées d’une façon
lient être troj) sommaire par F a l s a n .
Actuellement, MM. P e n c k et B r ü c k n e r distinguent (piatre périodes glaciaires
successives, appelées jiériodes günzienne, mindélienne, rissienne et würmienne'). Ces
(piatre jiériodes glaciaires, comportant des phases de grande extension des glaciers
sont séparées par des périodes interglaciaires correspondant à un recul assez puissant
et assez prolongé des glaciers pour avoir permis le dépôt, entres les terrains erratiiiiies et
jusque dans l’intérieur des Aljies, d’alliivions, de lignites, de loess etc. Ces géologues
l'econiiaisseiit (pie la distinction de ces diverses jiériodes est excessivement difficile
dans le (juaternaire rhodanien, dont le développement, dejHiis le Haiit-Valais jusqii’
à Lyon, est jioiirtant énorme. Ces difficultés sont si grandes (jiie M. B r ü c k n e r
lui-même n’a pas attribué d’iine façon positive à une jiériode déterminée jilusieiirs
dépôts interglaciaires. H se borne, par exemple, à dire (jiie les conglomérats
interglaciaires des gorges de Bioge (Drance) sont très anciens®). Nous même, nous
avons examiné ces conglomérats très souvent et sur toute leur étendue accessible:
nous ne sommes jamais arrivé à nous faire une opinion certaine même sur la (jues-
tioii de savoir s’il s’agissait là d’un phénomène local, produit jiendant une jihase de
recul et d’avance du glacier, ou d’un déjiôt témoin d’une longue période alluviale
interglaciaii-e.
Les trois périodes de Günz, de Mindel et de Riss, forment dans les Aljies
occidentales un ensemble quasi-inextricable. Nous voulons bien admettre réijuivalence
de cet ensemble avec les périodes jiliis distinctement stratigrapiiiées sur le vei’sant N.
des Aljies, mais sans oseï- entrer, provisoirement, dans le détail des parallélismes.
Il en est tout autrement de la dernière jiériode glaciaire, la période würmienne.
Celle-ci est séjiarée de la masse des terrains erratiques plus anciens jiai- une jihase
1) B k k i u e t , Recherches sur la flore du district savoisien etc., ]). 30.
2 ) B r u îu i ît , 1. c.
3) Sur ce ¡loint encore M ‘»e R r o c k m a n n - J e r o s c h (o]i. cit. ]i. 107—109) nous fait à tort
l’honneur de nous attribuer la ])aternité de données que nous avons tontes einiiruntées aux glaciairistes
français, et en ])articulier à Faisan, dont les écrits ne sont luême pas mentionnés dans sa hihliogra])hie.
Selon l’auteur, nous occujions une situation isolée iiarini les naturalistes par les idées singulières que
nous avons développées en 1890 sur le climat, la flore et la faune des tenpis quaternaires dans les
Alpes occidentales. Cette affirmation ne pourra que ])araîtro bizarre îi ceux (pii, connaissant les écrits
do Falsan, ont retrouvé dans notre mémoire la ])!npart de ses conclusions. Nous avons pourtant ])ris
soin de toujours citer nos sources.
4 ) P e n c k n. B r ü c k n e r , Die Alpen im Eiszeitalter, p. 109—111, ann. 1901.
5) P e n c k u. B r ü c k n e r , op. cit. p. 563.
' f e r «
L Î ; î i w-l"