rout le versant W. .les massifs du Vercors et du Diois étaient presque dépourvus de
glaces. An sud de Grenoble, la limite moyenne des neiges permanentes se surélevait
subitement à 1400 mètres; les langues glaciaires e.xtrêmes descendaient seulement
a 1000 metres; toutes les cimes inférieures à 1(!00 mètres étaient dépourvues
de glaciers. Le \'ercors, et surtout le Diois ont donc pu fournir à la réimmigration
dans les bassins précités une base étendue et très variée. Un examen attentif de
cette jiartie des Alpes décèle à l’époque actuelle des dores bien différentes D’un
cote les préalpes dauphinoises du Vercors et du Diois, puis le Dévoluy, essentiellement
calcaires, présentent déjà toute une série des tjqies caldcóles endémiques dans
les Alpes occidentales (Be r a r d i a snbacanl i s , He r a c l enm mi n imum, Campanu l a
i lionii, Ery n g ium Spina -a l ba , Gali nm me ga l o spe rmnm etc.). D'autre part
ce sont les massifs cristallins de Belledonne et du Pelvonx à dore sans donte plus
vanee que les massifs granitiques plus septentrionaux, mais monotones à cause de
de lunitormité cristalline du sous-sol (types saillants; Er i t r i c l i i u m nannm, Sans -
s u r e a discol or etc.). Enñn, la Tarentaise et la Maiirieiine offrent une flore qui a de
nombreuses analogies avec les Alpes du Valais et de le Vallée d’Aoste (Senecio
nni f lor i is, Pot e n t i l l a pennsy lvan i ca . Sa p o n a r i a Int e a , Cor t u s a Mat t h i o l i
Grei i i s j i ib a t a , S c i r p n s a l p i n u s etc.).
La différenciation actuelle de ces territoires floristiques naturels a été une
oeuvre de longue haleine. On peut dire d’une façon générale qne le Vercors et le
Diois_correspondent aux colonisations les plus anciennes, qne la végétation des
inassits de Belledonne et du Pelvoux consiste essentiellement en formations calcifoges
derivees des massifs de refuge. Quant aux voies valléculaires de l’Isère et de l ’Arc
p us difficilement accessibles, leur richesse actuelle doit été attribuée à une immigration
p us recente venue des vallées d'Aoste et de Suze, opinion qui a été défendue par
M. Chodat ') et qui s’impose inéluctablement à l’observateur.
A Bassin de la Durance. - Ici, les massifs de refuge comiirennent les vastes
suitaces du Diois et des basses alpes provençales, avec les conditions biologiques les
p lis vanees (calcaires, molasses (grès) alpines, etc.). Déjà dans le bassin de la Durance les
glaciations successives ont commencé à ne produire (jne des oscillations dans ’ les
mutes supérieures des forêts, sans entraîner de très grands déplacements de flores
La flmite des neiges permanentes a oscillé autour de 1800 mètres dans l’intérieur et
( _000 metres vers 1 extérieur. On ne saurait s’étonner d’après cela si les flores
qui dependent de ce bassin atteignent un degré de richesse extraordinaire. En
procédant de 1 extérieur à l’intérieur, dépendent de cette voie valléculaire: a) les
prealpes provençales (M' Ventonx, Montagne de Lure etc.) laissées intactes par la
gaciation, b) le Champsaur et le Gapençais (au moins en partie); c) le Briançonnais;
( ) les hantes alpes de Provence (en partie). Les massifs .pii dépendent de ce bassin
d nnmigration contiennent la presque totalité des endérnismes des Alpes occidentales-
leui nchesse n est guere dépassée qne par celle des Alpes maritimes. Les parties
P C h o d a t , Remarques de géographie botanique etc., p . CCXCIX—CCCI (Bull soc hot
I t . t. XLI, e.. IS86„ C r o b x t « Pxmpwbik.,. s,„. la m o L ü o n J e , p la n ,., J , -1 ,,e ai., ■„
orientales etc., p. 50 (Le Glohe, t. XLI, ann. 1902). ^
supérieures qui sont dans la dépendance de ce bassin ont été aussi, comme celles de
la Savoie, manifestement influencées ultérieurement par les Alpes Grées italiennes
( A s t r a galu s
a l o p e c u r o i -
Secteur) derefuge de) floreo alplneo etoabalpoineô.
de s , P o t en t i l l a
ëectearà enllérernentcompriâ datw la region de) forèb;foT -
mult i f i d a etc.).
malionâ infeneiirè) vanceà.
4. Alpes provençales
Limite) d o grand) glacier) de
xxxxxKj^ Vijye tOLirmieniie.
^Ligne) de reuwnigra-
> tion,pootglaciaire.
et maritimes,
versant
S. — Les caractères
mentionnés
pour le bassin
précédent sont
ici beaucoup plus
prononcés. La
limite des neiges
persistantes, vu
le rapprochement
de la mer,
est ici de 2000
à 1800 mètres.
De même, à
l’époque actuelle
la limite des
neiges persistantes
est un peu
moins élevée
dans les Alpes
maritimes que
dans les hautes
alpes provençales,
et elle descend
de l’ouest
à l’est. Toute
la flore alpine a
pu se maintenir
pendant les
temps glaciaires.
Il existe en effet
une zone de refuge
Fig. 2. Carte du terrain de réimniigration jiostglaciaire des flores
aljiines à jiartir des massifs de refuge du Sud-ouest (Vercors, Diois, jiréaljies
et aljies Provençales).
extrêmement large entre la grande chaîne et la mer, zone qui n’a jamais été
glaciée; seules les parties supérieures des vallées de la Bléone, du Verdón, du Var,
de la Tinée. de la Vésubie, de la Roja etc., contenaient des langues glaciaires. Les
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