indiquent assez par leur ensemble, qu’on y célébra autrefois
les anciens mystères de l’Egypte (i).
(1) Nous trouvons* dans l'Histoire de L'expédition française en Egypte,
tome 7, chapitre VII, une description exacte de ce labyrinthe, donnée par
Costaz. Voici comment s’expriment les rédacteurs de cet ouvrage : « Cette
grotte se trouve à la distance de sept cents mètres, au N. N. E. du tombeau
d’Osymandias (Ramesseïon) ; son entrée fait face au Nil. Un espace
découvert qui a été taillé dans le roc, et un vestibule aussi à ciel ouvert,
conduisent dans vingt-huit pièces souterraines, dont quelques-unes ont
cinquante et jusqu’à quatre-vingt pieds de longueur. Le plus grand nombre
de ces galeries est de plain-pied; mais quelques unes appartiennent à
un étage supérieur auquel on arrive par un escalier assez deux, composé
de cipquante-six marches et de deux paliers.
» Au pied même de l’escalier, est un puits profond de vingt-huit pieds,
coupé au milieu de sa hauteur par une ouverture qui aboutit à une petite
salle régulière et décorée comme le reste de la grotte. Deux autres puits
existent, l’un dans la salle supérieure, l’autre au fond d’une galerie faisant
retour en, équerre, de telle sorte que la même excavation dans la montagne
comprend trois étages de souterrains. Le travail de ces cryptes
atteste des soins infinis;, les parois des murs sont toutes dressées verticalement,
les galeries s’emmanchent avec symétrie ; les çiels sont quelquefois
à plafonds droits, d’autres fois en voussures gracieuses. Quelques
piliers debout ont été façonnés dans le roc vif. Les portes qui séparent
les pièces sont d’une proportion convenable; les chambranles ont été
maintenus avec un aplomb parfait, et les linteaux sont coupés avec pureté.
Toute la surface intérieure dés galeries est couverte d’hiéroglyphes, tantôt
en relief, tantôt en creux, mais toujours d’une exécution parfaite. La matière
du rocher, blanche, calcaire et tendre, s’y prêtait admirablement,
et, quand, çà et là se présentaient quelques masses siliceuses, l’ouvrier les-
brisait jusqu’à une certaine profondeur, plaquait ensuite un morceau de
calcaire en dissimulant les joints ; puis continuait sur cette paroi rapportée,
les délicatesses de ses sculptures.
» Ce fut à la nuit et à la lueur de flambeaux, que Costaz pénétra dans
cette grotte qu’il appela syringe, d’après l’indication peu précise pourtant
d’un passage de Pausanias. Quoique çà et là, quelques débris de momies
fissent la preuve d’un lieu consacré aux sépultures, toutefois, comme ces
objets y étaient beaucoup plus rares qu’au sein des autres cryptes, notre
savant voulut plutôt yoir dans ces grandes galeries souterraines, un antre
Près du Deïr el-Bâhri, sont les hypogées d’el-Assasif
qui présentent une disposition que nous n’avions pas
encore observée à Thêbes. Ils ne sont pas creusés dans
le rocher, mais au milieu de la plaine même. Dans
une cour entourée de murs en briques et ornée de colonnes,
est un escalier qui conduit dans les souterrains.
Ceux-ci sont composés d’une suite de galeries, chambres
et salles, dont les parois sont couvertes d’inscriptions
hiéroglyphiques, de sculptures peintes. Plusieurs sont
extrêmement vastes ; un a au moins huit cents pieds
depuis la porte d’entrée jusqu’à l’extrémité. D’Oultre-
mont et moi, nous avons voulu le visiter ; après avoir
parcouru quelques salles, nous avons dû rétrograder,
tellèment nous y respirions un air infect. On n’a pas
su nous dire quelle en était la cause. Tout paraissait
assez dégradé ; le sol était jonché de pierres. Ce tombeau
est celui d’un prêtre attaché à la maison d’un Roi dont
le nom n’est pas indiqué.
Les flancs des deux collines qui bornent la vallée
dans laquelle est situé le Deïr el-Bâhri, sont percés
d’une multitude d’hypogées parmi lesquels plusieurs sont
très-remarquabïes. Ils appartiennent à des Rois de diverses
dynasties. Le principal est celui de ce fameux Touthdestiné
à rendre des oracles ou à célébrer des mystères. Peut-être, avec
plus de raison, pourrait-on y trouver un réceptacle de sépultures privilégiées,
ce qui expliquerait à la fois, et la rareté des momies et la magnificence
du local. »