donc les appareils inamovibles, ils les ont fréquemment
vu appliquer, et néanmoins ils les dédaignent. En vain
je leur ai représenté que ces individus retenus immobiles
sur un lit de douleur, pendant plusieurs semaines, plusieurs
mois, pourraient se promener au moyen de béquilles
, et n’auraient plus à redouter les dangers qui
résultent d’un décubitus longtemps prolongé et d’un
défaut d’exerciçe.
La mortalité à l’hôpital européen, est de quatre à cinq
sur cent malades.
En résumé, l’impression que m'a produite la visite
de cet, hôpital, a été favorable. Certainement dans mon
appréciation, je viens de faire une large part à la critique,
car on ne peut approuver ce qui évidemment
laisse à désirer, mais les constructions nouvelles, l’adjonction
d’un grand jardin à l’usage des malades, apporteront
une notable amélioration. On ne doit pas ici
perdre de vue que cet hôpital est une création toute récente,
et que pour parvenir au résultat déjà obtenu, il a
fallu de la part de ceux qui en ont conçu l’idée et qui
1 ont réalisée, une forte somme de dévouement et de sacrifices.
-
L hôpital arabe est une ancienne caserne composée
d un rez-de-chaussée consistant en un carré avec galeries.
La cour centrale est vaste, mais nue et nullement appropriée
à sa destination, de sorte que les malades ne
pouvant s’y garantir des ardeurs du soleil, sont obligés
de se promener dans les galeries ou de rester dans les
chambres. Cëlles-ci sont vastes, assez hautes, n’ayant
d’autres ventilateurs que les portes et les fenêtres. Elles
m’ont paru assez bien tenues. Les lits sont en fer et très-
bas. La fourniture se compose d’un minee matelas de
• quelques pouces d’épaisseur, de draps et d’une couverture
en laine ; il n’y a ni rideaux, ni moustiquaire.
Une salle occupée par trois officiers, ne présentait absolument
aucune différence avec lés autres. Les lieux d’aisance
sont infects et dégoûtants. Ils n’ont pas de siège,
mais seulement quelques trous pratiqués dans le sol.
Les médecins cherchaient à justifier cet état, en invoquant
une prescription de la loi de Mahomet qui défend
aux croyants de s’asseoir sur le siège d’un lieu d’aisance.
Je dois dire que j’ai retrouvé cette disposition des lieux
d’aisance , dans la barque du Vice-Roi mise à la disposition
de Son Altesse Royale Monseigneur le Duc de
Brabant, poux son voyage du Ml.
Le service de cet hôpital est confié à trois médecins et
un pharmacien, qui ont sous leurs ordres, plusieurs adjoints.
Un directeur et un sous-directeur sont chargés
de l’administration. Tous ces messieurs avaient été prévenus
de ma visite et m’attendaient. Le médecin en chef
chargé du sendee de la chirurgie, est un anglais nommé
Ogliway.
Les malades sont classés par genre de maladies : les
fiévreux, les blessés, les ophthalmiques, les vénériens, les