geur de quelques pieds. Le granit a entièrement disparu,
le grès s’élève en cônes et pyramides. Ces masses de rochers
, de hauteur inégale, placées à diverses distances,
devant, derrière et sur les côtés, laissent entre elles des
espaces vides. Tout cet ensemble forme une perspective
réellement admirable.
A deux heures au-dessus d’Abou-Hôr, est le village de
Dandour ou Dindour situé sur la rive occidentale. Tout
vis-à-vis, sur l’autre rive, est un petit temple entouré
de quelques misérables huttes. Il se compose d’un pylône
ouvrant sur une cour entourée d’un mur très-bas, d’un
portique suivi de deux salles, et de l’adyton. Au plafond
du portique, est seulpté le globe ailé ou l’oeuf du monde.
Derrière l’adyton, est une petite chambre dans laquelle
on ne peut pénétrer, car elle n’a d’autre ouverture apparente
qu’une espèce de soupirail.
Dans le rocher, au-dessus du temple, est une grotte
précédée d’un vestibule ; on y voit des inscriptions et les
lettres symboliques A x a . Cette grotte fut probablement
habitée par des chrétiens.
•Sur la rive occidentale encore, dans une large plaine
qui n’a pas moins d’une demi-lieue de longueur, est Gherf-
Hosseïn, l’ancienne Tutzis. On y voit un temple auquel
on n’arrive qu’en passant sur des monceaux de décombres
d’une ville détruite. Un escalier qui avait été décoré de
statues et de sphynx dont on ne trouvé plus que des débris
, conduit à ce temple qui est creusé dans le roc ,
excepté le portique. Sa façade est soutenue par six colonnes,
et les côtés par cinq pilastres taillés dans le roc.
A chaque pilier est adossé un colosse de dix-huit pieds
de hauteur. Un grand portail conduit de ce portique au
pronaos qui a quarante-six pieds de long, trente-cinq de
large et vingt-deux de haut (Legh). Il est soutenu par
deux rangs de pilastres énormes, sans chapiteaux, trois
de chaque côté. Devant chaque pilastre, est debout un
colosse de vingt pieds de hauteur. Dans les parois latérales
, sont creusées quatre niches, dans lesquelles sont,
en relief, deux statues d’hommes et deux de femmes.
Dans la seconde salle ou sékos qui a trente-quatre pieds
de largeur et quatorze de longueur (Legh), s’élèvent deux
énormes piliers à côté desquels sont creusés deux caveaux
probablement destinés à recevoir des morts. Vient ensuite
l’adyton qui à deux petites chambres latérales. La
paroi du fond est garnie d’un banc taillé dans le roc et
sur lequel sont assises quatre figures colossales aussi taillées
dans le roc. D’après Legh, elles, représenteraient
Osiris, Isis, Apis et Sérapis. Ce qui est regrettable,
c’est que toutes les peintures, les sculptures, sont entièrement
détruites, et effacées ; ce temple sert aujourd’hui
de demeure à des bergers qui y établent leurs troupeaux
et v allument des feux. •/W
adi-Dakkèh, qui est peut-être l’ancienne Pselchis,
se trouve dans une plaine autrefois fertile et cultivée,
comme le prouve une épaisse couche de terre végétale