excavations des rochers de la côte, dans lesquelles s’introduit
l’eau de la mer et qu’on a nommées bains de Cléopâtre.
Rentré en ville par la porte de Gabari, j’ai examiné de
près, le fort Caffarelli qui ne m a paru être qu une grosse
butte de sable.
Après m’être bien pénétré, des descriptions qui nous
restent des principaux monuments de cette ville d’Alexandre
et des Ptolémées, je sortis par la porte de Rosette.
Laissant à droite les cimetières qui occupent l ’emplacement
de l’ancien hippodrome, je me dirigeai vers cette
étendue de terrain située entre l’enceinte arabe et le
rivage S.-E. du port neuf, depuis la tour romaine jusqu’au
local de la quarantaine. Cette partie du Bruchion
était occupée par le palais des Ptolémées, comprenant le
muséum, la bibliothèque, le Sèma sépulture des rois où
Alexandre-le-Grand avait son tombeau, etc., etc. Près de
ce palais se trouvaient le théâtre, le. Posidion ou temple
de Neptune, le Timonium ou résidence d’Antoine, le
Paneum, et probablement l’Isidium, académie portant le
nom de la déesse Isis, que quelques-uns ont placé dans
les environs du Sérapéum, autre académie sous la protection
du dieu Sérapis. Mais de tous ces monuments
célèbres, il m’a été impossible de trouver même les traces
de leur emplacement. Cette partie de la ville, jadis si
florissante, où ont professé tant d’illustres savants, ne
présente plus qu’un sable inculte mêlé à quelques vestiges
de ruines.
D’après toutes les probabilités, le sérapéum était situé
dans les environs du monticule où s’élève la colonne de
Pompée. On a même avancé que ce monticule était son
véritable emplacement, et que cette colonne était originairement
dans un portique entouré de quatre cents autres
colonnes, où se trouvait la bibliothèque formée par Cléopâtre
qui, pour remplacer celle brûlée pendant les guerres
civiles de César et de Pompée, obtint d’Antoine, pour
fonder la sienne, celle d’Attale roi de Pergame. Les quatre
cents colonnes de ce portique, d’après Abdellatif qui
prétend les avoir vues, étaient du même granit que la
colonne de Pompée qu’elles entouraient, seulement un
tiers et un quart plus petites. Le gouverneur Karadja les
fit briser et jeter dans la mer, sous le règne de Saladin,
pour dompter les brisans et protéger Alexandrie contre
leur violence.
La bibliothèque de Cléopâtre s’enrichit insensiblement
et dura jusqu’aux temps des chrétiens qui, sous l’empereur
Théodore, la brûlèrent lorsqu’ils détruisirent le
temple de Sérapis. Cette version, cependant, n’est pas
généralement acceptée ; la plupart des auteurs assurent
qu’elle servit à chauffer les bains d Amrou, lieutenant du
khalif Omar, après qu’il se fut rendu maître d’Alexandrie,
en 641.
Pendant que je faisais mes excursions dans les environs
de la ville, je n’oubliai pas d’aller visiter le camp
de César ou camp romain, à une demi-lieue de la porte